Argentine & Patagonie Chilienne

8 février 2014 : Argentine – Buenos Aires

[spoiler]Le 8 février,nous voici à Buenos Aires ! L’Argentine, le pays du tango, du foot, du pape aussi… Mais ce sont surtout les paysages que nous venons découvrir durant notre séjour de 7-8 semaines. Les actualités ne sont pas bonnes ici : le pesos argentin a perdu beaucoup de valeur, ce qui n’est pas bon pour leurs économies.Nous sommes accueillis par de gros éclairs et de la pluie ! Et la météo ne prévoit pas de s’améliorer ces prochains jours. Il fait très chaud et humide.Notre appartement au Callao Suites est parfait pour nous.Nous sortons dans la rue faire quelques commissions. Nous ne nous sentons pas dépaysés et passons plutôt inaperçus parmi les locaux. Les rues de notre quartier, Recoleta nous rappellent les grandes villes européennes : même architecture. Et le comble du dépaysement : nous allons faire nos courses à Carrefour Market !Nous apprécions de nous retrouver tous les 3 autour d’une table, au calme de la chambre. Le repas est rapidement préparé, simple mais nous le savourons avec grand plaisir… Accompagné d’un bon vin local !!!.Le 9 févrierNous commençons par un petit déjeuner offert par l’hôtel dans un petit café à quelques pas d’ici.Un petit square juste en face avec aire de jeux se présente juste en face. Pause obligatoire pour Clément.

Nous partons à pieds à la découverte du quartier et ses jardins.

Nous commençons par la « Feria Artesanal » sur la place Intendente Alvear, un petit marché d’artisanat. En début d’après-midi, nous allons déjeuner. Ici on vit au rythme cool de l’Espagne : on se lève tard, on mange tard et on se couche tard. Ça se combine bien avec le décalage horaire.

Nous poursuivons notre visite du quartier mais les moustiques nous, ou plutôt m’attaquent. Je n’ai jamais vu ça ! J’ai lu qu’il y a eu quelques cas de dengue à Buenos Aires en 2009… On rebrousse vite chemin ! On reviendra avec de l’anti-moustique !…

La ville est agréable, avec ses nombreuses places et jardins mais je m’attendais à autre chose. En fait, j’en attendais beaucoup de cette ville et pour l’instant je reste un peu sur ma faim…

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Le 10 février

Aujourd’hui, nous partons à pied en direction du port, Puerto Madero. Il pleut. Les anciens entrepôts en brique contrastent avec les buildings ultra modernes. Après avoir franchi une passerelle originale, nous admirons un imposant trois mâts.

Puis nous arrivons à la plaza de Mayo avec l’incontournable Casa Rosada qui abrite les bureaux de la “Presidenta” Cristina Kirchner. Nous entrons dans la Cathédrale Metropolitana. C’est impressionnant. On y trouve même la tombe d’une personnalité incontournable dans le pays : le général José de San Martín (c’est lui qui libéra son pays (1816), le Chili ( 1817) et le Pérou (1812) de la domination espagnole). Quel homme !

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Le 11 février

Aujourd’hui, le temps est à l’orage. Clément semble apprécier de jouer au calme de la chambre. Thomas et moi devons organiser la suite du voyage… Ce n’est pas une mince affaire, nous avons l’embarras du choix… Les finances ne nous permettent pas d’aller faire un tour en Antarctique. Mais Clément n’aurait pas été le bienvenu de toute façon. Finalement, on décide de descendre directement en Patagonie. L’évocation de cet endroit nous fait déjà rêver…

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Le 12 février

Nous partons à pieds pour attraper un bus afin de nous rendre dans le quartier animé et coloré mais un peu « canaille » (dixit le LP) de la Boca.

Le trajet nous permet de traverser quelques rues thématiques : les antiquaires, les bijouteries… On voit aussi des tags bien réussis. Arrivés dans la rue Caminito, la plus célèbre du quartier, nous sommes éblouis par les couleurs vives des façades en tôle ondulée des maisons. On entend de la musique et on peut voir de jolis couples danser un tango ou une danse folklorique devant la terrasse d’un restaurant. Ici on peut manger espagnol et surtout italien, de nombreux immigrants venus des deux pays se sont installés ici au XIXe siècle.

Toute cette animation est juste réservée aux touristes : boutiques de souvenirs, stands d’artisanat. Les arbres et les poteaux sont décorés de lainages (style napperon) multicolore.

On s’installe dans un café- restau pour prendre un verre. Les danseurs de tango nous émerveillent. À un moment, ils laissent place à un homme et une fillette chaussés de bottines et munis de boules blanches retenues par une corde. Sur une planche de bois, ils font claquer en rythme leurs chaussures et les boules.

En fin de journée, Thomas se rend chez le coiffeur. La sélection a été difficile et pas de chance… Le coiffeur paraissait pourtant très fier du résultat… Les chinois sont finalement les meilleurs coiffeurs !

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13 février 2014 : El Calafate – Los Glaciares Nacional Park Nord – Patagonie

[spoiler]Ce matin nous nous envolons pour El Calafate : Patagonie. La frontière du Chili est toute proche. Nous entrons dans le vif du sujet !Étonnamment le paysage est désertique. Difficile d’imaginer des glaciers par ici. Depuis le taxi, nous pouvons voir un condor tourner au-dessus d’une proie. Quelques courageux cyclistes évoluent le long de ces routes interminables… C’est admirable !Nous arrivons finalement à El Calafate. La ville tire son nom de baies qui poussent ici, utilisées en confiture, liqueur et même glace. Ce lieu existe à travers le tourisme, il donne accès au « Parque Nacional Los Glaciares » (la zone Sud).Notre hôtel, le Kalken, est situé juste en face d’un hôpital, à quelques pas de la rue principale. La chambre est un peu vieillotte, mal rafistolée mais fera très bien l’affaire.Par contre, une grosse scène musicale est installée à quelques 300 m de notre fenêtre… Ça pourrait être sympa… Mais avec Clément, on « profite » de loin…..Le 14 févrierCe matin, nous prenons un car de bonne heure en direction du Glaciar Perito Moreno. Selon le LP : » l’un des champs de glace les plus mobiles et les plus accessibles de la planète. Il mesure 30 km de long, 5 km de large et 60 m de haut, mais c’est sa constante avancée qui le rend véritablement exceptionnel. Parcourant jusqu’à 2 m par jour, il a créé des icebergs de la taille de tours d’immeubles à sa surface. »C’est à travers des rampes métalliques étalées sur 4 km que nous venons découvrir le spectaculaire glacier, face à nous. Une belle meringue avec des touches bleutées ! C’est grandiose !

Par moments, des blocs de glace se décrochent et tombent bruyamment dans l’eau du lago Argentico. Ce lac est la plus grande étendue d’eau d’Argentine.

On a pris des milliers de photos ! C’est tellement exceptionnel !

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Le 15 février

Ce matin, on se lève encore plus tôt qu’hier pour cette fois-ci une grande balade en bateau sur le Lago Argentico afin de nous rapprocher davantage des glaciers.

Un car nous emmène à Puerto Bandera. Sur un petit bout de lac bleu turquoise, au milieu de la « pampa », quelques gros bateaux touristiques se remplissent de curieux.

Nous prenons place à l’étage d’un bateau et surprise : un groupe de retraités français occupe une bonne partie de l’espace !… La chance !!!! (Quand on voyage avec bébé, faut faire un deuil sur les treks dans les glaciers, le canoë au milieu des icebergs… On fait comme les anciens… Et les japonais !)

Le spectacle que nous découvrons est mémorable ! En nous approchant du glacier Upsala, le bateau se fraie un chemin parmi les icebergs. Magnifique spectacle. Leurs formes, leurs couleurs, leur aspect… De belles sculptures naturelles.

Un peu plus tard, il est même possible de boire un bon whisky accompagné d’un morceau de cette belle glace… Un  compatriote particulièrement futé a pensé à la bouteille de Ricard ! Le kiffe : boire un Ricard rafraichi à la glace de Patagonie !

Le bateau évolue à travers de somptueux paysages. Difficile de ressentir toute cette quiétude au milieu de la foule qui se bouscule pour faire des photos.

Une magnifique journée quand même… D’autant que Clément a été adorable. Nous avons longuement hésité à lui faire subir 7 heures de bateau… Deux albums, trois crayons et quelques gommettes et le tour est joué ! Et ça lui a bien plu les « glaçliers » au p´tit schtroumpf !

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Le 16 février

Journée de repos pour Clément.

Quelques affaires à régler…

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17 février 2014 : El Chaltén – Los Glaciares Nacional Park Sud- Patagonie

[spoiler]17 février, 4 mois déjà…La route est longue et monotone jusqu’à El Chaltén. Clément n’arrive pas à faire de sieste dans le car… On a pourtant choisi de partir à 13 h pour qu’il puisse dormir et que les 3 heures de route lui semblent moins pénibles… Le schtroumpf s’occupe comme il peut : il décolle les gommettes de son album, se les colle sur le visage puis les remet… Il ne ferme pas un œil du trajet !…… Paysage monotone mais quel paysage ! En premier plan d’immenses étendues de steppe ; puis des lacs bleu-turquoise ; des montagnes  lointaines qui apparaissent violettes et enfin les sommets enneigés. À un moment, on distingue un superbe glacier, c’est le « glaciar Viedma ». J’ai aussi vu une autruche au plumage gris.Le car nous arrête devant un centre d’information. Une dame entre, nous souhaite la bienvenue et nous invite à la suivre. L’endroit est divisé en deux parties : une en anglais et l’autre en espagnol. Un guide nous renseigne sur « Los Glaciares Nacional Park, zone Nord », les sentiers, le camping, les consignes, on apprend même qu’on peut y boire directement l’eau du parc, puisqu’elle est issue des glaciers sans source de pollution, etc.Nous arrivons quelques minutes plus tard à El Chaltén. C’est une petite bourgade composée de quelques constructions colorées souvent en bois. Ambiance routard, sportive et un peu hippie.Un vent terrible souffle, nous faisant perdre l’équilibre (les sacs de voyage sont lourds, on a fait un stock de lait pour Clément), nous sifflant dans les oreilles et projetant la poussière dans les yeux. Malgré cela, nous n’avons aucun mal à nous rendre compte que l’endroit est particulièrement magnifique avec ses côtes rocheuses ou recouvertes de neige.Notre chambre est au deuxième étage de l’hôtel Poincenot. Une grande vitre s’ouvre sur quelques habitations et la nature environnante. Clément s’amuse à regarder les chiens courir, les chevaux et les lamas portant les sacs des voyageurs.Ce soir, on reste dîner dans la chambre. Une fois n’est pas coutume, on allume la télé, seul un insupportable Bob l’éponge en espagnol est à peu près adapté à Clément… Thomas sort les flûtes (les « puputes » comme dit Clément !) achetées au Pérou. C’est plus sympa ! Au menu, des carottes crues, une boîte de petits pois et une autre de macédoine de légumes, c’est froid et franchement mauvais, du pain caoutchouteux, du bleu pas terrible, des yaourts beaucoup trop sucrés et une poire. On fait avec ce qu’on trouve… Le pire est qu’il a fallu enlever la peau des petits pois pour que Clément accepte de les manger… On en est réduit à cela si on veut lui éviter la constipation…20h30, Clément ne veut pas aller se coucher, il reste devant la vitre à regarder ce qu’il s’y passe, à raconter des histoires dans son jargon… Aussitôt dans le lit, on voit la turbulette passer par-dessus bord ! Puis c’est carrément le lit de Clément qui bascule ! La tête de celui-ci n’était qu’à quelques centimètres d’un angle de mur… Depuis un moment, Thomas s’étonne que le lit de voyage tant malmené par notre petit grizzli résiste aussi bien..

Le 18 février

Ce matin, nous partons à travers deux petits sentiers. Le premier : Los Condores, nous offre une vue légèrement surélevée, sans doute pour observer les Condores mais le vent froid souffle si fort que les rapaces ne se montrent pas. Au milieu de ces belles étendues sauvages, nous apercevons la petite ville d’El Chaltén.

Nous marquons une pause déjeunée sur un tronc d’arbre, à l’abri du vent. Les sandwichs sont insipides : jambon reconstitué, faux-fromage, pain blanc…

La seconde ballade, Las Aguilas mène à un autre point de vue, sur un lac. C’est magnifique.

Sur le trajet retour, nous rencontrons deux couples de français d’une soixantaine d’années qui sont également ici pour 7 semaines. Nous parlons voyages avec eux. Ils nous conseillent d’aller rencontrer les Indiens au Guatemala si on va au Costa Rica.

En rentrant, on s’arrête sur une aire de jeux construite avec de larges troncs d’arbre. Puis, nous nous abritons dans un charmant chalet en bois pour nous réchauffer autour d’un délicieux chocolat chaud.

Ce soir, on dine dans un petit restaurant pour permettre à Clément de manger de la viande. Les sandwichs ce n’est pas son truc et nous ne sommes pas très convaincants pour lui faire avaler du jambon « artificiel »… Avec Thomas nous nous sommes résolus : Clément est un petit mangeur, un grignoteur à tendance frutivore et carnivore (viande rouge) !… C’est ainsi…

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Le 19 février

Ma grande sœur vieillie encore un peu… Bon anniversaire Carole !

Clément n’est pas en forme… Il a attrapé froid hier…

Dommage, pour une fois que c’est moi qui préparais le sac, les vêtements,… Tout était prêt pour partir en rando sans trop tarder après le petit déj…

On préfère que Clément reste à l’abri du vent.

Durant la matinée, nous restons dans le salon de l’hôtel. Clément joue avec les dominos, les magazines, son agneau en plastique et des bus en carton qui servent de déco. À travers la vitre, il peut voir quatre moutons de l’autre côté de la route.

Depuis hier, Clément a décidé de nous appeler « papa-hi » et « maman-hi » ! Il persiste encore aujourd’hui !

Après un bref pique-nique dans la chambre, Clément s’endort. Avec Thomas, nous n’arrivons pas à nous décider à ce que l’un ou l’autre parte seul faire une rando.

Clément se réveille avec une petite mine. Une fois soulagé par le suppo de doliprane, nous partons dîner au « El Muro ». Resto très prisé, recommandé par le LP, que nous avions réservé hier.

Thomas commande un plat à base de bœuf, de poivrons, champignons… Et moi, un « locro », c’est une sorte de cassoulet de maïs : un régal ! Nous avons également voulu tester un chorizo, c’est en fait une saucisse comme en France. Également bien bon. Le tout accompagné d’un Malbec. Parfait ! Clément avale quelques cuillerées de bouillon de légumes. Au dessert, un flan aux œufs accompagné de « dulce de leche » (confiture de lait, spécialité locale) réclamé par Clément qui n’y touchera finalement pas… Et un duo de chocolat : gâteau et mousse avec de la confiture de framboise que l’on se partage. On se fait plaisir !

En sortant du resto, nous croisons sur la route deux (beaux !) cavaliers argentins portant un béret. Clément est captivé par les chevaux… Depuis le temps qu’il voulait en voir…

Après avoir couché le petit ouistiti, j’enfonce un bonnet sur ma tête et pars faire un tour. La nuit commence à tout envelopper. Je marche au hasard des rues, elles ne sont pas toutes bitumées. C’est un peu anarchique : maisons en construction, terrains vagues, chiens errants, beaucoup de bois est  utilisé pour construire clôtures, panneaux, chalets….  On trouve même devant des enseignes, des charrettes, des grandes roues en bois, des tables et bancs en bois « brut »…  C’est vraiment une étrange petite ville, perdue au milieu des steppes et des montagnes. Il règne une ambiance montagnarde, chaleureuse. Une lumière jaune orangée se dégage des chalets/bar ou restaurant remplis de monde. Ici, on est tous logé à la même enseigne : chaussures de rando et veste coupe-vent, seules les couleurs nous distinguent les uns des autres.

Ça fait du bien de marcher seule, je me sens… plus légère !

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20 février

Ce matin Clément semble aller mieux. Nous restons encore au calme de l’hôtel. J’ai trouvé un livre dans le salon. Un seul. En anglais. À l’eau de rose. Tant pis, j’ai trop besoin de lire quelque chose ! Entre un magazine français, Le Point (qui va finir par me faire aimer F. Copé) et « tempting fate » ultra gnangnan mon choix est fait. Ça me permettra peut-être de progresser en anglais.

Après avoir avalé une soupe et un délicieux ragoût d’agneau avec du riz pour Thomas, nous partons en promenade. Nous empruntons le sentier menant au « Laguna Capri ».

