Japon

17 novembre 2013 : JAPON – Sapporo (île d’Hokkaido)

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Le 17 novembre : journée de transit en direction du pays du soleil levant. Nous entamons la visite du pays par Hokkaido, l’île du Nord.
A nous Hello Kitty, sushis et WC haute technologie ! Ces derniers représentent mon premier contact avec le Japon. En effet, dès notre arrivée à l’aéroport, je suis allée aux toilettes et voir tous ces petits boutons m’a beaucoup amusée ! Je n’avais trop le temps de jouer mais j’ai quand même testé le bouton sur lequel est dessiné une note de musique. Il en est ressorti un bruit de chasse d’eau, moi qui pensais écouter Mozart en faisant pipi…!
Sans aucune difficulté, nous avons réussi à prendre le train directement depuis l’aéroport pour nous rendre dans le centre de Sapporo. Ville connue pour sa… bière !
Comme ce n’était pas assez exotique à notre goût, nous dormons dans un hôtel au décor… autrichien ! Vraiment ! Avec le luxe ultime : la lunette des toilettes chauffée ! Donc confortablement installée sur le trône, j’ai testé les jets d’eau (il y en a deux types : un jet très ciblé et l’autre plus diffus ). Et après on fait comment quand on a le derrière trempé ?… Cette première expérience ne m’a pas vraiment convaincue.
Ce soir, on va dîner au calme de la chambre. Faut dire qu’on adore la déco autrichienne ! Mais surtout pour le confort du p´tit schroumpf, la journée a été longue pour lui. Thomas va nous acheté des grignotages nippons à la supérette du coin. Il est revenu tout excité : sushis, salades de riz version japonaise etc, bière locale… Et aussi un alcool, peut être du saké. Ce repas était un régal mis à part l’alcool de riz…
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Le 18 novembre sera intitulé : RÉCUPÉRATION ! Clément s’est réveillé tôt pour avaler son biberon et s’est rendormi jusqu’à… 11h45 !
Thomas est en forme : il est déterminé à nous apprendre les principales formules de base en japonais. Il a raison, c’est un peu honteux de passer autant de temps en Chine et partir en ne sachant dire que « nihao » (bonjour) et « xie xie » (merci)… Nous partons vite déjeuner dans un des petits restos d’un centre commercial selon les conseils du LP. C’est très facile de choisir car les devantures présentent soit des grandes affiches avec les plats proposés, soit des vitrines avec les assiettes comme si elles étaient réelles. J’ai hâte de goûter à une « vraie » soupe miso ! On demande un plat de riz pour Clément avec des petites tranches de rôti de porc, des oeufs durs etc. On lui apporte chaise haute, petite cuillère, petit bol et verre en plastique avec personnages de dessins animés. L’insupportable petit amour (quelle classe, je fais même des oxymores !) préfère jouer avec sa vaisselle, faire le clown devant un public de serveuses amusées. Elles sont bien plus discrètes que les Chinoises mais aussi joueuses. Clément mangera finalement quelques unes de mes nouilles. De toute façon ma soupe était beaucoup trop copieuse et grasse (les vêtements de Clément et de Thomas en ont gardé trace !). L’après-midi, on décide de se rendre à pieds au jardin botanique. Même s’il pleut un peu, Clément pourra gambader et on trouvera peut-être des animaux. Arrivés devant le portail, on s’aperçoit que le parc ferme à 15 h !… On rebrousse chemin et je propose que nous suivions le panneau d’une galerie commerciale sur lequel on ne comprend que le mot « kid ». J’ai espoir qu’on y trouve un espace de jeux pour Clément. On s’aventure au hasard puisque nous ne savons pas lire le japonais. Cela nous conduira dans des galeries commerçantes souterraines. Alors c’est donc ici que tout le monde se cache ! Nous étions surpris de voir aussi peu de piétons dehors. – « Et quand il pleut, on fait quoi ? – On dépense des sous ! » On achète des baguettes pour manger. Nos prénoms sont gravés dessus en japonais. Un petit souvenir qui permettra d’arrêter de gaspiller emballages et baguettes à usage unique. Je me laisse aussi tenter pour un pull et un gilet bariolé. J’en ai ras le bol d’être vêtue de noir. On a apporté pour le voyage des vêtements légers et techniques mais ça me manque un peu d’être habillée « en fille », surtout qu’ici les japonais ont souvent de bons goûts vestimentaires. J’ai observé que chinois et japonais s’opposent dans le sens où les chinois ne s’habillent en général pas très bien mais leurs décors sont vraiment jolis et travaillés tandis que les japonais font plus attention à leur apparence physique beaucoup de finesse allant même jusqu’à l’excentricité (de la tenue traditionnelle tel que le kimono coloré, chargé de motifs au cosplay) contrastant avec l’architecture bien plus sobre, dépourvue de fioritures (je pense ça aujourd’hui mais nous n’avons pas encore visité de temples…).
Avant de rentrer à l’hōtel, nous faisons un dernière halte au niveau « dining » dans l’espoir de trouver quelques végétaux, car pour l’instant les fruits et les légumes semblent inexistants. Bien que pour la constipation, on ait trouvé une solution efficace pour Clément : un jus de fruits frais. (Et plus radical encore : le jus de poire Chinois pressé sous nos yeux au milieu d’une ruelle par une dame aux ongles noirs de crasse !) Pour en revenir à l’espace « dining », on se croirait dans les halles de Lyon version japonaise. On a trouvé bien plus que ce que l’on cherchait !
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Le 19 novembre, nous commençons cette journée par nous renseigner pour prendre le bus demain. En trois mots : « lost in translation » ! Bon j’exagère un peu, la plupart des personnes qui nous rendent service parlent un peu anglais ! On a les billets pour demain même si ça nous a pris un certain temps !
Le moment fort du jour : le marché aux poissons de Sapporo ! Des crabes, des araignées de mer, des calamars etc beaux, gros et frais… ou bien séchés ! Le marché n’est pas très grand et il n’y a pas foule (nous sommes peut-être arrivés trop tard). On déjeune sur place deux plats différents pour goûter à un maximum de fruits de mer : oeufs de saumon, crabe, noix de Saint Jacques, oursins etc sur du riz et accompagnés d’une petite soupe. C’est excellent, surtout l’oursin. Avant de partir, nous achetons des noix de Saint Jacques séchées, nous sommes curieux de savoir ce que ça donne !
Nous partons en direction du quartier animé de la ville : bars et love hôtels. Sauf qu’à 14h, ce n’est pas la folie : tout est calme et fermé. Voyager avec bébé a ses limites, on ne connaîtra pas la vie nocturne des habitants de Sapporo… Dommage, la devanture des bars donne vraiment envie d’y entrer. Tandis que d’extérieur les love hôtels n’ont rien de spécial par rapports aux autres hôtels.
Nous poursuivons notre visite de la ville en re-tentant notre chance au jardin botanique avant 15h cette fois-ci… Encore raté ! Il est fermé pour des raisons que nous ne connaitrons jamais (les échanges avec les japonais se faisant uniquement avec des signes). –  » Bon, on fait quoi maintenant ?…  » Nous n’aurons pas le temps d’aller jusqu’au musée de la bière avant sa fermeture. Dommage… Ici il fait nuit à 16h et la plupart des bâtiments publics semblent fermer vers 15h30.
En rebroussant chemin, on traverse un quartier résidentiel sympa et on visite même une ancienne bâtisse traditionnelle. On atterrit dans un centre commercial. Thomas voudrait s’acheter un pantalon sombre car ses deux pantalons beiges ne résistent pas longtemps aux passages de Clément. Dans le premier magasin, nous sommes reçus par un vendeur au physique mémorable : un mélange de Jack Sparrow (le beau Johnny Deep maniéré de Pirate des Caraïbes) et de samouraï ! J’adore ! Dommage qu’il n’ait pas les bonnes tailles ou couleurs de pantalon… Thomas optera pour un pantalon marron en velours quelques boutiques plus loin.
En soirée, on dine dans le resto le plus petit du monde ! Thomas avait eu un bon contact avec le serveur-cuisinier le soir de notre arrivée lorsqu’il cherchait un repas à emporter. Le gars lui avait proposé de s’installer. Thomas trouve selon ses propreś mots : « qu’il a une bonne gueule » (je traduis : l’air sympathique). On s’était promis de venir y manger avant de partir. Le cuisto n’est pas le même mais tant pis, celui-ci aussi a une bonne gueule ! On y mange une bonne grosse soupe de ramen (des nouilles) avec morceaux de viandes, de ciboule, de champignons… Le gars fait quelques efforts pour communiquer avec nous. C’est avec Clément que le contact passe le mieux !

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20 novembre 2013 : Toya Onsen (île d’Hokkaido)

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Le 20 novembre ou  » les aventures au Japon de Madame pudique » ! 10h10, nous prenons le car sans aucune difficulté : direction le Parc National de Shikotsu-Toya.