Il est plus de 14h, Clément devrait faire une sieste mais non, il préfère marcher… Ou plutôt crapahuter dans la terre-poussière ! Il marque une pause à peu près tous les 100 m pour tracer un trait dans la terre avec un bâton ! À ce rythme-là, nous ne sommes pas prêts de voir le lac Capri ! Il a même l’idée géniale de ramasser un bâton pour « papa-hi » et un autre pour « maman-hi » et voilà toute la famille en train de tracer des lignes au sol, tous les trois pas environ !!!! Heureusement, cela ne dure pas très longtemps et le petit ouistiti s’endort dans le sac de portage…

Nous avons une vue vertigineuse sur la vallée avec un cours d’eau vert pâle qui zigzague au milieu. Voici les explications du LP sur la couleur de l’eau : « lorsque le glacier fond et que des icebergs se détachent, ils entrainent dans leur chute de la “farine glaciaire” (sorte d’argile) provenant de l’érosion du lit du glacier. C’est ce qui donne aux lacs une couleur grise un peu laiteuse. Parfois, les sédiments ne se déposent pas au fond du lac et diffractent la lumière du soleil. La couleur de l’eau prend alors d’étonnante nuance turquoise azur ou bleu pâle, caractéristiques de ces paysages de glace comme sortis d’un autre monde. »

Nous arrivons ensuite au niveau du lac Capri avec juste derrière, des sommets gris déchiquetés, partiellement enneigés avec le majestueux mont Fitz Roy qui domine. C’est grandiose et tellement paisible…

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Le 21 février

Aujourd’hui nous nous aventurons pour une rando d’environ 6h… Sauf que Clément est un peu difficile en ce début de matinée… On pourra toujours rebrousser chemin si nécessaire… En plus il est triste car les lamas que nous pouvions voir depuis notre chambre ont disparus.

Nous mettons tout juste un pied dehors que déjà Clément ne cesse de réclamer des « ch´vaux ». Par chance, nous arrivons rapidement au niveau d’une écurie avec deux « ch´vaux » beige et un peu plus loin un cheval marron allongé dans un pré…. Sauf que Clément veut en voir  » plein plein plein » ! Il râle un peu et finit par s’endormir sur le dos de son papa. Nous en profitons pour presser le pas.

Nous suivons de près ou de loin le Rio Fitz Roy, une rivière vert pâle. De ce côté aussi, le paysage est somptueux.

Nous croisons un couple de français avec un bout d’chou en sac de portage et une sœur aînée de 4/5 ans qui marche à côté de sa mère. Je me dis que ça doit être difficile un tel voyage avec deux enfants aussi jeunes lorsque nous croisons, quelques mètres plus loin, une  ribambelle de quatre enfants parlant français également ! Ils sont en réalité une fratrie de six !!!!… Comment font-ils ?! Et moi qui me remets tout juste de la crise que Clément nous a fait ce matin… !

Nous croisons encore une autre couple français avec un bébé sur le dos. C’est quand même la 3ème famille française à voyager avec un tout petit que nous rencontrons en deux jours !

Comme hier, nous pouvons voir de nombreuses branches ou arbres gris, morts gisants au sol.

Dans un coin de forêt encore intact, un pic-vert de Patagonie, noir à tête rouge, pas très farouche, martèle l’écorce d’un arbre à la recherche d’insectes.

Le sentier est assez facile et surtout très agréable avec un paysage varié, des petits ponts de bois, le bruit de l’eau, etc.

C’est finalement au pas de course (ou presque !) que deux heures plus tard, nous atteignons le « Laguna Torre » avec à l’extrémité, un glacier, le « glaciar Del Torre ». Que c’est beau !

Nous prenons place parmi les cailloux qui bordent le lac pour déjeuner.

Sur le trajet du retour, Clément est en forme pour marcher. Il amuse beaucoup les randonneurs que nous croisons avec son « ola » très enjoué.

C’est le paradis ici pour lui : une section de chemin traverse un champ de « tahoux » : des cailloux de toutes les couleurs, formes, tailles. Il en ramasse des dizaines et des dizaines… Ses mains étant trop petites pour tous les contenir, il les dépose dans les nôtres. Et si une main est pleine, il nous tire l’autre main de la poche !

Il finit par prendre place dans le sac de portage et nous observons ensemble : les « bullules beleu » (libellules bleu), les « pillons » (papillons) et autres lézards.

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Le 22 février

Ce matin, nous réservons la suite du voyage : après-demain, le jour de l’anniversaire de Clément : direction Ushuaia ! On s’en rappellera !

Nous nous sentons vraiment bien à El Chaltén et même si aujourd’hui nous ne faisons pas grand-chose, nous apprécions d’être là. Les randonnées par ici sont souvent longues. Les plus courtes nous les avons déjà faites. Du coup, après la sieste de Clément, nous faisons quelques boutiques avec beaucoup de produits fabriqués ici-même. Difficile de ne pas craquer… Nous devons faire attention aux dépenses car en Argentine, on doit quasiment toujours payer en liquide mais à la banque, on ne peut pas retirer une grosse somme d’un coup. De ce fait, on est régulièrement obligé de se rendre à la gare routière où se trouve le seul guichet de retrait de la ville pour retirer un peu d’argent afin notamment d’être certain de pouvoir payer l’hôtel en partant !

Nous sommes à la recherche d’un cadeau d’anniversaire pour Clément. Nous optons pour une petite sacoche type banane représentant un poussin, pour qu’il puisse y mettre des kilos de cailloux et de bâtons. Et nous allons également lui offrir des petits puzzles sur lesquels sont imprimés des animaux aquatiques. Dans le magasin, Clément s’émerveille devant tous les jouets, il ne veut plus partir ! La vendeuse offre à Clément un petit flacon pour faire des bulles.

Nous nous arrêtons un instant à l’aire de jeux juste en face. À un moment où je souffle pour faire des bulles, quelques enfants d’une petite dizaine d’années (assez grands) s’approchent de nous et s’amusent à attraper les bulles !

Fin de journée un peu douloureuse pour Clément qui est légèrement constipé, il ne mange pas suffisamment de légumes… Au restau, il reste debout à côté de la chaise haute, concentré et devenant rouge par moment… Le pauvre… Pendant que Thomas avale sa truite et moi un plat de lentilles.

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23 février

Aujourd’hui nous reprenons le sentier vers le lac Capri que nous allons poursuivre jusqu’au pied du mont Poincenot. Nous commençons par croiser trois jolis lamas blancs qui broutent tranquillement de l’herbe. Il fait un temps superbe et le paysage a des couleurs différentes de la dernière fois. Au niveau d’un point de vue sur le mont Fitz Roy, deux condors planent sous nos yeux admiratifs.

En début d´après-midi, nous arrivons sur un grand plateau et traversons différentes sortes de paysages : des marécages, une étendue constituée de petits cailloux et de bosquets d’arbustes et enfin une forêt aux arbres immenses. Des petits cours d’eau apparaissent par endroits, que nous franchissons sur des ponts de bois. C’est magnifique !

Clément marche beaucoup à nos côtés, à son rythme… Profitant que nous soyons distraits pour s’assoir au milieu du sentier, un bâton à la main et pour y dessiner dans la poussière !

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24 février 2014 : Ushuaia – Parque tierra del fuego

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Le 24 février, journée très spéciale : cela fait maintenant deux ans qu’un petit parasite nous émerveille, nous comble d’amour et nous amuse beaucoup !Le réveil sonne tôt ce matin, un transport doit venir nous chercher devant l’hôtel pour nous emmener à l’aéroport. Je descends déjeuner puis c’est au tour de Thomas et au dernier moment, nous  sortons Clément de son petit lit qu’il faut démonter.Depuis le minibus, on aperçoit la couleur rose orangée de l’aurore qui recouvre les steppes. Rapidement la petite famille se rendort pendant une bonne partie du trajet qui dure 2h30.L’aéroport d’El Calafate est superbement situé devant un lac turquoise. Nous comblons le temps avant que l’avion décolle du mieux que nous pouvons… J’épluche et enlève les pépins aux grains de raisins que je donne à Clément !!!Thomas lui profite d’une connexion wifi pour mettre en place des cartes qu’il insérera au blog. Visiblement c’est compliqué, je crois qu’il n’arrive pas à faire ce qu’il veut.Plus tard, nous survolons le détroit de Magellan et des sommets « saupoudrés » de neige : nous arrivons à « El Fin Del Mundo »… Le bout du monde… Wahou ! Terre de Feu, Ushuaia. Le rêve !Un taxi nous dépose sur les hauteurs de la ville, dans une zone résidentielle, au B & B Tzion. Un jeune homme de notre âge environ nous reçoit. Il parle français. La maison est spacieuse, lumineuse. Nous dormirons dans une chambre à l’étage avec salle de bain commune (c’est moins cher !) mais il semblerait que nous soyons seuls.Nous allons déjeuner dans une pizzeria qui se trouve dans les parages. Deux bonnes heures s’écoulent autour de pizza, empanadas et pâtes à la « ´iande » pour Clément. Il prend son temps mais mange un bon volume du contenu de son assiette.Sur un grand écran installé devant nous, nous pouvons assister au concert d’un chanteur probablement populaire en Argentine puis la serveuse met un autre DVD. Il s’agit d’une série de musiciens qui jouent de divers instruments. Un montage permet de juxtaposer chaque instrument et créant de supers morceaux et de supers images filmées aux quatre coins du monde ! Nous sommes scotchés comme devant la télé !Au réveil de sa sieste, nous offrons à Clément ses cadeaux d’anniversaire : un mouton en laine de Patagonie, une petite sacoche représentant un poussin pour y mettre ses « trésors » et autres cueillettes que nous remplissons de bonbons et quatre puzzles des animaux aquatiques de quatre pièces chacun.

Dans l’histoire du soir du  petit lapin qui fête son anniversaire, il y a un gâteau et des bonbons. Je soupçonne Clément d’aimer cette histoire pour le plaisir d’entendre le mot « bonbon » ! Du coup on a joué le jeu pour son plus grand bonheur !

En fin de journée, nous trouvons un restaurant dans la rue San Martin, la principale rue d’Ushuaia. À la fin du repas, un gâteau au chocolat avec une boule de glace et deux bougies nous est apporté. Les haut-parleurs émettent même la musique de circonstance mais rien à faire, Clément joue avec ses puzzles ! Au bout de 5 bonnes minutes, il finit quand même par se retourner et souffler ses deux bougies. Sacré Clément, il nous a fait bien rire !

Couché à 23h… On a passé en boucle photos, vidéos et autres messages d’anniversaire.

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Le 25 février

Aujourd’hui, on se promène dans la ville prenant le temps de nous renseigner sur le Parc National de Terre de Feu, les autres sites à découvrir dans le coin et sur les bateaux. Ushuaia n’est pas une très jolie ville mais c’est sympa de voir l’eau et les montagnes alentours. Dans le quartier résidentiel, certaines maisons sont recouvertes de taule ondulée, d’autres sont carrément des cabanes en bois et on trouve aussi des habitations en briques un peu moins modestes. Des chiens sont présents un peu partout. Au cours de la journée, nous découvrons 3 garages auto : un Renault, un Citroen et un Peugeot ! Trop fort !

Thomas renouvelle ses chaussures de rando usées. Pour Clément dont les petits pieds ont poussé, c’est plus compliqué…

Nous achetons quelques empanadas et rentrons dîner dans notre chambre étroite. Lorsque retentissent quelques notes de trompette… Nous décidons de retrouver le fils de notre hôte dans la cuisine. Clément est fatigué et impressionné par le volume sonore. Dommage, c’est tellement sympa… Il nous joue quelques jolis morceaux dont « my funny Valentine » que l’on retrouve dans la compilation de berceuses jazz que Clément écoute avant de s’endormir.

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Le 26 février

Toujours pas de réponse pour savoir s’il reste des places dans un bateau reliant Puerto William et Punta Arenas du côté chilien…. En milieu de matinée, Thomas se rend à l’agence : personne… Je reste dans la chambre avec Clément qui ne semble pas trop vouloir sortir. Vers 11h le téléphone de la maison sonne, on espère que c’est pour nous. Le jeune homme nous annonce que c’est l’agence : il y a des places pour le 8 mars. Super, on file les voir pour avoir les détails. La femme qui nous reçoit est très sympathique mais ne parle pas un mot d’anglais… Son mari doit venir nous renseigner… On l’attend un certain temps et il finit par téléphoner pour dialoguer avec Thomas. Un seul impératif : il faut un lit pour Clément (la traversée durera 30h). Vers 13h, nous sommes à peu près renseignés.

Nous partons manger dans un restaurant de grillades typique du pays, un parilla. Derrière la vitrine, quelques agneaux rôtissent lentement au-dessus de grandes flammes, juste à côté d’un barbecue géant. Nous commandons un repas pour deux composé de grillades et de salade que nous accompagnons d’un vin rouge. Un premier plat est composé de poulet grillé et viande de porc dont un boudin noir assez étrange et gras. Puis un second plat arrive avec de la viande de bœuf, délicieuse. Le repas est très copieux. Nous profitons du Tupperware dans lequel nous avions préparé une salade de tomates à Clément pour y glisser le surplus de viande. Ce serait dommage de gaspiller…

Nous rentrons pour que Clément puisse faire sa sieste mais l’heure est passée… Il joue dans son lit, je m’éclate à le regarder faire !

Tard dans l’après-midi, un son de trompette retentit. Clément ouvre grand les yeux : « pette ! ». Thomas l’accompagne dans le salon pour écouter ça de plus prêt. Thomas discute avec le musicien et le ouistiti finit par s’endormir dans ses bras… Il est 18h45… J’en connais un qui va encore se coucher tard ce soir ! Nous qui voulions nous lever tôt demain matin…

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27 février

Aujourd’hui nous nous rendons au « Parque Nacional Tierra del Fuego ».

Au bout d’une petite dizaine de kilomètres, le minibus nous dépose au bord du chemin caillouteux. Le paysage autour de nous est boisé avec de nombreux petits étangs. On commence tout juste à voir apparaitre les couleurs d’automne dans le feuillage des arbres (des hêtres, je crois). C’est vraiment paisible, nous envions les campeurs.

Nous entamons une première partie de balade jusqu’à un restaurant qui abrite également un petit musée. De nombreuses espèces d’oiseaux, surtout des canards vivent par ici. Clément essaie de les appeler en se pinçant le nez « coin-coin ». Il y a des sortes d’oies au joli plumage dans les tons de gris qui se laissent facilement approcher. Nous observons également des cygnes blanc à la tête noire jusqu’au cou et au bec presque rouge. Clément est impatient de voir des « tators », nous lui avons dit que de nombreux castors vivent ici et que nous verrons peut-être même des barrages. A ce sujet, j’ai lu que les castors en provenance du Canada ont été introduits par l’armada argentine. Sauf qu’en Terre de Feu il ne fait pas aussi froid qu’au Nord du continent, du coup, leur fourrure a diminué et n’a jamais pu être commercialisée. Par contre, les vilaines bestioles qui prolifèrent par manque de prédateurs font un désastre dans le parc : ils détruisent des arbres protégés et leurs barrages provoquent des inondations dans des zones fragiles.

Après un petit repas pour Thomas et moi. Clément fait la grève de la faim… difficile de lui faire comprendre qu’on ne peut pas se nourrir uniquement de « tâteaux ». Il est souvent proche de la constipation, à midi ce sera petit-pois et tomates gentiment pelées par son papa… ou rien. Il choisit « rien », vraiment « rien »…

On commence par le sentier Hito XXIV qui longe le lac Roca, dans une forêt d’arbres nommés lengas et mène jusqu’à la frontière chilienne. De nombreuses branches ou troncs jonchent le sol, c’est désagréable de progresser au milieu de tout ce bois et des racines.  Le paysage est resté quasi inchangé depuis le début et il n’y a pas d’issue intéressante à ce sentier. Au bout d’une heure, nous décidons de faire demi-tour et de faire l’ascension du Cerro Guanaco jusqu’au premier point de vue qui est à une heure de marche. La montée est raide. Plus on prend de l’altitude, plus la brume recouvre tout. Le ventre de Clément doit commencer à se tordre de faim du coup celui-ci s’énerve un petit peu. Je décide de m’arrêter pour proposer à Clément le repas qu’il n’a pas voulu toucher. Thomas en profite pour finir l’ascension. Arrivé au point de vue, la vue était complètement obturée par les nuages. Nous n’avons donc rien loupé… mais rien gagné non plus car Clément refuse à nouveau son repas.

La descente est difficile car les nombreuses racines sont glissantes et parfois inévitables. Je finis d’ailleurs par tomber. Heureusement que le ouistiti est porté par son papa.

En soirée, Thomas trouve une excuse bidon pour engager la conversation avec les fils musiciens de la proprio. Ils en viennent à parler des études, payantes ou non suivant les pays. Sergio qui étudie la sociologie aimerait bien venir en Europe.

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28 février

Aujourd’hui, nous retournons au « Parque Nacional Tierra del Fuego ».

En montant dans le minibus avec Clément, je lance un « ola » au couple d’occidentaux installé sur les sièges derrière. Je leur demande ensuite en anglais d’où ils viennent. Ils sont belges et moi je réponds bêtement « french »… S’ensuit une discussion dans notre langue maternelle sur le parc. Nous allons faire la même balade. Nous continuons de parler jusqu’à ce que le minibus nous dépose et décidons de poursuivre notre chemin ensemble. Catherine est pédicure-podologue alors la conversation s’engage sur nos boulots respectifs, les systèmes de santé de nos pays etc. Mickaël quant à lui est pilote de ligne, ça tombe bien, Thomas a plein de questions à lui poser !

Sinon la ballade est sympa, nous traversons quelques jolis paysages, rencontrons des chevaux dont un « p’lain ». Clément qui est d’humeur « chantante » depuis ce matin est ravi de cette rencontre !  Sur une petite plage, nous nous arrêtons pique-niquer sans toutefois cesser de parler ! Nos nouveaux amis bruxellois sont passionnés de voyage. Ils font au moins deux séjours par an à l’étranger. Ils nous racontent leur coup de cœur pour le Guatemala pendant que nous leur racontons le Japon qui sera peut-être leur prochaine destination.

Finalement la journée passe très vite. Nous décidons de nous retrouver en soirée autour de piscadas sans oublier une bière locale puisque nous dînons avec des belges !

Nous nous quittons chaleureusement, promettant de se revoir à Bruxelles, en Bretagne ou ailleurs. Demain, ils s’envoleront pour Puerto Madryn.

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1er mars

Ce matin, comme hier, nous prenons le petit déj avec un très gentil couple de tchèques. Ils nous conseillent vivement un sentier de randonnée, le laguna Esmeralda. Au cours de la conversation que nous échangeons en anglais, ils nous apprennent que jusqu’en 1999, le régime communiste au pouvoir prenait en sa possession tous les passeports : aucun voyage à l’étranger n’était possible ! Depuis, ils rattrapent le temps perdu en essayant de partir à l’étranger trois fois par an. Thomas se permet de les interroger sur l’Ukraine. Ils n’ont pas de frontière commune avec ce pays mais s’informent quotidiennement de l’évolution des événements. Le monsieur nous fait part de son opinion concernant Poutine et l’influence que la Russie peut avoir sur certains pays (comme l’Allemagne) grâce au gaz.

Aujourd’hui, nous restons à Ushuaia pour permettre à Clément de se reposer.

En soirée, alors que nous sommes attablés au bord de la grande vitre d’un restaurant, nous apercevons nos deux compères belges qui n’ont finalement pas pu avoir leur avion. Ils s’installent avec nous et nous partageons une nouvelle soirée en leur compagnie.

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2 mars

Au petit déjeuner, nous rencontrons un couple de Brésilien extrêmement discrets. La femme a vécu à Lyon, nous parvenons à échanger quelques mots en français.

Encore une journée « à ne rien faire »… ou presque…

Vers 17h, nous nous décidons à voir le défilé du carnaval. Clélia, la proprio, nous a indiqué qu’il commencera à 17h mais même si nous arrivons une heure plus tard, nous ne trouvons aucune trace de l’événement… étrange…

Profitant que Clément dorme dans le sac de portage, nous visitons le musée Yamana qui nous a été recommandé par nos amis belges. Ce peuple Yamana ou Yagan, nomade vivait nu, se recouvrant de graisse animale et portant occasionnellement des fourrures pour se protéger du vent. C’est fou ! Les maquettes du microscopique musée sont très bien faites et les affichettes renseignent bien.

Nous allons ensuite diner dans le restaurant accolé au musée. La salle est très lumineuse, ambiance cantine mais ils proposent des flans maison que Clément réclame depuis quelques jours. La cuisine est très simple et délicieuse. Nous optons pour la spécialité : un poisson blanc grillé, cuit à la perfection et une cassolette de poulpe et crabe royal qui fait le plus grand bonheur de Clément ! C’est une première : on peut même commander une assiette de salade de tomates. Et le flan maison ainsi que leur spécialité aux pommes sont délicieux.

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3 mars

Aujourd’hui, nous prenons le téléphérique ou plutôt le télésiège (avec Clément, le vide et les 80 kg de Thomas : frissons garantis !) et finissons à pieds l’ascension du Cerro Martial, le glacier. Le paysage est superbe : de la roche gris foncé qui tranche avec le blanc immaculé de la neige.

En fin de journée, nous allons au supermarché et découvrons qu’aujourd’hui et demain sont fériés… supermarchés fermés : nous sommes en pénurie de couches, lingettes, gel douche, lait…. Où trouver des fruits et légumes ?… Voilà qui va pimenter notre voyage ! : pas de couches, un Clément constipé, privé de son lait et toute la famille qui sent le bouc par manque de savon !

En rentrant dans la maison qui nous héberge, la famille est réunie dans le salon et deux enfants sont installés devant un dessin-animé. Un des enfants de Clélia nous propose de rester avec Clément. On est vraiment immergé dans le quotidien de cette famille argentine ! Le film d’animation montre les aventures d’une famille préhistorique, c’est amusant ! La petite fille vient à notre rencontre en nous mettant un chapeau sur la tête. Mais l’échange est très bref, son papa lui demande en espagnol de nous laisser tranquille…

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4 mars 2014

Depuis plusieurs jours, Clément joue davantage seul, inventant des histoires de « crocro’iles », de « chf’aux », de « pfvèb’ » (zèbres)… avec ses petits jouets. Ses legos deviennent des téléphones ou des trompes d’éléphant… Bref, il ne veut plus quitter la chambre…

Pas de chance, on s’était gardé de côté un trek de 4 heures autour du Laguna Esmeralda pour aujourd’hui où il ne devait pas faire nuageux, sauf que ce matin, il pluviote !!!! C’est ça Ushuaia… On y va quand même tant pis !

Par bonheur le supermarché est ouvert ce matin, nous allons pouvoir continuer à nous laver avec du savon, quelle chance !!!

Un minibus nous dépose devant un magnifique chalet de bois faisant office de restaurant et de billetterie pour l’entrée du parc. Nous nous installons sur un banc devant le chalet, Bob Marley accompagnant notre pique-nique grâce au haut-parleur suspendu au-dessus de notre tête. L’endroit est un petit coin de paradis. C’est très vert. Le soleil qui est finalement apparu (c’est ça Ushuaia !) illumine tout autour de lui. Un petit moulin à eau fonctionne quelques mètres plus loin. Près d’une jolie maison de bois, un homme vernit de grandes lattes en bois. Ailleurs, un autre homme enlève l’écorce de troncs d’arbres. Quelques traineaux gisent par endroits. Des huskies sont éparpillés dans la forêt, reliés à des arbres par des chaînes. J’ai du mal à réaliser que c’est la fin de l’été à Ushuaia et que cet endroit est enneigé une bonne partie de l’année.

Nous entamons la marche qui nous a été recommandée par le couple de tchèques. Nous avons bien fait de suivre leur conseil : c’est magnifique ici ! Pourquoi le LP ne le mentionne pas ? Pourquoi dans les offices de tourisme on ne nous a pas parlé de ce site ???

Dans les étangs au milieu des tourbières, nous devinons des barrages de castors. Au loin, on aperçoit les montagnes rocheuses avec les glaciers. On continue de suivre les petits panneaux bleu, remontant un petit torrent jusqu’à une petite cascade et enfin le superbe laguna Esmeralda (du nom de sa couleur émeraude). Clément ouvre les yeux au moment où à regret nous faisons demi-tour pour ne pas le réveiller. Nous pouvons donc nous installer au bord de l’eau, profiter de la beauté du paysage. Clément s’amuse dans l’eau grâce à ses bottes de pluie. D’ailleurs tous les enfants que nous croisons en portent également, le sentier est boueux.

Une magnifique dernière journée à Ushuaia.

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5 mars 2014 : Puerto Williams – Chili

[spoiler]5 mars 2014 : « des koalas au Chili ! »Ce matin, nous savourons une dernière fois les délicieux petits croissants dorés à la confiture que Clélia va nous chercher à la boulangerie chaque matin. Nous quittons cette chaleureuse maison après un échange de bises avec Clélia et Sergio. On s’est vraiment senti en famille ici.Avec nos gros sacs sur le dos, nous descendons une dernière fois les rues d’Ushuaia avec ses chiens qui dorment un peu partout, ses poubelles surélevées, ses maisonnettes souvent construites de bric et de broc,  le céleri qui pousse parmi les mauvaises herbes sur les trottoirs et aussi la vue dégagée sur les montagnes « saupoudrées » de neige, le port avec ses cargos chargés de containers multicolores…Arrivés au port, nous réglons quelques affaires avant de prendre le bateau en direction du Chili, Puerto Williams, LA ville du bout du monde. Nous enfilons les gilets de sauvetage, Clément rechigne un peu… et prenons place à bord d’un Zodiac. Le bateau traverse le canal de Beagle pour se rendre sur l’isla de Navarino. Le paysage est superbe, en plus il fait beau. Clément en digne fils de sa mère s’endort ! Pour la première fois, je vois un albatros. Thomas, lui, devine furtivement un aileron arrondi au-dessus d’une masse sombre…Nous accostons à Puerto Navarino, l’endroit est sauvage, il n’y a qu’un seul autre bateau. Une grande maison blanche est posée là, deux chiens qui errent tranquillement (on reconnait même le cousin d’Happy !) et quelques autres touristes. Etrange endroit…

Nos patientons jusqu’à ce que le minibus arrive. Un agent de la douane  en descend, il demande à chacun de nous d’ouvrir ses sacs et après vérification, nous pouvons partir.

Dans le minibus, les français sont majoritaires ! La route est accidentée, ça monte, ça descend, ça vire à gauche puis à droite… Thomas est pâle, pâle… Le chemin caillouteux longe le canal de Beagle, nous croisons des vaches et des chevaux en liberté. On aperçoit quelques rares habitations.  Beau spectacle.

Une soixantaine de kilomètres plus loin (soit environ 2h), nous arrivons à Puerto Williams. Après quelques formalités, notre chauffeuse nous demande de remonter à bord du minibus pour nous accompagner à l’hôtel. Sympa ! Sauf qu’elle commence par nous annoncer que la chambre que nous avions réservée directement par e-mail n’est finalement pas disponible, mais une autre chambre nous attend dans la pension d’à côté. Elle nous dépose deux rues plus loin, devant un panneau de bois indiquant Hotel Yagan. Une dame d’une quarantaine d’année nous reçoit. Sans un mot, nous la suivons jusqu’à notre chambre en traversant un salon et une cuisine ouverte. La chambre est très modeste, comme le prix. J’ai un penchant pour les toilettes recouvertes de voiles dentelés blanc brodés de bleu assorties aux rideaux de douche. Bien que cette maison soit assez grande, elle est typique des maisons d’ici. Celles-ci sont assez mal construites en placo-plâtre mal agencé et recouvertes soit de tôle ondulée soit de bois.

Clément prend ses marques dans la chambre : il ouvre les tiroirs, trouve un « lib’ », c’est le Nuevo Testamento. Il grimpe sur la table de chevet pour regarder ce qu’il se passe par la fenêtre. Et oh surprise : il y voit des « k’alas » ! Oui oui, des koalas !… parait que la vérité sort de la bouche des enfants… Quel voyage vraiment extraordinaire (aux yeux de Clément) !

Après avoir bien confirmé le prix et si la cuisine nous est accessible, nous sortons retirer quelques pesos chiliens avant d’aller déjeuner.

La petite ville est plus grande que nous l’imaginions. Des crottins de chevaux sont éparpillés un peu partout. Les routes ne sont pas toutes bitumées. Il y a même quelques boutiques « à touristes », fermées. La banque est située dans une sorte de quartier militaire où, au milieu de leurs cabanas, des chevaux se promènent.

Sur une petite place déserte, un resto est ouvert. Nous y retrouvons plusieurs personnes qui ont voyagé avec nous ce matin. La serveuse commence par nous apporter une corbeille de pain brioché coupé en bâtonnés à tremper dans une sauce piquante. Les sandwichs ressemblent à de gigantesques hamburgers avec pain fait maison, fines tranches de bœuf, purée d’avocat… La soupe quant à elle, est un bouillon épais dans lequel nagent de grandes pâtes rectangulaires, des petits morceaux de poulet et de bœuf. Copieux et très abordable.

Après manger, nous accrochons le ouistiti sur le dos et partons nous assurer que nous figurons bien sur la liste des passagers pour le bateau de samedi partant à Punta Arenas. Nous nous dirigeons vers le port, croisant en route un homme et une jeune femme transportant quelques bidons et bouteilles de gaz vides. Nous imaginons qu’ils voyagent en bateau et commençons à rêver un peu… En plus, l’Antarctique est tout proche… Nous nous sommes renseignés : c’est vraiment très cher de s’y rendre.

Les locaux que nous rencontrons nous accueillent d’un « ola » qui fait plaisir.  Une digue est en construction. Dans l’ « agence », située dans une maisonnette en bois, nous apparaissons bien sur le listing. Aucune autre démarche n’est nécessaire.

Nous poursuivons le long de la route caillouteuse et décidons de suivre deux femmes et un enfant qui se dirigent dans une forêt. Le panneau d’entrée indique que nous sommes dans le parc Ukaki. Le chemin large, délimité par des pneus blanc à moitié enfoncés dans la terre, est parallèle à un cours d’eau. Un camion benne passe tout prêt de nous… Y aurait-il une décharge au bout du chemin ???… Un peu plus loin se trouvent des barbecues, des tables en bois puis un parking avec des jeux pour enfants. Nous bifurquons par un petit chemin à droite et grimpons sur des marches en bois avec plusieurs points de vue sur la rivière et la forêt. En continuant, nous arrivons sur les hauteurs de Puerto Williams. Le petit lotissement que nous traversons est constitué de maisons blanches similaires les unes des autres, avec un jardinet et des montagnes de buches.

Au centre d’informations, une jeune femme nous dessine sur une page blanche deux itinéraires de rando. Sinon, un super trek qui dure quatre jours est pas mal… (ironiiiiiie). Elle nous indique les 3 supermercados (qui ne sont ravitaillés en fruits et légumes que le samedi) et les 4 restaurants de la ville.

Effectivement chez Simon & Simon les légumes sont flétris, jaunis voire moisis. On trouve des couches et d’autres produits pour notre schtroumpf (nous nous sommes chargés inutilement pour venir ici). Dans les grands congélateurs, la viande sans emballage est  éparpillée… Mais, nous avons vu pire et sommes très contents de ce que nous trouvons.

Petite pause goûter dans notre hébergement, grand moment de défoulement pour Clément et il est déjà l’heure de sortir dîner !

Nous poussons la porte du Dientes Navarino, un resto qui paraissait fermé au premier abord. L’aménagement de la salle est vieillot avec les toiles cirées ternes et les chaises dépareillées datant d’une autre époque. Personne pour nous accueillir. Un habitué nous invite d’un geste à prendre place sur une des tables fleuries. On découvre ensuite une dame, du Cif dans une main, un balai-serpillère dans l’autre… Heu, c’est elle qui va nous servir ? On déguerpit vite fait ?… Au bout de quelques minutes, une mamie, charlotte sur la tête et petit tablier propre, vient nous présenter le « menu » : empanadas con carne ou soupe de ??? On prend ! La soupe est à l’asperge, savoureuse. Même Clément qui est scotché devant « plus belle la vie » version chilienne en avale quelques cuillérées. Nous demandons une deuxième assiette. Puis la mamie nous apporte 6 empanadas au lieu des 3 commandés. Elle a dû comprendre 3 chacun… En plus, ils sont frits !… mais incroyablement bons ! Surtout accompagnés de la sauce pimentée (la sauce Chili ???) et arrosés de bière locale pour monsieur mon mari. Un homme à l’allure de marin entre en saluant tout le monde et s’attable près de l’ « habitué ». Il sourit à Clément et fait bouger son crâne pour l’amuser. Le coquin lui répond par un regard foudroyant… déclenchant malgré lui un rire collectif.

Au dessert, j’épluche une pomme à Clément pendant que Thomas demande deux desserts… « Non, j’en voulais pas, une pomme c’était plus raisonnable… » Le postrer est une compotée de rhubarbe accompagnée de crème fraîche épaisse… vraiment  trop bon !!! (« Promis, Patrick, en rentrant en France je me remets aux abdos !!!! »)

Pour savourer ce bon repas jusqu’au bout, nous avons le plaisir d’embaumer la chambre d’une écœurante odeur de friture…

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6 mars

Dans la nuit, une averse s’est abattue sur Port Williams mais ce matin, le soleil a fait son apparition… et le vent aussi.