Sorti de la ville de Sapporo, on découvre de nombreuses montagnes plus ou moins enneigées. On se croirait en Suède ! La vue est magnifique depuis nos sièges : le car surplombe le lac avec une petite île qui flotte au milieu.
Nous descendons à la gare routière de Toyako Onsen. Nous voilà partis avec la pluie, nos gros sacs sur le dos et Clément endormi, pour 20 minutes de marche en longeant le lac Toya. Quelques rayons de soleil viennent nous encourager. Nous dépassons de nombreuses structures hôtelières qui rayent le paysage.
Pour nos quelques jours ici, nous avons choisi un petit hôtel traditionnel, le Toya Kawanami. « Traditionnel » signifiant avec salle de bains commune (mais on va commencer en douceur avec WC et évier perso pour cette fois !). L’entrée est charmante, la chambre, « le kiffe total ! » . Petit hall d’entrée pour se déchausser, portes coulissantes découvrant une pièce lumineuse recouverte de tatamis, avec deux futons, une table basse et des « dossiers de chaises » pour s’assoir à même le sol, une grande baie vitrée donnant sur le lac avec deux sièges et une table basse pour s’installer confortablement devant le beau panorama (jusqu’au mois d’octobre, on peut même assister tous les soirs à un feu d’artifice… On arrive trop tard !). Nous voici enfin au Japon, après être passés par l’Autriche et la Suède !
En fin de journée, je retourne à la réception pour me faire ré-expliquer comment se déroule le bain dans un onsen (bain de source chaude). Donc je suis les instructions à la lettre : j’enfile le kimono et les chaussons mis à notre disposition, je prends ma serviette et me rends dans la salle de bains réservée aux « ladies ». Je quitte mes chaussures et entre dans une pièce où des panières sont mises à disposition ainsi qu’éviers, sèches- cheveux etc. C’est à ce moment là que je suis sensée me déshabiller : – « pourvu que je sois bien du côté des femmes !… »
Par une porte coulissante, j’accède à une salle de douches sombre. Il y fait très chaud. Un petit tabouret et un récipient sont placés devant les robinets placés très bas. Une dame est assise, elle semble très occupée, ne parait pas sentir ma présence. Je prends une douche (debout car sur un mini tabouret, je ne sais pas faire !) et file dans un bain, en suivant un petit couloir. En fait, il y a trois bains. Je choisis celui qui me plait le plus ! Quel calme ! Par contre, le bain est trop chaud , celui d’à côté est plus supportable. En partant, je m’aperçois qu’il y a aussi un bain à l’extérieur. Le contraste du froid de l’air et de l’eau chaude me plait beaucoup. Il fait nuit, je suis seule dans un bassin de pierres volcaniques fumant, abritée par une structures en bois et quelques petits arbres typiques japonais. Je suis bien. Vivement demain soir pour y retourner !
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Le 21 novembre, nous nous habillons chaudement (j’enfile les chaussettes de Pierre le canadien, merci Marie !) et partons pour une journée de rando. Une dame à la réception de l’hôtel me fait comprendre par des signes que pour nous rendre sur l’île, il faut prendre le bateau sur l’embarcadère principal. Sur le trajet, nous nous apercevons que tout est fermé sauf l’endroit indiqué par la réceptionniste. La vendeuse de tickets nous annonce qu’en basse saison, le bateau ne dépose pas de passagers sur l’île, il ne fait que la contourner et nous ramène à l‘embarcadère 1/2h plus tard. C’est raté pour la journée de rando autour de l’île…Arriverions-nous à l’époque de l’année où tout est fermé à Hokkaido ? (mis à part les stations de ski…)Après un bon repas chaud, nous décidons de suivre un ou deux circuits pédestres à la découverte de volcans alentours. On entame le premier itinéraire mais nous sommes rapidement stoppés par un portail cadenassé… : définitivement rien n’est accessible !… On va quand même essayer par la route, on n’est pas venus ici pour rien ! Et Clément dort dans le sac de portage donc c’est facile d’avancer.Waouh, ça valait vraiment le coup d’insister ! Quel beau panorama : d’abord la vue sur le lac avec un petit bout d’arc-en-ciel suivi du cratère fumant rempli d’eau d’un bleu intense puis au loin la mer du Japon. Et en plus nous sommes seuls ! (à part deux touristes que l’on croise cinq minutes). On poursuit un peu plus loin pour accéder à un autre cratère. On rencontre un gardien qui vient juste de fermer le portail… Il est sympa et nous permet d’aller jeter un coup d’œil à condition de revenir avant 16h (ça nous laisse moins d’1/2h). On s’élance sur le chemin, découvrant sur notre passage des maisons effondrées, cette zone a été dévastée suite à l’éruption qui a eu lieu en 2000. Impressionnant. De la fumée s’échappe par endroits. Le soleil est sur le point de se coucher sur la mer du Japon. Les couleurs sont superbes. On resterait bien jusqu’à la tombée de la nuit mais nous sommes attendus et il nous reste une bonne heure de marche pour arriver à l’hôtel. Il n’y a qu’à voir nos sourires, nos grandes enjambées et entendre nos « chants » pour comprendre qu’on a passé une magnifique journée.