Nous prenons le petit déjeuner autour de la grande table de la cuisine. Notre hôte est plus bavarde qu’hier. Malgré nos difficultés à parler espagnol, nous arrivons à échanger quelques phrases. Comme la pension s’appelle « Hotel Yagan », j’essaie de lui demander si elle a des origines en rapport avec les ancêtres de l’île. Thomas m’aide à me faire comprendre mais elle nous répond qu’un musée leur est consacré. On n’en saura pas plus.

Dehors le vent est glacial. Nous nous dirigeons sur le sentier bandero, croisant en chemin un cheval blanc-gris. La grimpette se fait doucement  à travers un bosquet de lengas. La forêt n’est pas forcément très entretenue avec tous les arbres morts allongés un peu partout. A un moment, une petite passerelle  en bois  est partiellement construite sur un grand tronc d’arbre tombé lui aussi. On prend le temps de regarder les orchidées sauvages, blanches ; des champignons jaune-moutarde, violet, blanc avec des formes étranges.

On s’installe sur un petit tronc d’arbre pour avaler notre salade de pâtes-tomates- avocat à l’huile d’olive. Mouillés par la transpiration, nous nous refroidissons vite. Et la couche de Clément a fui. Obligés de le déshabiller pour le mettre au sec…

Au sommet de la montagne, la bandera, le drapeau chilien se dresse fièrement face au canal de Beagle et Terre de Feu. La végétation se limite à de la mousse et de nombreuses cailloux. C’est complètement dégagé et on peut longer l’arête et poursuivre le sentier de rando qui dure plusieurs jours. Moi j’ai froid, pas trop envie que l’un d’entre nous tombe malade, je préfère rebrousser chemin… c’est à contrecœur pour Thomas.

Nous bifurquons pour voir les deux petites cascades et rentrons par le large chemin caillouteux menant à la ville. Clément commence à ramasser les « tahoux ». Nous lui accrochons sa nouvelle sacoche autour de la taille pour les mettre dedans. Les bottes de pluie sont restées dans la chambre alors, on joue à contourner les flaques d’eau (et aussi à essayer de mettre un pied dedans !). Puis on lance des cailloux dans les eaux marécageuses qui bordent le chemin. Et enfin, on s’arrête un instant à des jeux pour enfants… Arrivera-t-on à la chambre un jour ?… Quatre chiens viennent nous tourner autour, Clément n’est pas trop rassuré, il préfère partir. Ouf ! D’autant que quelques gouttes commencent à tomber lorsque nous arrivons devant la porte de notre pension.

Clément parle de mieux en mieux mais prononcer son prénom reste difficile pour lui. Il se nomme « ment » ou « moment », c’est proche de « maman » ce qui provoque parfois des malentendus.

Ce soir, bien obligés d’affronter le froid si l’on veut dîner. Nous partons à la recherche des deux restaurants qui font face au canal de Beagle mais il y en a un que nous ne trouvons pas et le second semble rechigner à nous recevoir et ne propose que des empanadas alors on part.

Il fait vraiment très froid au bord de l’eau mais les couleurs sont magnifiques. Le soleil couchant éclaire les étendues de verdure. Sur l’eau gris bleu, quelques chalutiers colorés et usés flottent paisiblement.

On décide finalement de retourner chez la mamie de la veille qui cuisine divinement bien mais très… calorique…  La salle de restaurant vide n’est pas encore éclairée, la dame est en train de lire un magazine à côté du poêle. Elle nous cède sa place et change de programme télé pour que Clément puisse regarder des dessins-animés. Ce soir, elle propose une soupe de « coquillages », et ses fameux empanadas au bœuf. Pour le reste, elle cuisinera ce que l’on veut : riz, spaghettis, carottes… Elle finit par nous apporter un cahier et un stylo pour y écrire notre commande ! J’aurais bien aimé des empanadas de verduras (aux épinards) mais elle n’en a pas… On lui demande alors des carottes cuites pour Clément, deux soupes et quatre empanadas. Les soupes sont un régal et plus copieuses que la veille. Clément apprécie également. Les carottes vapeur sont généreusement arrosées d’huile d’olive. Les empanadas sont fidèles à eux-mêmes : bien gras et bien bons !

Avec Thomas, la même idée nous traverse l’esprit : lui demander ses recettes ! Pour la sauce chili, elle nous montre des gousses d’ail, il en faut 6 grosses ; un bouquet de coriandre ; de l’huile d’olive et un gros saladier de « ketchup » ? Elle voulait dire tomates, poivrons rouges, piments ??? Elle nous montre également une conserve de piments verts à l’escabèche. Pour la soupe : pommes de terre, oignons et d’autres ingrédients qu’elle énumère rapidement en espagnol, de la coriandre pour la verdure et… elle nous montre des coquilles de moules !

On s’approche du comptoir pour régler l’addition et elle nous tend un livre d’or. Nous ne sommes pas les seuls à apprécier la cuisine de Carmen ! Clément commence à faire un de ses chefs-d’œuvre puis nous écrivons un petit mot en français. Elle nous offre des petites douceurs que l’on retrouve un peu partout en Argentine : des biscuits ronds chocolatés fourrés à la confiture de lait. Clément choisit sa couleur préférée : l’emballage rose ! C’est la seule couleur qu’il sait reconnaître sans se tromper ! Nous discutons avec elle du mieux que nous pouvons. Au début, elle nous demande si nous prenons le bateau et qu’est-ce qu’on donne à manger à Clément. Nous lui disons que nous allons partir jusqu’à Punta Arenas et que nous lui donnerons probablement des petits pots. On lui propose en riant de venir avec nous pour faire la cuisine ! En fait, elle a compris que nous voyageons en bateau. Non, nous allons juste prendre le ferry donc le régime « petits pots » ne durera que le temps de trois repas.

Voilà, on sent encore la frite ce soir mais avons passé une soirée exceptionnelle.

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Le 7 mars

Nuit agitée, à l’étroit dans notre lit simple avec Mr Clément qui se réveille au milieu de la nuit et finit par s’endormir avec nous…

Ce matin, il fait très froid dans la chambre. Les radiateurs et l’eau sont chauffés grâce au poêle central de la maison. Il ne doit plus y avoir de bois dans le poêle…

Thomas sort de la salle de bains les cervicales complètement bloquées, il souffre énormément. La crispation liée au froid n’a rien arrangé…

On décide quand même de faire la rando prévue.

Après avoir croisé quelques chevaux, le chemin nous conduit au port. Il n’y a pas beaucoup de bateaux mais ils sont de taille. C’est sans doute ce qu’il faut pour aller affronter l’Antarctique, un tour du monde à la voile. Le ponton principal est en fait l’épave du « Général Belgrano », un ancien patrouilleur. Le carré des officiers sert aujourd’hui de bar pour les marins de passage. Avec le paysage qui nous entoure, c’est féerique. Après un long moment, nous quittons le ponton, songeurs…

Il est déjà l’heure de déjeuner et il fait vraiment froid dehors pour pique-niquer… Heureux hasard : on bifurque un peu trop top et un hôtel apparaît au bout du chemin. On trouvera certainement de quoi se réchauffer à l’intérieur…

La réceptionniste est vraiment sympa. Si nous patientons 45 minutes, un repas chaud nous sera servi. Elle apporte quelques jeux à Clément. Thomas et moi profitons d’une connexion wifi pour mettre à jour nos mails. Car j’ai oublié de préciser que dans la pension où nous logeons, notre hôte a éclaté de rire lorsque j’ai demandé s’il y avait un accès internet ! C’est une chose rare ici. Les gens ont des ordinateurs portables mais pas forcément de réseau internet.

Après un repas chaud, simple et bon. Clément fait  un peu de charme à la réceptionniste qui nous fait payer une somme dérisoire surtout dans un endroit aussi isolé.

Nous retrouvons donc l’itinéraire qui nous mène sur une presqu’île, au niveau de l’aérodrome. Nous atterrissons sur un sentier boueux, au milieu des vaches et au bord de l’eau. C’est paisible pourtant des oiseaux de toutes sortes vivent ici. Au bord de la plage, nous pouvons continuer de progresser le long de la falaise au milieu des rochers. Je trouve étonnant que le sentier prenne cet itinéraire. J’ai peur que nous nous fassions surprendre par une subite montée des eaux ! On tente notre chance en passant par en haut. Un peu plus loin, un grillage qui délimite l’aérodrome, barre la route. D’après les traces au sol, nous ne sommes pas les premiers à être passés par ici. On décide finalement de rebrousser chemin. Il commence à se faire tard.

Près des vaches, Thomas se fait surprendre par la boue et enfonce son pied jusqu’à la cheville. Ses nouvelles chaussures sont montantes et pourtant il leur aurait fallu un centimètre de plus pour que l’eau ne pénètre pas ! Le pauvre souffre tellement du dos que ça le dérange à peine…

Ce soir, nous avalons notre pique-nique de midi autour de la grande table de la cuisine. Un autre client ainsi que notre hôte et le propriétaire de la pension.

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Le 8 mars

Thomas se réveille encore très douloureux ce matin.

Je sors déjeuner la première, Thomas reste avec Clément endormi. Deux allemands sont attablés. Ils sont arrivés tôt ce matin avec le ferry en provenance de Punta Arena. Au fil de la discussion, je finis par apprendre que monsieur est « physiopathe » ! Quelle aubaine ! Je file dans la chambre l’annoncer à Thomas qui nous rejoint accompagné de Clément. Cela se termine par une rapide séance de manipulations dans notre chambre. Le jeune physiopathe conseille surtout à Thomas de faire régulièrement des petits mouvements des épaules et cervicales.

Nous foulons une dernière fois les rues de Puerto Williams, son port de plaisance qui me fait tant rêver.

Devant les petits commerces, des camionnettes remplies de denrées alimentaires fraichement rapportées de Punta Arenas sont vidées à la hâte.

Un dernier repas chez Carmen… Elle me fait bien rire en m’appelant « lady » pour me proposer de la suivre dans la cuisine. Elle veut me montrer sa soupe du jour : légumes, bœuf… Basique mais avec ce petit secret de grand-mère qui fait toute la différence. Elle mixe la soupe pour Clément. Celui-ci se régale. Il a raison d’apprécier avant d’attaquer le régime « petit pot » sur le bateau ! Thomas savoure un dernier empanadas frit. Le dessert est… surprenant : flan à la fraise (très chimique, on est un peu déçu..) avec de la compotée de rhubarbe, ça devient étonnamment bon !…

Petite séance photo avant de nous quitter. Nous prenons son adresse et lui enverrons les clichés.

Nous retournons à l’hôtel chercher nos sacs. Le proprio nous propose de nous accompagner en voiture jusqu’à l’embarcadère. Tant mieux parce que Thomas ne veut pas prendre le taxi pour un trajet aussi court mais je vois bien qu’il souffre.

Autour du ferry, c’est l’effervescence hebdomadaire. Tout le monde s’affaire pour charger ou décharger de la marchandise. On voit deux hommes sortir un gros morceau de viande qui était posé tel quel dans le coffre d’une voiture, à côté d’une paire de chaussures. Ils le jettent dans un camion frigorifique. C’est peut-être grâce à ce traitement si particulier que la viande est si bonne par ici !

Nous nous installons sur les confortables sièges transformables en lits sur l’aile droite du bateau. C’est amusant de voir que tous les touristes sont accompagnés par les personnes qui les ont logées. On se dit au revoir chaleureusement, on s’embrasse. Les chiliens sont vraiment très hospitaliers. On retrouve Grégoire, un parisien qui voyage seul et trois français qui ont pris la navette avec nous à Puerto Navarino. Nous devons être une vingtaine de personnes à faire la traversée, de nombreux sièges sont inoccupés.

Nous embarquons pour 30 heures de navigation. Le bateau commence par longer le canal de Beagle. Du côté argentin, les montagnes sont légèrement mais entièrement recouvertes de neige.

Thomas étant momentanément HS, j’essaie d’occuper Clément du mieux que je peux. On ne trouve pas d’autocollants ou albums sympas adaptés à l’âge de Clément que ce soit en Argentine ou au Chili…

Rapide dîner dans la cafétéria, au niveau inférieur. Les pâtes bolo, plutôt bonnes.

Difficile de coucher Clément, un couple d’anglais allume la lumière afin de bouquiner. Mais « super papaï  » a la solution : il déconnecte les néons au-dessus de nos têtes ! Les sièges-lits sont confortables. Avec Thomas, nous regardons un film, le premier que nous regardons ensemble et jusqu’à la fin depuis le début du voyage. Le film n’est pas vraiment à mon goût, en plus nous l’avons déjà vu…

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Le 9 mars

Thomas vient nous réveiller discrètement, il est déjà 8 heures passées, le petit déjeuner est servi ! J’ai dormi sur le siège à côté de Clément sans problème, malgré le bruit permanent du ferry.

Le ponton est recouvert de neige, ce matin. Le bateau poursuit sa route traversant les fjords, croisant au passage des glaciers. On devine par moment des animaux aquatiques qui disparaissent aussitôt dans l’eau sombre.

Au moment où l’on s’apprête à tenter de coucher Clément pour la sieste, on nous annonce : « il y a des otaries ! ». On l’emmitoufle vite dans une couverture et sortons dans le froid. Les otaries nagent en faisant des sortes de roulades au-dessus de l’eau. Qu’elle souplesse !

La nuit commence à tomber, nous sommes dans le détroit de Magellan. Clément a des difficultés à s’endormir car pour que nous ne nous endormions pas, les télés sont allumées, le volume est au maximum…

Le ferry arrive à Punta Arenas vers minuit. Un mini-bus nous accompagne jusqu’à l’hôtel.

Arrivés à Mi Residencial, c’est une dame en pyjama qui nous accueille. Elle nous dirige vers la première chambre à notre gauche. Une désagréable odeur nous submerge lorsqu’elle ouvre la porte. On a essayé de la camouflée par des diffuseurs de parfum… c’est encore pire ! En plus, il fait chaud dans la pièce.

Clément s’est réveillé. C’est la crise ! On le comprend et en même temps, nous aussi sommes fatigués et les murs sont vraiment fins… Je crois que nous avons réveillé tout l’hôtel…

Après que Clément se soit finalement endormi dans mes bras, je file prendre une douche. J’ai besoin de me détendre et je me sens un peu sale après ces nombreuses heures de voyage… et la surprise : on a oublié de nettoyer la salle de bain ! Les toilettes sont encore remplies d’urine !… « Pas ça ! Pas maintenant ! »

Il est déjà très tard lorsque je me couche et la télé des voisins que nous avons réveillés me tient réveillée encore un long moment…

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10 mars 2014 : Punta Arenas –  Chili

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Le 10 mars

Thomas est amusé lorsqu’il rentre dans la chambre après avoir déjeuné (moi pas trop…). Bon, il est bloqué aujourd’hui encore… c’est moins drôle ça aussi… Il me raconte qu’en arrivant dans la salle du petit déjeuner, il fait quelques mouvements avant de rendre place autour de la table. Un couple de suisse le voit faire. Sans un mot, l’homme se positionne derrière Thomas et crac crac crac, le tort dans un sens puis l’autre et lui dit que ça ira mieux ! Thomas mal réveillé n’a rien compris de ce qu’il lui arrivait !!!

Journée calme à Punta Arenas. La ville n’a pas grand intérêt. Nous trainons de resto sympa (la Marmita) et resto sympa (Sotito’s)… Un peu blasés… Faut dire que le soir, on aimerait parfois rester au chaud, au calme et à l’abri de la pluie dans notre chambre. Dans ces moments-là, c’est un peu la corvée d’aller diner. Si Thomas et moi pourrions sauter un repas ou grignoter « n’importe quoi », on ne peut pas infliger ça à Clément… alors ce soir, nous nous « forçons » : King crab pour Thomas, ceviche pour moi et beignets de calamar pour Clément : un vrai régal ! et très abordable en plus.

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Le 11 mars

Aujourd’hui encore, nous ne faisons pas grand-chose. Le temps est maussade.

Thomas tient à ce que nous voyons la fameuse colonie de manchots de Magellan. L’isla Magdallena accueille 50 000 coulpes. Ça doit valoir le coup d’œil effectivement. Pas de chance, la météo ne permet pas au bateau de se rendre sur l’île… On choisit à la hâte une autre excursion à la journée pour voir des manchots. On aura la surprise demain !

Nous allons faire quelques courses au supermarché afin de dîner dans le salon de l’hôtel. Les fruits et légumes sont immangeables, obligés de les jeter… les empanadas, on commence à saturer… Heureusement, la bière Austral est bonne ! Le proprio de l’hôtel nous offre même l’occasion de regarder des dessins animés chiliens en mangeant ! Génial !

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Le plus atypique des anniversaires

Un minibus vient nous chercher à l’hôtel un peu avant huit heures. Notre guide Rodriguo vient se présenter à nous en anglais. Le véhicule embarqué sur un ferry. La traversée dure deux heures jusqu’à Porvenir, en Terre de Feu, côté chilien. Depuis le ponton, Thomas aperçoit un ban de dauphins.

Ambiance très détendue dans le minibus : il y a une famille chilienne dont les enfants ont une vingtaine d’année, un new-yorkais originaire de Tel Aviv qui étudie les sciences politiques, un groupe de trois filles allemande, hollandaise et anglaise.

Les premières maisons que nous découvrons à Porvenir sont d’un jaune très vif. Au milieu des terres sauvages, elles sont superbes.

Dans la ville, nous marquons un arrêt au niveau d’une place sur laquelle des statues des Indiens Selk’nam ont été sculptées. Une petite séance photo s’impose…. Et notre petit schtroumpf se transforme en coqueluche… Il apparaît sur les photos d’à peu près tout le monde !

Nous visitons le petit mais intéressant Museo de Tierra del Fuego. Objets et momies des Indiens, le matériel des chercheurs d’or, des animaux empaillés, des objets de la vie quotidienne des colons… Ensuite, nous achetons quelques empanadas et tortillas et partons en direction du Parque Pingüino Rey. Au bord d’un lac, des « flamencos » (flamands roses) pataugent.

Clément n’arrive pas à s’endormir dans le minibus… Arrivés sur le site, un vent glacial et quelques gouttes de pluie nous fouettent le visage. Au loin, au milieu de la campagne, près de la mer, des manchots empereurs se dressent majestueusement. Tout juste le temps de faire quelques pas que la tête de Clément se pose sur mon dos, il s’endort aussitôt… Grrrhhh !… Impossible de le réveiller, il dort à poings fermés.

Un cours d’eau nous sépare de la colonie de manchots. Leurs couleurs tranchent au milieu du paysage. Certains se mettent par deux, prenant des positions symétriques. D’autres sont allongés ou encore debout la tête posée au sol. Quelle souplesse !

Clément se réveille lorsque nous l’enlevons du sac de portage pour prendre place dans le mini bus. Thomas l’attrape vite dans les bras et court montrer les empereurs à Clément. Quel super papa !

Le minibus reprend les chemins caillouteux. Par la vitre, on aperçoit moutons, chevaux, lamas et une multitude d’oiseaux.

Nous faisons une halte dans un supermarché. Nous en profitons pour acheter quelques sucreries. Finalement j’annonce que c’est mon anniversaire et nous partageons les chocolats. Tous les compagnons de voyage me chantent gaiement « joyeux anniversaire » en espagnol puis en anglais et Thomas entame la version française mais ça sonne vite faux !

En route, Clément présente son livre de Winnie l’ourson à la jeune femme qui partage notre siège au fond du véhicule… Ça tombe bien, celle-ci est fan de l’ourson ! Ce n’est pas tous les jours qu’on voit une chilienne lire un livre japonais à un petit français !

Le minibus se positionne à la suite d’une longue file de voitures. À notre droite, celle des poids lourds est interminable.

Visiblement nous avons le temps de marcher jusqu’au littoral. Nous sortons donc au milieu du vent puissant, nous attardant devant les camions où des moutons sont entassés. Et finalement surprise : nous sommes sur le détroit de Magellan ! En fait nous allons faire une boucle pour rentrer à Punta Arenas… Sauf que nous apprenons que les premières voitures patientent depuis 4h ! Le ferry ne peut pas naviguer à cause du mauvais temps donc il faut attendre une accalmie… Il est plus de 19h…

La bonne humeur du groupe est toujours présente. Au contraire, Rodrigo ne rate pas une occasion pour faire de l’humour et Clément est sa cible privilégiée. Celui-ci est d’ailleurs la mascotte du groupe.

C’est dans ces moments difficiles, que je trouve que Clément est particulièrement adorable. Il reste tranquille, patiente à sa façon en chantonnant, grimpant aux sièges et amusant toute la galerie.

Une heure et demie plus tard, Thomas se rend dans un café-boutique de souvenir pour faire chauffer un petit pot pour Clément. Nous avons eu une bonne idée d’apporter ce petit pot et une briquette de lait avec nous.

Le ferry finit par arriver. Pas de place pour notre véhicule… Dommage nous étions les prochains à passer. Un peu après 21h, nous pouvons finalement embarquer. Après la traversée du Détroit de Magellan qui dure 20 minutes, puis nous repartons pour 2h de route.

Au bilan de cette journée : beaucoup de transports, pas très écolo juste pour voir quelques pingouins ! Mais la bonne ambiance et les échanges anglo-espagnols en valaient bien la peine. D’ailleurs, la troupe a prévu en arrivant à Punta Arenas de partager un dîner puis d’aller danser. Je suggère à Thomas de se joindre à eux, il rétorque qu’il est hors de question  de me laisser seule le jour de mes 32 ans… Sauf qu’on sera sans doute le lendemain et que mes ronflements ne seront pas la plus agréable des compagnies.

Sur la route, notre mini bus est arrêté pour un contrôle. Il ne manquait plus que ça ! Heureusement, ils épargnent les passagers !

Nous arrivons finalement dans notre chambre vers minuit….

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Le 13 mars

Dans la salle de petit déjeuner, nous rencontrons deux françaises. Ce sont de grandes amatrices de danse qui viennent passer quelques mois à Buenos Aires pour suivre les cours d’un « maestro » comme elles disent. Elles profitent donc de l’occasion pour faire le tour du pays. Nous décidons de nous retrouver fin mars début avril à la capitale où elles nous accompagneront à une soirée ?????. Cool !

Nous partons faire un tour au marché couvert espérant y trouver de quoi déjeuner dans le bus. En réalité, le marché est minuscule : quelques stands de poisson qui décongèle avec les moules qui sèchent suspendues à des fils. Quelques stands d’artisanat avec des bandeaux, bonnets et chaussons aux épais lainages. Et sur les deux étages supérieurs, des cocinerìas, petits restaurants. À part des empanadas, on ne trouve rien à emporter. Tant pis, on part au supermarché.

Le rayon traiteur est… surprenant ! Des tas de tranches de jambon qui ressemble à de la mauvaise mortadelle et des tas de tranches carrées de fromage sans nom, sans goût… Si la vendeuse voyait les étalages de nos charcuteries et fromageries françaises… Devant chaque pile un prix différent est indiqué…. Entre le pire et le mauvais, la nuance doit être infime… À moins que je me trompe… Serait-ce du vrai jambon au milieu ?… Nous trouvons aussi des petites miches de pain blanc.

Nous rentrons à l’hôtel et demandons un taxi. Thomas est moins douloureux mais il s’en faut de peu pour qu’il se bloque les cervicales à nouveau.

Clément arrive à saturation des trajets en car. J’arrive à le distraire avec un nouveau magasine contenant des autocollants. Puis le déjeuner nous occupe un instant. Du bon pain et du bon jambon ! Certes industriels mais depuis combien de temps n’avons-nous pas mangé un « vrai » sandwich ?

Puis c’est parti pour deux heures où Clément, fatigué s’énerve, gigote… Un homme finit par nous tendre un jus de fruit. Puis nous sortons notre ultime recours : quelques épisodes de Petit Ours Brun sur l’ordinateur…

Comme hier, Clément s’endort dans le sac de portage immédiatement après être installé, à la sortie du bus. Nous fonçons à l’hôtel Nancy et il finit sa sieste installé tel quel sur le lit.

Ce soir on dine dans la chambre. Thomas va nous acheter quelques victuailles… Le choix des légumes est vite fait : le moins abimé : des radis et des tomates pour demain. Sinon ce sera pâtes et poulet rôti qu’il est fier de nous rapporter notre chasseur cueilleur !

Nous avons choisi cet hôtel pour la cuisine commune mais pour une raison mystérieuse, Thomas est obligé de faire cuire les pâtes dans un autre établissement. En plus il pleut…

Préparer les légumes et la salade de pâte pour demain, coincée entre l’évier, la baignoire et le toilette n’est pas non plus très confortable… Commence à saturer de ces plans galères… Je pense de plus en plus à notre chez nous.

On savoure le poulet rôti resté au chaud sur le radiateur. Nous sommes installés sur un lit et un petit canapé. Un sac en plastique ouvert en guise de nappe.

Clément est énervé ce soir… Va falloir calmer le rythme et les transports…

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14 mars 2014 : Parque National Torres del Paine – Chili

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Le 14 mars

On se lève tôt encore ce matin pour aller au parc Torres Del Paine. Voici comment le LP décrit ce site : « s’élevant presque à la verticale à près de 3 000 m au-dessus de la steppe patagonne, les Torres del Paine, spectaculaire massif de pics granitiques, dominent ce parc national parmi les plus beaux d’Amérique du Sud ». Un trek d’une semaine environ est très réputé, le « W ». Il doit son nom à la forme de l’itinéraire qui décrit un W.  Sinon les gens font une excursion à la journée mais ça représente de longues de heures de transport pour ne découvrir qu’une toute petite partie du parc. Nous resterons 3 ou 4 jours dans deux hôtel situés dans le parc. L’hébergement coûte cher mais avec Clément on ne peut pas envisager de camper ni de dormir en dortoir dans un refuge.

Hier, la personne qui nous a reçus à l’hôtel nous a conseillé de prendre un bus touristique. Celui-ci traversera le parc et nous déposera à notre hôtel. Ce sera bien moins cher et plus simple que de prendre un premier transport jusqu’à un arrêt puis attendre la navette de l’hôtel.

À 7h30, nous prenons place à bord du car qui poursuit sa tournée des hôtels jusqu’à se remplir complètement.

Après quelques kilomètres, nous marquons une première pause pour visiter une caverne. On a découvert ici la dépouille d’un paresseux géant d’une autre époque. On peut y voir une réplique. Je reste dans le car avec Clément pour le garder au calme et surtout à l’abri du vent glacial.

Les steppes se déroulent sous nos yeux avec par moments des lacs très bleu ou turquoise et une multitude de guanacos. Il s’agit d’une variété de lamas. Je dirais que c’est un mix entre le lama tel qu’on le connaît et la biche. Leur prédateur est le puma.

Nous progressons dans le parc, de panoramas somptueux à paysages à couper le souffle. La présence du soleil intensifie le contraste des couleurs. Les pics granitiques trônent au milieu des sommets enneigés et brumeux devant le ciel bleu, au dessus des eaux turquoises d’un grand lac.

À bord du car, les français sont encore une fois majoritaires. Deux japonaises un peu excentriques craquent pour Clément. Étant le seul enfant du groupe, tout le monde s’inquiète de lui. Par exemple, en rentrant de la pause déjeuner avec Clément endormi, j’entends murmurer dans les rangs « ça y’est, il dort ».

Nous arrivons au « Lago Grey ». Nous traversons d’abord un pont en bois suspendu puis une grande étendue de sable gris. Clément, avec ses bottes de pluie et sa salopette étanche se régale dans les flaques. Certaines sont étendues et profondes. Clément manque plusieurs fois de perdre l’équilibre à cause du vent. Qui ira se mouiller les pieds pour aller le chercher ?… Quelques gros blocs de glace bleu vif flottent sur l’eau. Le bateau rouge qui mène au glacier est là lui aussi.

Pour finir, le car nous dépose à l’hôtel avant d’attaquer le trajet retour de 3 bonnes heures.

Pour le prix d’une chambre basique, nous bénéficions de la chambre » luxe » avec vue sur le glacier.

Il fait une chaleur étouffante, tous les radiateurs fonctionnent à fond à notre arrivée. Alors, Clément qui refuse de s’habiller depuis quelques jours peut enfin rester tout nu. Il s’amuse, saute sur le lit (et aussi marque son territoire aux quatre coins de la chambre… Oups !). Il semble particulièrement apprécier ce moment de détente.

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15 mars

Après le petit déjeuner, nous montons dans un bus qui refuse de démarrer. Un minibus vient rapidement le remplacer. Un couple de chilien nous propose de venir dans leur voiture. Apprenant que nous sommes français, la dame nous explique que sa mère est remariée à un lyonnais et qu’elle-même a vécu deux ans à Paris.

Un zodiac nous emmène ensuite sur le bateau pour faire le tour du Lago Grey. A l’autre extrémité du lac, nous marquons un arrêt pour y déposer quelques campeurs et en récupère d’autres.

Le bateau s’approche des glaciers. À la différence de ceux que nous avons déjà vus, celui-ci est fissuré à de multiples endroits. Ce doit être grandiose de visiter ses grottes d’un bleu indigo en kayak.

Isabel, la chilienne qui nous a véhiculés s’approche de moi pour discuter au moment où l’on nous apporte des Pisco Sour. Le cocktail est rafraîchi avec des glaçons qui viennent d’être prélevés sur le glacier. Isabel et son mari Jean-Paul vivent à Santiago. Elle vient de cesser sa carrière d’enseignante et lui est ingénieur, « il construit des maisons ». Ils ont deux enfants de 12 et 20 ans.

Je l’interroge sur Santiago. Elle me parle de la maison du gouvernement (ou quelque chose comme ça) et d’une grande cathédrale. Pas grand-chose d’autre. Elle me donne les noms d’un quartier sympas à visiter, d’un autre où loger. Jean-Paul a une cousine qui possède des appart-hôtels. Elle me donne son adresse mail et nous nous contacterons pour avoir plus de renseignements.

Ensuite, c’est Clément qui sollicite Isabel. Elle lui montre des photos de son chien au doux nom de Nutella ! de ses enfants… Ils jouent ensemble un long moment.

La petite ballade se termine et la journée aussi, paisiblement, dans ce lieu magnifique…

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16 mars

Ce matin, nous sortons nous promener dans les environs de l’hôtel, au bord de l’eau. Un ranger à cheval croise notre chemin. Clément qui voulait justement voir un cheval est ravi.

Le père montre au fils comment jeter de gros gros cailloux dans l’eau. Et finalement lui montre que les ricochets avec des petites pierres c’est aussi très rigolo et moins risqué !

Nous prenons une première navette jusqu’à un arrêt de car. Nous sommes au bord d’un lac, sous un soleil magnifique. Quelques kayakistes glissent mollement sur l’eau. Quelques randonneurs attendent aussi avec leurs gros sacs, demandant à se faire prendre en photo avec leurs compagnons de fortune au bord du lac.

Un gros bus nous accompagne un peu plus loin dans l’immense parc.

Nous nous barbouillons de crème solaire et profitons que Clément soit endormi pour marcher jusqu’à l’hôtel Las Torres Patagonia. L’heure et demi de marche passe très vite.

Un long bâtiment de bois rouge-orangé apparait superbement d’une immense prairie. C’est une ancienne estancia (un ranch), les chevaux sont toujours là… et les touristes sont arrivés !

L’hôtel est joliment décoré sur le thème du cheval, de la Patagonie avec des baies vitrées donnant sur un grand pic granitique au sommet enneigé. Nous nous promenons autour du domaine, allant voir les chevaux d’un peu plus prêt. Devant le ranch, les hommes sont superbes : ils portent le béret, le pantalon bouffant retombant sur des bottes en cuir.

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17 mars

Après un petit déjeuner gargantuesque (on peut faire confiance à Thomas !) et quelques réserves pour le déjeuner.

Nous partons pour LA randonnée, enfin ! Celle-ci doit nous mener au Mirador Las Torres.

Thomas m’a présenté le parcours : « ça grimpe un peu au début, puis c’est du plat, puis ça grimpe raide à la fin, il faut 4h30 pour attendre notre but ».

On commence alors par faire chauffer les cuisses et les mollets. Thomas marche vite car l’heure tourne. Derrière nous, les étendues de steppes aux longues herbes jaunies à l’extrémité. Le superbe paysage est taché par les lacs turquoise.

Nous avons rapidement chaud. Et le chemin continue de grimper puis de descendre puis de grimper… Je suis déjà fatiguée, pas sûre que je tienne le coup jusqu’au bout…

A mi-hauteur d’une montagne, nous longeons son arrête. Sous nos yeux, un cours d’eau s’agite, coincé entre deux montagnes. Un petit panneau prévient « rolling stones » et ils ont pris la peine de graver dans le bois la fameuse langue du groupe britannique !

Nous arrivons à un refuse et la marche se poursuit dans la montagne. Nous croisons sur notre route le newyorkais rencontré quelques jours plus tôt lors d’une excursion.