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Ce 22 novembre, après un rapide mais délicieux bain chaud, nous enfilons à nouveau nos chaussures de rando et partons gaiement sous un ciel… nuageux (la météo s’est trompée cette fois-ci). Les aiguilles des sapins sont jaunes, belles couleurs d’automne autour du lac. Nous ne sommes pas surpris de voir que les sentiers pédestres sont fermés. On longe la route, rien ne nous arrête !
Sur notre chemin, on découvre un premier cratère, dont l’histoire est racontée par le LP :

« en 1943, à la suite de plusieurs tremblements de terre, une colline se forma au milieu des champs de légumes, au sud-est de Tōya-ko Onsen. Ainsi naquit le Shōwa-Shin-zan, qui allait “grandir” pendant encore deux ans avant d’atteindre sa hauteur actuelle. À l’époque, les autorités japonaises gardèrent le secret sur ce phénomène, car ils l’interprétaient comme un présage de mauvais augure pour le dénouement de la Seconde Guerre mondiale. » Arrivés au pied du téléphérique, une sirène retentit… Les volcans ici sont encore en activité. On presse un peu le pas, pour essayer de voir quelqu’un, savoir quoi faire… – » Mais au fait, quelle heure est-il ? – Midi pile ! C’est un essai ! Ouf ! » Clément dort, on va attendre qu’il se réveille, avaler notre pic-nique avant de monter car en haut il y fait très froid. En fait, ici aussi… Après manger, on se réchauffe autour d’un petit café (la seule boisson chaude proposée) avant de grimper… en téléphérique ! A peine arrivés, Clément s’empresse d’aller piétiner la neige. Avec ça tout le monde est content d’être ici ! Ce volcan est plus impressionnant que le premier. Sa dernière éruption comme je le disais hier, date de 2000. Nous avons une vue dégagée sur les alentours (le lac, les montagnes, la ville de Toya au bord de la mer du Japon…). Superbe… sauf que notre objectif du jour était de suivre le sentier qui longe le cratère et qu’un portail avec un écriteau japonais interdisent le passage. Thomas est très déçu. Il n’y a plus qu’à faire demi-tour. De toute façon il commence à neiger, c’est peut-être plus raisonnable pour Clément. Je pense qu’on pourrait surnommer Hokkaido : « l’île aux corbeaux ». Ils sont nombreux (même à Sapporo) et coassent fort. Clément observe avec attention ceux suspendus au câble du téléphérique A quelques pas de l’hôtel, dans une petite résidence, se trouve un espace de jeux pour enfants. Clément est tout seul, tant pis, il fait la conversation aux chevaux sur ressorts ! Le blanc est son préféré : il lui colle un énorme bisous sur la joue ! De 17h à 18h, nous avons réservé un onsen privé pour la famille. Ce serait dommage de ne pas en profiter avec Le Fils. J’ai lu sur leur site internet que le propriétaire est professeur d’université spécialisé dans les « Japanese hot springs » . Il nous a assuré que les enfants japonais supportent très bien le bain chaud. Effectivement, les joues bien roses, Clément s’amuse beaucoup. Tandis que Thomas et moi tolérons moins bien la chaleur humide. En ouvrant la porte fenêtre, l’air devient respirable. Après le bain, une courte partie de ping pong s’engage entre Thomas et moi pendant que Clément re-décore la pièce en déplaçant les carrés de moquette du sol ! On prolonge d’une nuit notre séjour dans cet hôtel. D’autant que l’on n’ira pas visiter les parcs nationaux plus au Nord de l’île car il est fort probable que l’accès aux sentiers de rando soient fermés à cause du froid et de la neige. En plus les transports se font plus rares. Nous n’avons qu’une seule hésitation : nous rendre au zoo Asahiyama qui serait le plus beau du Japon (au centre de l’île). On y retrouve des animaux polaires. Le seul problème c’est que cette « petite escapade  » va nous coûter dans les 6 heures de transports aller-retour. D’un côté, on offre un moment privilégié à Clément et d’un autre, le calvaire des transports… Nous n’arrivons pas à nous décider…

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23 novembre : nous devons être vraiment très sales ce matin : il est indispensable que nous allions prendre un bon bain chaud !

La matinée passe vite entre la chambre et le salon de l’hôtel. Nous nous sommes organisés pour les jours à venir et avons décidé d’aller au fameux zoo un peu plus au Nord de l’île.
Vers 13 heures, nous nous dirigeons en direction du centre-ville, acheter les tickets du car de demain. Un vent glacial nous accueille, je crois bien qu’il vient de l’Arctique. Le guichet de la gare routière est fermé à cette heure-ci. En attendant, nous allons déjeuner dans un petit resto sur le trottoir d’en face. Au menu : petite mais délicieuse soupe miso, gros bol de soba « maison » (nouilles au sarrasin) baignant dans un bouillon marron fort en goût et beignets de légumes et crevettes sur une petite portion de riz en sauce. Sans oublier le petit plus qui réchauffe : le saké « maison » ! Pour un menu choisi au hasard (sauf le saké !) c’est bon et copieux. La restauratrice offre à Clément des petits sachets de biscuits fourrés à la fraise et à l’orange. Il l’a remercie d’un « gato » pour arigato, il commence à parler japonais maintenant !
Les tickets de car en poche, nous allons suivre un chemin pédestre nous ramenant près de notre hébergement… sauf que les sentiers ont été remplacés par de gros aménagements en béton servants à « canaliser » les prochaines coulées de lave. On rentrera donc en longeant le lac comme tout à l’heure.
En soirée, nous partageons un dîner-pique-nique en écoutant Bobby Lapointe. Quelle ambiance !Au moment du coucher, Clément est souvent bavard. Je ne comprends pas toujours ce qu’il raconte mais chaque jour, il prononce de nouveaux mots. Je suis contente de pouvoir suivre d’aussi prêt ses progrès.
Ce soir au onsen, c’est moins calme, nous sommes samedi soir. Une belle image avant de partir : un groupe d’adolescentes joyeuses se baignant dans le bassin extérieur avec leur serviette pliée, posée sur leur tête.

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24 novembre 2013 : Asahikawa (île d’Hokkaido)

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Nous allons devoir quitter notre petit coin de paradis japonais ce 24 novembre. Avant d’enchaîner les transports pour la journée, j’accompagne Clément aux jeux. Le soleil nous réchauffe. Nous profitons de la vue dégagée derrière le lac sur les sommets enneigés et des animaux sur ressorts !
Dans le car, c’est sympa de voir la vie paisible se dérouler sous mes yeux, en plus nous sommes dimanche, les gens sont de sortie. J’ai l’impression de regarder le début d’un film d’animation genre Miyazaki avant que d’étranges créatures ne fassent leur apparition !
Arrivés à Sapporo, il nous faut prendre un train pour Asahikawa. Une Mary Poppins japonaise vêtue de rouge vole à notre secours : voyant que nous avons quelques difficultés sur le guichet automatique, l’agent de la compagnie de train nous aide à acheter les tickets et nous accompagne jusqu’au wagon. Il ne lui manque que le parapluie !
Asahikawa est une ville de construction récente, comme Sapporo. Ce sont d’anciens territoires Aïnou. Elles n’ont aucun charme et pourtant la vie ici semble agréable. Il ne fait pas trop froid et pas de neige dans la ville qui détiendrait deux records : celui du plus grand nombre de jours enneigés et celui des températures les plus basses (-40°C).Nous, nous battons notre record de l’hébergement le moins cher au Japon ! 30 € la nuit au Court Hotel, j’ai hâte de voir ce que ça donne ! A peine le temps d’y penser que déjà nous sommes arrivés devant l’immeuble ! Ce n’est pas mal du tout ! La chambre est petite mais nous disposons de tout le confort possible et du calme. La vue sur l’entrée vitrée de la gare avec les montagnes derrière est assez jolie.