Une courte pause permet à Clément de marcher et de reprendre quelques forces avant d’entamer l’ascension. Sur une carte des dénivelées, on se rend bien compte qu’il va falloir grimper dur pour arriver tout là-haut ! De nombreux cailloux rendent la progression difficile. Je laisse Thomas partir devant et prends mon temps. Finalement, on en a vu de pires ! Le sommet est très vite là, avec son lac gris-vert et les Torres del Paines, les 3 pics granitiques qui ont donnés leur nom au parc. C’est grandiose !

La pause déjeuner dure presque deux heures ! On peut se le permettre puisque l’ascension a à peine duré plus de 3 heures ! Clément joue inlassablement à lancer des pierres dans le lac. Thomas grimpe au milieu de la roche grise pour prendre quelques clichés et revient avec une douleur au genou.

Lorsque nous repartons, Clément entame sa sieste et Thomas se met à boiter… Il s’inquiète de l’évolution, je m’inquiète pour lui…

Arrivés au refuge, nous sommes stoppés : l’hélicoptère va se poser dans quelques minutes. Cela nous laisse le temps d’échanger quelques phrases avec un jeune couple de japonais qui voyage avec un petit bout d’un an et demi. Ils dorment dans le refuse. Un peu compliqué pour la maman qui partage son lit avec bébé…

L’hélicoptère apporte quelques gros sacs et récupère les déchets. Le bruit réveille Clément, pas mécontent de découvrir quelques chevaux en ouvrant les yeux.

Sur la fin du trajet, Clément marche à mes côtés. Main dans la main, nous traversons les petits ponts de bois suspendus. Il saute sur les « ‘ros tailloux ».

Magnifique journée.

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18 mars

Le genou de Thomas est toujours bien douloureux… va peut-être falloir consulter…

Nous quittons le parc Torres Del Paines avec des images que je ne suis pas prête d’oublier. Les guanacos courant ou plutôt bondissant le long de la rivière. Un superbe lac vert dont la couleur s’accorde parfaitement bien avec celle des flamands roses. Certains oiseaux déploient leurs ailes, révélant quelques plumes noires au milieu de leur plumage rose.

Retour à Puerto Natales. On a réservé dans le même hôtel que la dernière fois, « chez Nancy ». Ce coup-ci, nous dormirons dans l’annexe où se trouve la cuisine…

Il est déjà 18h… Faut faire les courses, cuisiner les pâtes ou… les pâtes ! Avec quelques légumes pas trop cramoisis… Non, on va au resto !

Le Afrigonia attise notre curiosité avec sa cuisine afro-chilienne. L’adresse est vraiment sympa. La cuisine particulièrement délicieuse. Clément est fatigué mais plutôt tranquille et mange très bien. Mais surtout, la puissante voix de Jeffrey Oriema nous accompagne pendant le repas. Le premier concert de Clément (il était encore dans mon ventre !). Petit instant de nostalgie : Marie et Romain, la Bretagne… J’ai envie de dire à la patronne du resto : »hey tu sais que le chanteur que tu diffuses vit dans mon tout petit bled paumé en France ! Et qu’on achète nos légumes chez le même producteur !!! »

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19 mars 2014 : Chili/Argentine (transfert Puerto Natales – El Calafate – Bunos Aires)

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19 mars

Clément se réveille en disant « niversaire Moment ». Il voudrait que ce soit encore son anniversaire ! Pouvoir manger plein de « bom’bon »…

Il est 9 heures lorsque nous sortons prendre le petit déjeuner. Une dame en pyjama à peine sortie du lit nous prépare le petit déjeuner avec nonchalance. Nous sommes seuls. Elle finit par nous dire que le petit déjeuner est normalement servi dans l’établissement principal mais qu’ils font une exception pour ne pas avoir à faire sortir Clément.

Dehors, le vent souffle fort et il pleut par intermittence. Journée tranquille pour Clément et surtout repos pour Thomas dont la douleur du genou semble s’améliorer.

Clément est d’accord pour sortit avec moi faire quelques courses. Je suis vraiment très fière de marcher à ses côtés. Il est adorable.

Nous passons voir à quoi ressemble l’intérieur de la carneria (boucherie). Pas très inspirée… Nous allons donc chez une sorte de primeur qui vend toute sorte de produits. Je suis surtout contente de trouver des fruits et des légumes frais !

A midi, Thomas nous cuisine la semoule avec « poibrons » rouge, oignons et ail. De la betterave crue que le ouistiti adore. Des petites tartines de fromage frais dont Clément ne veut toujours pas entendre parler et des kiwis… et du vin rouge chilien !!!

Dans l’après-midi, nous continuons d’organiser la suite des aventures. En fin de journée, je file chercher nos vêtements à la lavanderia. Les lessives coûtent chères au Chili. Finalement laver son linge représente un budget non négligeable.

Ce soir, deux français partagent le bâtiment avec nous. Ils me vouvoient et je réalise qu’à leurs yeux, je suis « une vieille ». Ils finissent tout juste leurs études… et moi… j’ai déjà 32 ans… déjà.

Nous discutons ensemble d’études, de voyage, des rencontres… autour du poêle.

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Le 20 mars

Aujourd’hui, nous retournons à El Calafate et de là, nous prendrons un avion pour Salta, en passant par Buenos Aires. Toute une expédition que nous ferons sur plusieurs jours.

Nous quittons les jolies maisonnettes colorées en tôle ondulée et en agglo, les écoliers en uniformes, les chiens errants…

Vers 8h30, le car se met en route tout doucement. La neige se fait de plus en plus épaisse sur la route. Arrivés à la douane chilienne pour une première halte. Puis nous nous arrêtons à la frontière argentine. Grâce à Clément, le chauffeur du bus nous pousse afin que nous passions en priorité.

A El Calafate, nous nous rendons dans une auberge qui nous a été conseillée par Catherine et Mickaël, l’Amancay Hostal Patagonico. C’est un jeune couple qui tient l’établissement et lui est clown, nous ont-ils dit. L’accueil est très sympa et la chambre très bien pour le prix.

Nous sortons diner dans une pizzeria de la rue principale. Thomas qui prend le temps de beaucoup s’informer sur ce qu’il se passe dans le monde et sur la science me fait le résumer de ces dernières lectures. Clément quant à lui, fait craquer les serveuses : « que lindo ! Mi amor ! »…

En traversant la pièce centrale de l’auberge pour rejoindre notre chambre, des lumières apparaissent dans le jardin. Le proprio jongle avec des quilles fluorescentes ! Instant magique. Il peut même changer de couleur à l’aide d’une télécommande !

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21 mars

Au revoir la Patagonie

Ce matin, Clément s’amuse avec le jeune clown de proprio. Plusieurs chapeaux en feutrine de différentes couleurs sont accrochés à un porte-manteau. Il en prend un et le fait tourner puis le pose sur l’index de Clément. Ensuite, le petit schtroumpf repère une balle rose. Il se saisit de la balle et le fait glisser le long de ses bras puis joue un instant avec Clément. Il a vraiment les mimiques du clown et manie les différents objets avec beaucoup d’adresse et d’élégance.

Plus tard, pendant que Thomas se fait couper les cheveux, j’accompagne Clément dans une aire de jeux. Seuls deux écoliers et trois petites filles occupent l’espace. Ces dernières parlent français. Je pense avoir reconnu la maman quelques mètres plus loin portant un gros paquet de linge.

Thomas revient « avec une tête de poussin »…ah ces coiffeurs !….

Nous allons rapidement déjeuner des tortillas beaucoup trop salées puis retournons à l’hôtel récupérer nos affaires avant de prendre l’avion.

L’aéroport d’El Calafate, j’adore cet endroit ! L’avion a du retard… Heureusement que nous nous arrêtons à Buenos Aires car nous aurions raté la correspondance pour Salta.

Depuis le hublot, j’assiste une dernière fois au spectacle sauvage et coloré de la Patagonie. Au fond, le ciel est rose, quelques montagnes lointaines apparaissent en bleu, les steppes ont une teinte marron presque rose et en premier plan, le lac émeraude. Je voudrais ne jamais oublier cette image. Verrai-je un jour un paysage plus beau que celui-ci ?…

Une poignée d’heures plus tard, nous posons nos valises à Buenos Aires le temps d’une nuit. Le petit hôtel, présenté comme un B&B se situe au cœur de la ville, dans un immeuble ancien. La réceptionniste nous ouvre la porte qui donne sur quelques escaliers. À l’étage, les plafonds sont hauts, d’immenses vitres… C’est plein de charme. Il faut monter quelques escaliers en colimaçon. Pas très pratique avec Clément, les gros sacs mais nous sommes vite récompensés : une terrasse magnifique et notre chambre tout aussi charmante. Tout ça pour 39€ ???… À non, il faut rajouter 21 % de taxe, oups j’ai oublié de les prendre en compte avant de réserver… Je suis quand même contente de découvrir cet endroit.

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22 mars

À 7h nous sommes réveillés par le jour qui a envahi la chambre et surtout par les travaux de l’immeuble juste en face.

Le petit déj est aussi agréable que l’établissement qui nous reçoit : jus et fruits frais, confitures délicieuses…

Nous sommes seuls et en profitons pour faire le tour de la terrasse avec ses petits arbustes et même visiter une chambre vide dont la porte est grande ouverte. Une maison pareille, ça donnerait presque envie d’habiter en ville ! Le bâtiment est étroit, tout en hauteur mais j’aime beaucoup l’agencement des pièces, un vrai labyrinthe !

Le taxi nous amène dans le second aéroport de BA. Peu après midi, nous nous envolons pour Salta, au Nord-Ouest du pays.

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22 mars 2014 : Salta – Argentine

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Après avoir réservé un véhicule pour lundi, nous rejoignons notre hôtel. C’est moi qui ai réservé mais un petit raté s’est produit : je n’ai pas choisi le « bon » établissement ! Toujours sur les conseils de Catherine et Mickael, j’ai voulu sélectionner l’hôtel Elena sauf qu’en fait, j’ai réservé à l’España !! Oups !

L’entrée de l’España residential présente vraiment bien. Le second hall est un peu plus délabré et vieillot. Nous sommes bien dans une pension. La chambre est modeste, propre. Le tarif pour la nuit est de 30€ avec le petit déj : parfait. Finalement on réserve une nuit supplémentaire !

L’hôtel est très bien placé, dans le centre de Salta.

Nous avons la sensation de « revenir » en Amérique du Sud. Ce que nous avons vu de l’Argentine jusqu’à présent était moins « indien ». On se sent plus proche du Pérou. En même temps, nous sommes en terre Inca. On parle le quechua dans des villages tout proche.

L’architecture coloniale apporte beaucoup de charme aux édifices. Les nombreuses églises sont immenses, superbes. La Iglesia San Francisco, rouge-orangé est la plus remarquable. Ici, la religion est omniprésente : de nombreuses images de Jésus, de la vierge, des croix sont accrochés dans les voitures, les cars ; Thomas a vu un jeune faire le signe de croix en passant près d’une église ; même à l’aéroport, un espace de prière a été aménagé !

Il est 16h, samedi après-midi : les boutiques sont fermées, les rues piétonnes sont presque désertes… Étrange… Puis tout doucement, la ville commence à s’animer. Le rythme de vie est décalé : on se lève tard et on se couche tard.

Les marchands ambulants de pop-corn, barbes à papa (qui fonctionne avec pédale) et autres pâtisseries maisons embaument les ruelles. Il y a aussi ceux qui vendent de la gelée multicolore dans des gobelets de plastique. Et encore ceux qui proposent sous-vêtements, jouets pour faire des bulles de savon et autres gadgets.

Nous profitons que les boutiques s’ouvrent pour chercher une paire de chaussures à Clément. Cela fait un moment que l’on veut renouveler ses petites baskets. Il faut des chaussures montantes mais pas très chaudes et surtout de bonne qualité… et pour compliquer un peu plus, Clément veut qu’elles soient rouges !!! En gros, on cherche l’impossible ! On commence à ne plus y croire, lorsque dans une boutique de chaussures pour femmes et filles, une paire d’un rouge éclatant attire mon attention. Cela ne coûte rien de les essayer. Elles semblent assez solides, plaisent à Clément et sont incroyablement… rouge !!!! On prend !

Comme nous avons de la chance, nous allons essayer d’en faire de même pour le coiffeur… Et encore deux refus… (J’avoue que ça ne le gêne pas trop, j’aime bien Clément avec les cheveux un peu longs, c’est juste dommage que sa frange fasse un rideau devant ses yeux…)

Le soir, c’est compliqué de trouver un restau ouvert avant 20h. Il y en a justement un proche de notre hôtel. Il sert des spécialités : je prends un locro (ragoût de maïs séché, viande, haricots…), Thomas choisit de la chèvre grillée avec de la purée et on tente un humidas pour Clément (qui est en fait une préparation de maïs et fromage servi dans la feuille du maïs). Clément préfère la chèvre ! Il refuse de manger de la purée. On insiste un peu mais la texture lui provoque immédiatement un réflexe nauséeux ! C’est fou ! Il a pourtant mangé de la purée tous les jours pendant presque un an !

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Le 23 mars

Nous entamons notre découverte de Salta par la visite d’un espace de jeux pour enfants. !…  Cela nous mène finalement à un étang verdâtre très animé en ce dimanche ensoleillé. Déjeuner rapide sur une terrasse près de l’étang. Comme les locaux, nous donnons un peu de pain rassis aux canards.

Arrivés au téléphérique, le bâtiment ancien au carrelage multicolore est très aérien, permettant de voir tourner la mécanique. La vue sur Salta est intéressante : ses maisons souvent blanches aux tuiles d’argile. Pas de grands immeubles et beaucoup de verdure tout autour.

En haut, l’espace est aménagé avec une pelouse impeccable et une eau très verte dégringole de fontaines en fontaines.

Nous descendons finalement à pieds profitant que Thomas ne souffre pas trop du genou, que Clément dorme et du soleil radieux. L’ascension de cette colline semble être l’activité sportive du dimanche des habitants de Salta.

En soirée, nous nous attablons sur la terrasse d’un restau de la plaza 9 de julio. Clément patiente en jouant avec l’Iphone de Thomas. C’est incroyable comme il a vite appris à utiliser l’écran tactile. Il suffit qu’on ait le dos tourné pour qu’il nous prenne le téléphone et, seul, il est capable de trouver les jeux que Thomas lui a téléchargés. C’est affolant et génial !

Deux françaises que nous avions croisé la veille à l’aéroport viennent nous saluer et discuter un instant avec nous. Grand voyage pour elles aussi. 6 mois en Amérique du Sud. Trop court…

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24 mars 2014 : Salta Nord (Jujuy, Tilcara, Purmamarca, Salinas Grandes)

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Le 24 mars

Nous enfilons les gros sacs sur le dos et nous dirigeons vers l’agence de location de voitures. L’employé prend tout son temps. On ne presse pas trop en Argentine en général. Et c’est dans notre Logan beige que nous partons à la découverte de la Quebrada de Humahuaca. Cette vallée serpente jusqu’à la Bolivie. Nous on s’arrêtera avant pour descendre dans le Sud de Salta.

Nous prenons la difficile mais sympathique route « touristique » jusqu’à Juyjuy. Petite pause dans un restau autour de la Plaza Belgrado pour déjeuner.  Par la vitre, j’observe un groupe de gens qui accroche une longue, très longue banderole. Sur celle-ci, des photos en noir et blanc d’hommes et de femmes. Lorsque nous sortons du restau pour rejoindre la voiture, le groupe écrit avec des bombes rouge et noir sur une banderole blanche. C’est bien ce que je pensais… Le 24 mars 1976, date du putsch militaire qui plongea le pays dans la « guerre sale ». Disparition de 10 000 à 30 000 femmes et hommes considérés comme « antinationalistes ». Plus loin, une grande affiche présente le Che, à côté une scène dont les hauts-parleurs diffusent de la musique et des stands commencent à se monter. On n’oublie pas.

Thomas nous fait réaliser que cette « guerre sale » comme on l’appelle s’est produite il n’y a pas si longtemps. Les parents, les enfants des « disparus » vivent encore aujourd´hui… Les responsables aussi et certains n’ont pas été jugés.

Nous poursuivons notre chemin embarquant au passage deux auto-stoppeurs. Ils viennent tous les deux de Buenos Aires, ils se sont rencontrés sur la route. Victoria et Herman remontent jusqu’en Bolivie pour rejoindre le Pérou.