Nous allons nous promener dans une rue piétonne, le long des boutiques. Dans le comptoir extérieur d’un restaurant, un homme fait griller des petites brochettes. C’est l’occasion de goûter aux yakitoris ! La serveuse nous amène au fond de la pièce, il faut nous déchausser. Un petit espace avec table basse et petits coussins nous attend. Il y a du monde, les verres de bière et de saké circulent. Les gens rigolent, Clément se mêle à leurs rires !
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Lundi 25 novembre : journée au zoo.
L’arrêt de bus est au pied de notre hôtel : parfait ! Nous arrivons à l’ouverture, c’est si rare… Au départ, je ne suis pas très enthousiaste à l’idée de voir des animaux enfermés… Nous commençons notre visite en entrant dans un petit bâtiment, nous nous retrouvons rapidement dans un tunnel vitré et assistons émerveillés au spectacle des pingouins qui nagent autour de nous dans une eau bleu turquoise. Dehors, nous passons prêt des girafes qui mangent. J’ai froid pour elles… Nous allons voir l’hippopotame, il n’est pas très grand mais doit être extrêmement lourd. Nous aurions bien aimé le voir nager, ce ne sera pas pour cette fois. Nous descendons dans un autre bâtiment, une grande partie est vitrée avec notamment une large colonne. Les otaries nagent dans tous les sens, décrivent des cercles autour de nous en glissant dans la colonne. Des hublots se trouvent à la hauteur de Clément qui regarde captivé. Des petits aquariums avec de drôles de créatures, des explications (en japonais évidemment !) accompagnées de dessins, de schémas, des squelettes d’animaux etc. agrémentent notre visite. C’est au tour des ours polaires de nous faire leur triste « show ». Les ours sont séparés, chacun dans son espace. Le premier, apathique, semble malheureux et le deuxième, tourne en rond… L’ours brun, le tigre, le lion et la lionne font également peine à voir, ils sont pourtant si beaux… Ensuite, nous voyons des petits pandas rouges (de vraies peluches !), des loups en meute, de nombreux singes ayant des espaces de jeux très importants, des autruches, le cerf et la biche… Dans une « petite ferme », nous rendons visite aux chèvres. Une multitude de cochons d’Inde et de lapins se tiennent bien au chaud dans une petite structure. Ça fait plaisir que Clément découvre enfin tous ces animaux qu’il passe son temps à montrer, à nommer…
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Le 26 novembre 2013 ou la douloureuse expérience d’envoyer un colis de bizarreries alimentaires depuis le Japon.
Pour l’anniversaire de Sasha et Nina, nous leur avons acheté un tout petit paquet à glisser dans une enveloppe sauf qu’on n’a pas pu résister au plaisir d’envoyer aux parents des poissons séchés, des sauces étranges, des gâteaux à la pâte de haricot rouge, des briquettes de saké etc… (et aussi des mangas olé olé). Donc nous avons fait joyeusement nos petites emplettes et Thomas s’est rendu à la poste nippone. C’est ici que « la douloureuse expérience » commence ! On ne peut pas envoyer de produits alimentaires, ni de livres écrits en japonais ! La bonne blague ! Thomas a passé 2 heures à essayer de comprendre une employée très consciencieuse. Sur les colis, il a fallu décrire méticuleusement chaque produit, sachant qu’en plus on s’est allégé de prêt de 2 kilos d’affaires « non indispensables ». Monsieur mon mari a donc dû ramener avec lui l’énorme volume de nourriture. Il a « fraudé » : il a quand même envoyé les mangas (hermétiquement emballés)… tellement dommage de n’avoir pas réussi à tout envoyer… en plus c’est nous qui allons devoir manger tout ça ! Bah… !
Pendant ce temps, Clément faisait une trrrèèèèèèès longue sieste. Aussitôt le goûter avalé, j’accompagne le stroumpf dans un espace dédié aux enfants (dans cet immeuble, plusieurs niveaux sont consacrés au centre commercial et un niveau à une université !). Il m’a fallu remplir une carte de membre pour que Clément accède « au paradis des enfants » ! L’espace est recouvert de moquette, on enlève nos chaussures et c’est parti ! Immense structure en bois avec un toboggan plongeant dans une mer de balles blanches et bleues, des kapplas par centaines, une roue géante, des légos en caoutchouc géants, une grande maison en bois avec cuisine « toute équipée » également en bois, un coin pour le marchand de fleurs et légumes, un coin voitures, un grand instrument de musique en bois (on met une bille et celle-ci tombe sur des petites planches faisant des sons différents), un tunnel, un espace avec que d’autres jouets en bois : piscine à balles avec moulin, pêche aux poissons etc. Clément est heureux : il court dans tous les sens ne sachant où aller ! Mais nous sommes en fin de journée et il n’y a qu’une petite fille qui joue avec son papa. Un peu plus tard, Thomas nous rejoint, il revient de la poste… no comment.