Brusquement, le paysage se transforme. La végétation presque luxuriante qui tranche avec la terre argileuse devient soudainement aride avec d’énormes cactus. Nous longeons « un canyon creusé par une rivière désormais à sec, dominé par des montagnes dont les strates sédimentaires sont, sous le jeu de l’érosion, devenues d’étonnantes formations, révélant toute une gamme de couleurs en vagues ondulantes. La palette de couleurs de ce site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco change sans cesse, passant du blanc crème au rouge profond » dixit le LP. Je dirais même que la couleur la plus étonnante est le bleu-vert comme celle du cuivre oxydé.

Nous arrivons à Tilcara et déposons nos compagnons de route sur la place principale encombrée de stands d’artisanat.

Pour la première fois, nous n’avons pas réservé d’hébergement. Nous nous dirigeons à pieds vers un hôtel qui semble sympa, belle vue sur les montagnes rouges d’en face. Un panneau indique que le réceptionniste reviendra dans 20 minutes. On en profite pour regarder le paysage, les lamas parqués derrière un mur de brique. Personne ne revient, on part voir ailleurs. Un peu loin, l’hôtel affiche complet… On nous renvoie vers un B&B : personne… Un autre hôtel est complet lui aussi… Finalement Thomas se renseigne au Tierra Andina. La devanture est délabrée, pas très attrayante… En fait, il s’agit d’une auberge de jeunesse. Moins de 20 € la nuit en chambre double, salle de bains commune et petit déj. En plus le gars qui nous reçoit, Victor, est vraiment très sympa. Et c’est ici que nos deux autostoppeurs logent.

La chambre est un peu sombre mais les murs sont colorés ce qui la rend agréable. Pour la douche, un petit réservoir est rempli d’eau. Il faut compter une vingtaine de minutes pour la chauffer. C’est rustique mais ça fonctionne… j’avoue, que c’est un peu galère quand on décide de se laver tous les 3… Le coin est très poussiéreux, chaque voiture qui passe laisse derrière elle un gros nuage blanc. On se sent rapidement sale, surtout que dès que le soleil se pointe, il fait très chaud.

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25 mars

L’auberge se situe juste en face de jeux pour enfants. Donc après que Clément se soit défoulé sur le tatou géant qui fait office de toboggans, nous partons dans notre Logan.

La première partie du trajet emprunte la même route qu’hier. Le paysage est toujours aussi fascinant. Toutes ces couleurs !…

Nous bifurquons à droite jusqu’à Purmamarca. Nous souhaitons trouver de quoi pique-niquer pour plus tard. La ville est charmante mais trop touristique. En remontant une ruelle poussiéreuse, nous découvrons le Cerro de los Siete Colores (mont des Sept Couleurs). Nous nous approchons, une française que nous croisons en chemin nous conseille la petite boucle qui dure une heure environ. Je crois que nous étions bien partis pour cela…

Le ciel est dégagé, les formations rocheuses polychromes resplendissent.

J’ai l’impression que depuis que Clément est en possession de ses nouvelles chaussures, il marche encore plus qu’avant, il court même ! Le tour est vite fait. En retrouvant le village, un restaurant se présente à nous. Il semblait nous attendre ! Thomas déguste du lama cuisiné dans une sauce au vin. Clément et moi nous partageons le menu du jour : empanada, poulet axcomoagné de légumes. Le dessert est… surprenant. Nous commandons un limon-quelque-chose pensant trouver un dessert citronné. La serveuse nous présente la coupe en nous disant que c’est constitué à partir d’un alcool. En fait, la mousse est très dense, sucrée et la couche inférieure ressemble à un flanc au lait concentré sucré. Wahou !!! Ça pèse sur l’estomac !

Mon chapeau a fini par s’écraser dans les sacs. Devenu complètement difforme. Thomas n’aime plus tellement me le voir sur la tête. Je me laisse donc tenter par un chapeau en feutrine ou laine bouillie (je ne connais pas la différence). On en trouve beaucoup par ici. Le blanc est le plus adapté à ma tête. Pour l’égayer un peu, j’achète des petits pompons colorés reliés à un morceau de laine. On voit ces petits pompons accrochés à tous les murs des restaurants, hôtels…

Nous grimpons en voiture en direction des Salinas Grandes. Le chemin pour y accéder grimpe raide. Nous apercevons quelques cyclistes courageux, sans doute un peu fous pour oser un tel exploit.

Au loin, commence à apparaître une tâche d’un blanc pur. La plaine saline se situe à environ 3 350 m au-dessus du niveau de la mer.

Nous garons la voiture sur une route qui traverse l’immense étendue de sel (525 km2). Avec le soleil et la beauté du site, nous sommes complètement éblouis. Des dessins se sont formés naturellement sur la croute de sel.

Nous ne nous attardons pas car le soleil est sans pitié et la route est longue pour retourner à Tilcara.

En chemin, Thomas fait monter un autostoppeur. L’homme d’une soixantaine d’années est encore tout essoufflé lorsqu’il joue pour Clément un air avec une petite flûte arrondie, en terre cuite. Il nous explique en anglespagnol (oui maintenant je fais des néologismes !) avec un fort accent allemand que l’ami qu’il doit retrouver confectionne des instruments de musique précolombiens.

Le car qu’il devait prendre pour le Sud ne s’est pas arrêté. Nous, nous allons vers le Nord, nous n’allons pas l’avancer beaucoup…

Ce soir, en cherchant un endroit où manger, les airs d’un orchestre parviennent jusqu’à nos oreilles. Nous remontons jusqu’à la source qui nous mène dans une église. À peine le temps d’arriver que l’orchestre cesse de jouer et une messe commence.

Un restau ouvert se trouve de l’autre côté de la place. Ambiance sympa, les menus aussi. Thomas goûte cette fois-ci au tartare de lama. Il l’aura goûté sous toutes ses formes la pauvre bête !

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26 mars

Il devait pleuvoir aujourd’hui et c’est un beau soleil qui accompagne ce début de matinée. Après que Victor nous ait donné quelques conseils d’itinéraires, de lieux à visiter ou pour dormir, nous quittons la Quebrada de Humahuaca.

Arrivés au niveau de Salta, la copilote particulièrement distraite engage la voiture aux mauvais endroits… En plus, la conduite est difficile pour Thomas. Ici, les gens roulent vraiment mal (pas de priorité à droite, irrespect des limitations de vitesse, les camions doublent dangereusement), des chiens peuvent surgir à tout moment sur la chaussée…

La voiture s’éloigne lentement de la ville pour traverser des paysages de plus en plus sauvages. La route alterne entre zones bitumées et chemins de terre avec des trous et cailloux tombés de la falaise. La pluie commence à rendre le chemin boueux. La Logan n’a pas une option 4×4 ???

La vallée recouverte de cactus et de terre rouge est fabuleuse.

Au détours d’un virage le paysage devient soudainement très verdoyant. C’est vraiment curieux !

Comme si la route tortueuse n’était pas suffisamment difficile, le brouillard vient s’ajouter. Nous le regrettons d’autant plus que dégagé, le paysage doit être spectaculaire.

Au bout d’un moment, le brouillard très dense se dissipe pour laisser place à un soleil radieux. La voiture poursuit sa route, s’engageant dans le Parque Nacional Los Cardones. Les panoramas extraordinaires se succèdent jusqu’à Cachi, notre  destination finale (pour aujourd’hui !).

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27 mars 2014 : Salta Sud (Cachi, Cafayate)

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Clément a été exemplaire durant tout le trajet. Lui qui n’appréciait pas d’être attaché sur le siège auto, il y a encore deux jours, s’est vite réadapté. Heureusement pour nous.

La petite bourgade aux rues pavées et maisons en pisé est paisible. Moins touristique que celles que nous avons visitées ces derniers jours.

Sur la place principale, quelques tables installées en terrasse nous attirent. Quoi de mieux qu’une bière fraîche au soleil pour notre super pilote après une journée aussi éprouvante !…

Après ces petits rafraîchissements, nous dirigeons vers l’hôtel Nevado de Cachi. Des chambres sympas sont vacantes pour une vingtaine d’euros. Le patio est vraiment agréable avec ses vignes suspendues. L’endroit est parfait.

Pendant que Thomas règle les formalités et vide la voiture, j’accompagne Clément dans un espace de jeux. J’ai remarqué que depuis quelques temps, il va à la rencontre des autres enfants. Ceux-ci sont souvent intimidés, intrigués devant ce petit blondinet qui les regarde en disant : »fanfant ! ». Aujourd’hui les : »fanfants » en question sont plus âgés que lui, ils le bousculent un peu sur le toboggan mais Clément reste détendu. En tout cas, ça nous soulage de voir notre petit schtroumpf moins craintif devant les gens, les animaux, les bruits. Maintenant, même s’il n’est pas très rassuré, il laisse les chiens l’approcher. Alors qu’il n’y a pas deux mois, après avoir été un peu malade, un rien l’effrayait.

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27 mars le jour où je devins rousse !

Ce matin, je m’attarde un peu dans la salle de bains pour refaire ma couleur. Est-ce parce que beaucoup de femmes sont très brunes ou parce que je l’ai gardée trop longtemps (pourtant j’ai chronométré…) en tout cas le « chocolat » argentin de transforme sur moi en châtain-roux. Pas terrible…

Avec mon chapeau blanc bien vissé sur la tête, je pars accompagnée de mes hommes pour une ballade autour de la ville. Le soleil rayonne intensément.

À côté du chemin poussiéreux, des chevaux et des ânes broutent dans les prés. La route, parsemée de petits hôtels avec des images représentant Jésus allant sur la croix, nous conduit au cimetière. Première fois que l’on « visite » un cimetière. Au sommet de la petite colline, au milieu de ce paysage aride, une sorte de chapelle nous reçoit. Le long bâtiment blanc est constitué d’arcades avec une grosse cloche. Juste derrière, le cimetière. Les tombes décorées de fleurs artificielles multicolores sont plus ou moins modestes allant de la maisonnée en béton à la simple croix de bois au-dessus d’un tas de cailloux. Ambiance étrange, joliment triste…

Nous déjeunons autour de la grande place. Les tables sont installées au bord de la route. Chaque voiture qui passe provoque un nuage de poussière. Une meute de chien s’approche au cas où quelques restes leur seraient offerts. Ils aboient, se mordent… Clément qui au début était content de les voir finit par être complètement terrorisé…

Après une longue sieste, nous accompagnons Clément aux jeux jusqu’à ce que l’heure du dîner arrive.

Journée tranquille dans la paisible Cachi, sous un soleil radieux (alors qu’il devait pleuvoir aujourd’hui aussi !).

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28 mars

On reprend la route pour descendre jusqu’à Cafayate. Le chemin est difficile. Thomas s’étonne que l’on n’ait pas encore crevé. Les cactus sont immenses et nombreux. Le paysage est aride, on se croirait au Mexique ou en Arizona.

Au bord de la route, un vieux monsieur nous fait signe de nous arrêter. Il nous demande de l’accompagner jusqu’à un patelin. Il porte une casquette, une chemise à carreaux. Il mâchouille des bonbons à la menthe. Mais que fait-il au milieu de nulle part ? !

Il parle vite, on ne comprend pas tout. Il a 65 ans, de profondes rides et un sourire magnifique même s’il ne lui reste plus que quelques chicots. Ses enfants étudient à Salta. Il énumère différents légumes essayant, j’imagine, de nous faire comprendre qu’il est agriculteur…

Il se rend à l’hôpital d’Angastaco. Aucun collectivo pour l’y emmener.

Au bout d’un long moment, nous arrivons à Angastaco. La bourgade apparaît au milieu de formations rocheuses rosées. Incroyable !

Nous déposons le muchacho et poursuivons notre route parmi les roches spectaculaires.

Santa Rosa, oasis, en bord de route. Nous nous y arrêtons pour déjeuner. Près de la chapelle rose pale, un arbre nous permet de nous installer à l’ombre. Le repas est léger, on n’a pas trouvé un endroit où acheter des empanadas. Salade de tomates avec biscuits secs et salade de poire-banane-citron vert constitueront le repas. On complète avec une barre de céréales.

Clément joue un instant aux jeux sous le soleil de plomb. On poursuit notre chemin jusqu’à Cafayate. Deuxième région viticole d’Argentine.

La ville est grande, environ 12 000 habitants, ça change.

Au niveau de la grande place, je reste dans la voiture avec Clément qui dort pendant que Thomas nous réserve une chambre pour la nuit. Suivant les conseils de Victor, il se rend directement à la Casa Arbol. Et comme ça rime avec coup de bol, nous avons droit à la dernière chambre ! Elle est spacieuse, donne sur la rue, avec salle de bain commune. Les proprio sont jeunes, très accueillants. Ils ont une petite fille du même âge que Clément. La maman doit être anglaise et lui, argentin.

Nous déposons nos affaires, enfilons shorts et sandales et allons nous offrir une bonne glace. Déception, le glacier réputé notamment pour ses glaces au vin est fermé. Ce n’est pas difficile d’en trouver un autre mais avec des parfums plus conventionnels.

Le résultat ne se fait pas attendre. Comme depuis 5 mois et demi, nous faisons à peu près tout ensemble : Clément rempli aussitôt sa couche, Thomas court jusqu’à l’hôtel et je ne tarde pas à les suivre… Depuis les jus de fruits frais chinois, ce type de désagrément ne nous était plus arrivé.

Je griffonne quelques cartes postales dans le patio pendant que Thomas et Clément jouent dans la chambre. Puis je prends le relais auprès du « fils » pendant que le gourmand qui a avalé 3 boules de glace retourne aux WC. Nous entendons dans la rue le bruit de sabots. Ce sont des ânes ! Nous sortons vite les voir. Le proprio nous explique que ce sont des ânes sauvages qui descendent de la montagne pour chercher de la nourriture en ville.

Ce soir, nous prenons place à la terrasse d’un restau. Une jeune femme patiente avec son bébé dans les bras à l’entrée du restau. Elle s’approche de nous pour engager la conversation. Elle est française et vit en Argentine avec son ami franco-argentin. Ils se sont rencontrés à Paris. Leur garçon Leonardo qui n’a pas encore un an est très mignon. Elle est prof de français et son compagnon est architecte. Il dirige une association qui construit des maisons en terre dans les villages indiens en utilisant les savoirs-faire ancestraux. Avant de nous quitter, elle nous suggère de jeter un coup d’œil sur internet : terre construite afin de comprendre le projet de son ami et d’y laisser un message pour garder contact. Une brève rencontre vraiment sympathique.

Excellent repas accompagné de l’incontournable vin local. Le torrontes, un vin blanc sec très très fruité.

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29 mars

Ce matin, le temps est à l’orage. Je me demande dans quel état vont être les routes qui nous ramèneront à Salta.

Le petit déjeuner est simple et sympa. On choisit un bol de céréales. La proprio rajoute quelques rondelles de banane et cueille une grappe de raisins dans le patio pour accompagner les corn flakes.

Le temps s’améliore lorsque nous chargeons la voiture pour partir. La Casa des Empanadas est fermée. Dommage. Paraît qu’ils sont fameux et c’était pratique pour le pique-nique.

Nous quittons les vignobles et la voiture s’engage au milieu du magnifique canyon, la Quebrada de Cafayate. Une des plus belles routes d’Argentine.

Au détour de chaque virage, nous sommes éblouis par la beauté de la nature. Je manque de mots, de superlatifs pour décrire… Nous marquons quelques pauses pour prendre le temps de regarder les surprenantes formations rocheuses rouges : un obélisque, une fente immense creusée dans la montagne… On s’arrête également pour voir quelques lamas sur un stand de poteries qui propose aussi des boissons (dont l’eau chaude pour remplir le Thermos pour arroser le maté) et du pain. Nous achetons une petite miche avant de partir.

Plus nous avançons et plus la végétation prend le dessus sur la roche jusqu’à arriver dans une campagne verdoyante. Nous nous y arrêtons pour déjeuner.

L’aéroport de Salta, déprimant avec ses murs recouverts d’affiches de toutes les personnes disparues… Et les photos d’enfants sacrifiés lors de cérémonies Incas, retrouvés momifiés…

Il n’est pas encore 21h lorsque nous arrivons à Puerto Iguazu. Pointe Nord-Est de l’Argentine, coincée entre le Paraguay et le Brésil. La moiteur ambiante nous enveloppe lorsque nous sortons de l’avion.

Le conducteur de taxi est très sympa. Il nous propose des services pour les 3 jours et demi que nous passerons ici. Même s’il nous fait un prix, les transports collectifs sont plus avantageux. Nous nous renseigneront demain auprès de l’hôtel.

À l’hôtel Araicarias, un petit homme très attentionné nous reçoit. Il nous a réservé une chambre plus grande pour être à l’aise avec Clément. Tout est parfait mis à part les serviettes qui empestent l’humidité et la salle de bain… Nous avons même un frigo pour y mettre le lait de Clément et pouvoir préparer nos salades pique-nique la veille ! Le luxe (un peu bruyant quand même !) !