Ce soir, nous allons dîner dans un tout petit resto. La déco est… atypique : cerf-volant pokémon suspendu au plafond, tableau présentant une peinture d’un genre vieillot, calendrier avec photo de sumo etc… D’après le LP, le proprio ramasse lui-même ses coquilles Saint Jacques. C’est difficile de se faire comprendre : le menu est écrit en japonais, nous ne savons pas si c’est la bonne saison pour certains fruits de mer. On se lance : sashimi de Saint Jacques (donc crues) et huîtres cuites ! C’est bon ! Sur le chemin du retour, on déguste les biscuits au chocolat en forme de tête de panda et les bonbons sucré-salés au parfum indescriptible que Thomas a ramenés de la poste.

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27 novembre 2013 : Matsushima (île d’Honshu)

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Asahikawa se réveille sous la neige, le 27 novembre. Il est temps que nous partions ! Direction : Honshu : la grande île où se trouvent les villes principales (Tokyo, Kyoto…).
Matsushima, au Nord-Est, est réputée pour être la 3è meilleure vue du Japon. Nous verrons ça demain car il fait nuit lorsque nous arrivons.
Choisir un hébergement dans le coin n’a pas été une mince affaire : chez l’habitant : introuvable, un petit hôtel pas cher non plus… du coup, nous irons au Breezbay Seaside Resort Matsushima, un établissement pas trop trop grand, plutôt onéreux mais le moins cher du coin et avec une déco balinaise cette fois-ci !
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Le 28 novembre, nous démarrons la journée par un petit déj « gratuit » !
Ensuite, nous partons découvrir la fameuse baie de Matsushima. Il fait beau. Sur les petites îles qui sont accessibles par des ponts rouges, nous trouvons de petits temples, quelques sculptures bouddhiques et de nombreux endroits où la roche a été creusée pour former des « grottes de méditation ». Les pins se mêlent aux érables, un beau mélange de couleurs. L’archipel est charmant mais venant de Bretagne, nous sommes légèrement blasés…Les panneaux indiquant les distances des endroits à visiter, donnent aussi la direction à prendre en cas de tsunami. Et oui, nous sommes sur la partie de la côte qui a été exposée en mars 2011. La ville n’a pas trop eu de dégâts suite au tsunami car elle était protégée par l’archipel.En entrant un peu dans la ville, nous arrivons sur un petit marché où les producteurs locaux vantent leurs produits. Je tente une boisson chaude. Je pensais avoir pris une soupe miso mais en fait c’est épais et très sucré. Je ne sais pas du tout de quoi il s’agit.
Nous attendons que Clément se réveille pour le faire manger (cela va faire 2 heures que le ouistiti dort dans le sac de portage contre son papa). Nous tombons par hasard dans un petit musée. Les sculptures bouddhiques sont grandioses et les couleurs vives avec beaucoup de doré, elles sont en relation avec les douze animaux du zodiaque chinois.
Quand Clément se réveille, nous mangeons à l’étage du marché de poissons. Dans les escaliers, des photos montrent la pêche au requin, au thon… j’aimerais bien savoir ce que les gens qui nous entourent pensent de la disparition de certaines espèces, du massacre des dauphins pour notre propre consommation…
Nous nous promenons dans les étroites rues de la ville. Les maisons avec les jardins japonais dont certains avec des bonzaïs attirent notre attention. Nous avons presque plus de plaisir à découvrir cet endroit que la baie. Des escaliers attisent notre curiosité, nous grimpons pour arriver sur un petit temple. En tournant la tête vers la gauche, derrière les longues branches au feuillage rouge et jaune, j’aperçois une maison en bois abandonnée qui me plait beaucoup. Le soleil se couche juste derrière. C’est difficile de s’en approcher à cause des hautes herbes qui bloquent le passage.
Dans l’hôtel, une salle de jeu fait le bonheur de Clément. Il trimbale les peluches aux quatre coins de la pièce, passe dans des petits tunnels avec etc. Il s’amuse aussi à se hisser sur des anneaux, pour avoir de gros biscotos à notre retour en France !