23h, avec Thomas, nous discutons tranquillement la porte grande ouverte pour profiter de la fraîcheur de l’air. L’homme qui nous a accueillis vient nous apporter une grande lampe de poche en cas de coupure de courant. Il est vraiment très attentionné !

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30 mars 2014 : Iguazu

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30 mars : Quelle journée !…

Ce matin, en ouvrant les fenêtres, nous réalisons que nous sommes (presque !) au milieu d’un jardin tropical.

À 9h, l’heure du petit déj, le proprio vient nous apporter les victuailles sur un plateau ! Il estime qu’il y a trop de vent pour petit déjeuner dehors avec Clément. Thé, café en sachet (présenté comme du thé) et croissants argentins c’est à dire recouverts de confiture, frais.

Dans le pseudo-jardin tropical, il y a un grand avocatier. Les fruits abîmés tombent bruyamment au sol. Les autres sont trop haut perchés pour aller les cueillir.

Lorsque nous partons enfin pour la gare de bus, la pluie commence à tomber… La météo prévoit du beau temps à partir du jour où nous partirons !…

Installés confortablement au frais de la clim du car, nous profitons de ce temps pour déjeuner. Les tartes aux légumes de chez « Mama », un resto traiteur, sont délicieuses. Clément lui se contente d’un « ´padas à la ‘iande ».

Nous voici devant le Parque nacional Iguazú. Nous allons enfin découvrir les cascades les plus grandioses du monde.

Le temps s’est amélioré. Des nuages sont encore présents mais ont laissé une large place au soleil.

Au début, on a vraiment l’impression de rentrer dans un parc d’attraction… : sentiers aménagés, petit train qui traverse le parc, boutiques, restos…

Nous suivons la foule et embarquons à bord du train touristique jusqu’à Garganta del Diablo.

Une passerelle métallique de 1 100 m traverse un large cours d’eau, le Río Iguazú, contenant des îlots remplis de végétation. Nous nous arrêtons pour observer des poissons-chats, des oiseaux superbes au plumage jaune qui devient gris-violet lorsqu’ils déploient leurs ailes, des tortues, des araignées…

Des gouttelettes parviennent jusqu´à nous. Nous devinons un gros nuage blanc derrière la végétation.

Quelle émotion lorsque nous atteignons la « gorge du Diable ». C’est un des sites les plus spectaculaires au monde. Nous sommes d’accord. Les cascades se succèdent les unes les autres dans un bruit assourdissant, créant un nuage qui ne permet pas de voir le pied des chutes. La végétation luxuriante apporte un charme supplémentaire au panorama.

De l’autre côté des cascades, c’est le Brésil. Les chutes d’Iguazu sont à l‘intersection des deux pays.

Nous longeons les rails, sur un chemin de terre rouge, prenant le temps d’observer les papillons multicolores qui viennent parfois se poser sur nous. J’aimerais tellement voir des toucans… À chaque bruit d’oiseau, je cherche dans les arbres… Je ne vois rien.

Nous arrivons au Paseo Superior. La ballade sur les passerelles permet de découvrir le sommet de certaines cascades et en traverse d’autres. Nous commençons par croiser des coatis. Les jolies peluches qui peuvent méchamment mordre appartiennent à la famille des ratons-laveurs. Nous avons juste le temps d’apercevoir un autre animal… Il ressemble à un gros lapin avec des oreilles courtes et un postérieur imposant… Dommage, Clément dort…

Certains points de vue permettent de voir le site dans son ensemble. Les chutes décrivent un demi-ovale avec au milieu un îlot recouvert de végétation. Les arcs-en-ciel apparaissent et disparaissent. C’est ÉNORME ! Je dis ça à chaque fois mais cette fois-ci, je pense qu’on peut difficilement faire mieux… : c’est le plus impressionnant paysage que j’ai vu !

Sous nos pieds, dans un petit coin paisible, un crocodile fait la vedette. Tant pis, faut que Clément voit ça… Je le réveille. Nous restons un long moment à observer le « ‘ros crocro´ile ». Ensuite, ce sont les toucans qui font leur apparition. On les voit traverser les chutes de part en part. Qu’ils sont beaux ! Il y en a même un qui se pose au sommet sur la cime de l’arbre, juste au-dessus de notre tête.

Quelle journée ! Thomas se prendrait presque pour Tarzan au milieu de ces superbes paysages !!!!

On finit par repartir à pieds, tranquillement pendant que la foule s’entasse dans le train pour avancer de… 650 m ! Le ciel commence à s’assombrir… Nous sommes seuls sur le chemin, au milieu de la forêt tropicale avec ses bruits d’insectes et d’oiseaux.

Nous arrivons avant la foule dans le car et prenons les derniers sièges de libre. Il se met à pleuvoir pendant le trajet. Nous avons finalement eu beaucoup de chance avec le temps aujourd’hui !

Avant de rejoindre l’hôtel, nous nous arrêtons dans un resto de poissons en face de l’hôtel. Au service 5 ou 6 jeunes filles d’une vingtaine d’année bien que la salle soit plus vide que pleine. La paella aux fruits de mer est bonne. Pendant ce temps, les serveuses regardent un match de foot sur une grande télé. Un but est marqué : cris, sauts de joie… L’une d’elles vient même taper dans la main des clients !!

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31 mars

4h du matin, une bruyante pluie diluvienne nous réveille. Thomas va dans le coin salon et m’appelle. L’eau s’est infiltrée dans l’appartement… On surélève vite les affaires, on essaye de calfeutrer la porte avec des serviettes et repartons nous coucher… Je n’arrive pas à fermer l’œil… Clément dort au raz du sol dans son petit lit… On calfeutre aussi la porte de la chambre. Mais si ça suffisait pas ?…  On l’installe finalement avec nous.

Ce matin, nous nous réveillons avec un beau soleil. Le déluge de cette nuit est oublié… Sauf dans le salon. La proprio arrive avec une grande raclette pour évacuer l’eau. Le sol sèche rapidement avec la chaleur. Le petit déjeuner est encore servi dans la chambre.

Clément s’est fait attaquer par les « bouquiques ». Bilan : 6 piqûres sur la joue gauche et quelques-unes sur les pieds.

Nous prenons le même car que la veille pour poursuivre notre visite du parc d’Iguazu. Quelles surprises nous réserve-t’il aujourd’hui ?

Nous nous engageons dans le premier petit tronçon pour rejoindre le Paseo Inferior.

Un groupe nous signale que des coatis sont tout proches. Effectivement ils grignotent des fruits dans les arbres ou plutôt jouent à les faire tomber. Un peu plus loin, nous croisons un colibri. Quelques pas plus tard, c’est une libellule rose qui vient à notre rencontre !

La vue d’en bas sur les cascades est superbe. Nous nous approchons de l’embarcadère pour prendre le bateau qui mène à l’Isla San Martin encerclée par les chutes d’eau… Mais c’est fermé…  Nous remarchons sur les pas de la veille du Paseo Superior puis retournons à l’entrée du parc. Sur un stand d’information, nous apprenons que la dernière ballade prévue est inaccessible à partir de 15 h… Tant pis, on part satisfaits malgré tout de cette belle journée.

Au retour des courses pour le dîner, nous nous arrêtons dans ce que l’on pourrait appeler une « épicerie fine ». Nous pourrions peut-être faire découvrir à la famille les fameux « alfajores ». Ce sont des biscuits ronds souvent fourrés à la « dulce de letche », la confiture de lait. C´est bien trop sucré mais on en trouve de partout. Donc la dégustation commence : la version « originale », celle au maté, au chocolat… On choisit ceux au chocolat pour finalement apprendre qu’on ne peut pas envoyer de nourriture par la Poste !!!… On repartira finalement avec une bouteille de vin rouge et du fromage !!

Le soir, nous dînons dans la cuisine ouverte et abritée de l’hôtel. Au menu : salade de pois chiches au citron vert, pâtes aux tomates séchées  basilic et parmesan, fromage, vin rouge argentin et poires pas du tout mûres achetées dans la rue. Dommage, les avocats et fruits tropicaux qui poussent facilement ici me paraissaient très verts ou abîmés au supermarché.

Nous savourons le calme et le repas-maison que nous a préparé Thomas.

1er avril : le dicton du jour : au 1er avril, va au Brésil !

Nous prenons place à bord du bus en direction des chutes d’Iguazu côté brésilien. La distance est courte mais nous devons passer la douane.

De ce côté aussi, tout est organisé comme dans un parc d’attraction. C’est donc un bus touristique à deux niveaux qui nous accompagne jusqu’aux cascades.

Une ballade aménagée nous permet d’admirer le paysage féerique avec sec papillons multicolores et ses arcs-en-ciel. La position du côté brésilien permet d’avoir une meilleure vue sur l’ensemble des cascades et sur la forêt tropicale qui s’étend loin derrière. Il n’y a pas d’infrastructures visibles.

La pause déjeuner arrive. Nous commençons à déguster nos salades de pâtes à l’ombre d’un arbre, devant les lointaines chutes d’eau lorsqu’un coati très gourmand surgit. Certains peuvent mordre pour obtenir de la nourriture. Nous nous éloignons de la bête et dans la précipitation, je fais tomber un paquet de biscuits. Il saute dessus et s’éloigne avec. Des employés du parc s’approchent pour photographier la scène avec leurs téléphones et repartent indifférents !!!

Nous recherchons un endroit plus tranquille pour achever notre repas mais les coatis sont partout ! Ils doivent sentir que c’est l’heure du déjeuner ! Nous mangeons sur une terrasse, au dessus d’un snack. Les vilaines bestioles restent en bas, les sachets de sucre derrière le comptoir sont faciles à dérober !

Après un repas à la hâte, pas très serein… Nous poursuivons la petite marche. Sur une sorte d’immense pallier entre deux cascades, un ponton a été aménagé. Immersion totale dans cet endroit magique avec en prime un petit rafraîchissement ! Nous sommes dans un brumisateur géant !

Un ascenseur vitré clôt le parcours en nous offrant la meilleure vue sur le site.

Nous faisons le trajet inverse croisant un iguane noir à points blancs.

De retour à la « ville », nous passons à la laverie récupérer notre linge… Wahou ! C’est pire qu’avant !!! (Pourtant je ne mets pas de déo et on transpire beaucoup… ça sentait pas la rose quand on les a confié à la laverie). Certains vêtements sentent tellement l’humidité qu’ils sont immettables… Grrrhhh !!!!

Nous dînons dans un resto spécialisé dans les woks. Légumes, nouilles ou riz et fruits de mer, l’ensemble légèrement parfumé : on se régale ! Au dessert, je partage une délicieuse crème glacée à la papaye avec mon petit gourmand préféré.

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Le 2 avril

Nous allons pouvoir nous alléger un peu maintenant, les vêtements chauds ne vont plus nous être très utiles. C’est l’occasion d’envoyer quelques souvenirs à la famille, avec le colis. Ce matin, je traine donc Thomas et Clément dans les boutiques de babioles… euh de souvenirs ! On perd du temps bêtement alors que nous allons partir et qu’il nous reste un endroit un peu spécial à visiter.

C’est donc bredouilles que nous allons à la Correo (la Poste). Une affiche annonce « cerrado » : ah non, ça ne peut pas être fermé !!!! Nous sommes mercredi, il n’est pas encore 11h . Tant pis, on part avec nos sacs de fringues faire le circuit d’une heure, sous une chaleur étouffante et un peu énervés de devoir prendre l’avion avec ces fardeaux…

Nous arrivons au confluent du Río Paraná et du Río Iguazú. Ces deux fleuves séparent l’Argentine du Brésil d’un côté et du Paraguay de l’autre.

Le vol jusqu’à Buenos Aires se passe sans encombre.

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3 avril 2014 : Buenos Aires – le départ

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Le taxi longe les boulevards à côté des parcs de la ville. Thomas interroge le chauffeur car les espaces verts semblent pris d’assaut et nous sommes mercredi après-midi. Celui-ci répond que le 2 avril est férié en Argentine. Cela explique donc la fermeture de la Poste. Aujourd’hui, on commémore les soldats morts durant la guerre des Malouines en 1982, contre la Grande-Bretagne.

Nous logeons dans l’annexe de l’hôtel que l’on avait eu lors de notre dernier passage dans la capitale (ou c’est l’inverse !) : le Bonito. L’endroit est assez similaire mais sans la superbe terrasse. Nous sommes dans le quartier San Telmo. Dans un coin pas très touristique. Ce soir, nous dînons dans un endroit fréquenté par les  Portegnes (habitants de Buenos Aires). Paella et flanc maison. Sympa.

Depuis ce matin, Clément essaie de prononcer cachalot mais il commence par dire « chamalo » en voyant le dessin du mammifère dans son imagier. Nous lui expliquons la différence entre la sucrerie et le gros poussin. Après avoir essayé toute la journée, il parvient à dire « talalo » ! Pas facile !

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Le 3 avril : envoi du colis deuxième épisode ou comment envoyer un colis en 4 heures depuis l’Argentine ?

Première étape : partir en repérage de la Correo : localisation, ouverture, horaires…

Quand cette étape a été réussie avec succès, s’accorder un petit temps de détente avant d’attaquer la suite.

Dans notre cas, nous sommes allés faire un tour dans le quartier des magasins de musique pour que Thomas puisse se racheter des baguettes. Il a renvoyé les siennes en France et c’était visiblement une très mauvaise idée.

Suivi d’une pause déjeuner. Il est indispensable de refaire le plein d’énergie avant d’entamer les réjouissances !

Étape suivante, rentrer à l’hôtel récupérer les paquets à envoyer en France.

Arrivé à la Correo, prendre le petit ticket et patienter comme tout le monde… 20 min dans notre cas pour s’entendre dire que pour les paquets de plus de 2 kg, il fait se rendre à la Poste Centrale !!!!

Étape numéro 3 : rejoindre la Correo centrale. Mais pour pimenter l’exercice : nous disposions de 25 minutes pour nous y rendre en sachant que 20 minutes sont nécessaires pour y aller en voiture !

Nous avons donc sauté dans le premier taxi venu. Heureusement pour nous, il était du côté du boulevard qui partait dans la bonne direction.

Le chauffeur finira par vous faire descendre au milieu des embouteillages. Vous devrez vous faufiler au milieu des camions pour accéder à…. la file d’attente le long du trottoir. Facile à répéter !

Quand 16h sonnera, on vous fera passer dans la cour avant de fermer le portail. Un charmant employé vous orientera vers un bâtiment. Après y avoir patienté un instant, un pas-du-tout/charmant vous dira de dégager sans un regard ni une explication ! Vous irez donc demander au charmant employé « qué pasa ? ». Il vous remettra dans la file d’attente d’à côté.

Après, quelqu’un vous prend enfin en charge. Remplissage de petits papiers… Et finalement, au bout de 4 bonnes heures de galères vos colis seront enfin expédiés.

Plus qu’à attendre qu’ils arrivent à bon port…

Petit conseil : avoir un enfant sympathique et patient… Se munir d’une sucette ça aide un peu ! Et ne pas oublier la bouteille d’eau !

Nous voilà donc dans le quartier Retiro. On (re)découvre le quartier en rentrant à pieds.

Buenos Aires : la ville s’est présentée à nous sous un ciel souvent gris. Les sans domiciles, les mendiants, de nombreuses personnes qui fouillent poubelles. La crise… Nous n’avons pas connu cette ville sous son plus beau jour.

Même si les françaises que j’ai essayé de contacter (trop tardivement) ne m’ont pas répondu pour nous accompagner à une soirée tango, milonga, elles m’ont quand même rassurée sur le fait que le tango ce n’est pas juste une animation pour les touristes.

Ce soir, Thomas se renseigne très attentivement sur la situation sismologique du Chili. Est-ce bien raisonnable d’aller dans ce pays avec les secousses des derniers jours, sachant que ça va sans doute « craquer » un de ces jours… À contrecœur, nous n’irons pas à Valparaiso. C’est bien dommage car dès qu’on parle du Chili, on nous répond aussitôt de visiter Valparaiso. La ville aux jolies couleurs qui ont inspirées les poètes et autres artistes…. C’est en bordure de côte, mieux vaut ne pas trop nous en approcher.

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Le 4 avril. Ça y’est on quitte l’Argentine…

Presque deux mois déjà ! Surprenant pays d’Amérique Latine. La gentillesse des gens, ses paysages extraordinaires, ses animaux superbes, le maté, les parillas, les alfajores, et tant de choses encore que nous avons adorées… Et tout ce que nous n’avons pas eu le temps de voir !….

Comment savoir si une fille est argentine ? Elles ont cheveux longs et porte des chaussures à la semelle en mousse compensée qui lui fait des pieds très moches !… Drôle de mode…

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