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Vendredi 29 novembre, nous partons à la découverte du temple zen : le Zuigan-ji. Pour y accéder, nous suivons une allée plantée de hauts cèdres et bordée d’autels et de bouddhas. Les bâtiments du temple sont intéressants, de belles pièces y sont présentées. Sauf qu’une rénovation est en cours, c’est bruyant et certaines parties sont inaccessibles. A l’extérieur, des jardiniers taillent méticuleusement de très vieux arbres.
Dans l’après-midi, nous nous promenons dans les ruelles, observant les habitants dans leur quotidien. Nous approfondissons même notre découverte du milieu dans un supermarché !
Depuis notre arrivée, nous sommes intrigués par des camionnettes avec des hauts parleurs qui diffusent des messages dans la ville. Nous avons fini par comprendre en voyant des affiches que des élections auront lieu prochainement. En attendant, qu’est-ce que c’est bruyant !
Au repas de ce soir : bière et biscuits apéro japonais, « délice de poissons, calamars et autres fruits de mer séchés et parfois sucrés et fumés ». Cela permettra d’alléger nos sacs car il est hors de question de jeter la nourriture que nous avions achetée pour envoyer en France (enfin… malgré nos efforts contre le gaspillage, avouons que certaines denrées sont franchement mauvaises, en plus on n’est pas toujours sûr de les préparer comme il faut…). La suite du menu : chou-fleur croquant (juste ébouillanté, on fait avec les moyens du bord !), on est tellement loin des 5 fruits et légumes par jour !… Quelques nouilles, des yaourts et une énorrrrmmmme pomme (pour le côté bio, on laisse carrément tomber !).
Ensuite, je passe aux choses sérieuses : me teindre les cheveux avec toutes les indications écrites en japonais ! C’est malin comme idée !… Nous verrons le résultat demain à la lumière du jour !
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Le 30 novembre, la coloration est bien réussie, je n’ai ni les cheveux verts, ni brûlés !
Après avoir longuement hésité hier soir, nous avons quand même accepté de faire venir un taxi pour nous accompagner à Oku Matsushima. Cet endroit n’est pas desservi par les transports en commun, y aller à pieds n’est pas envisageable avec Clément et pas de vélos avec siège-bébé. Nous ferons un écart à notre budget pour nous rendre dans ce lieu qui « recèle de véritables bijoux de la nature » dixit le LP.
Le chauffeur nous attend dans le hall de l’hôtel, à 8h30 comme prévu. Il se présente à Thomas puis à moi. Nous lui donnons le nom de l’endroit où nous voulons aller et lui demandons de nous ramener à 15h (car il fait nuit très tôt ici). Le conducteur nous écrit sur son calepin son tarif horaire. Après un bref calcul, cela correspond à l’estimation que nous a faite la réceptionniste hier. Sur le trajet, le chauffeur qui parle assez bien anglais nous explique que de nombreuses personnes ont disparues par ici à la suite du tsunami. Effectivement, toutes les infrastructures sont en reconstruction même si de nombreux survivants ont déménagé. Cette histoire récente apporte une note très étrange à notre visite.
40 minutes plus tard, nous voici arrivés à destination. Le chauffeur ne cesse de parler, il semble ne pas vouloir partir… Nous lui répétons que nous nous retrouverons à 15h. Nous nous éloignons un peu… il se dirige vers les toilettes. Nous ne sommes vraiment pas certains qu’il ait bien compris que l’on n’a pas besoin de lui pour la journée. Thomas fait demi-tour pour voir si la voiture est toujours présente et tenter de lui réexpliquer nos besoins. Ne le voyant pas revenir après un certain temps, avec Clément nous faisons également demi-tour. Les deux hommes discutent très poliment. Thomas me dit que le chauffeur répond oui à tout ! Il lui explique de différentes façons mais notre interlocuteur n’a pas l’air de comprendre ! Au moment où nous avons l’impression qu’enfin il va partir, il nous invite à venir manger des huîtres avec lui !… Tant pis, on part !
Sauf que je n’arrive pas à me détendre : s’il nous fait payer 5300 yen de l’heure (ça représente un peu moins de 45 €) et qu’on en a jusqu’à 15h30… ça fait dans les 300 € ?!!!! Hors de question, on retourne vers lui pour le faire partir de force !
Effectivement, il est encore là ! Il fait exprès de ne rien comprendre ou quoi ? Je suis vraiment en colère ! Je lui demande de m’écrire sur son carnet ce qu’il va nous faire payer pour le transport. Il fait donc le même calcul que moi soit 6h30 de présence pour nous ! Alors avec Thomas, nous lui expliquons que c’est beaucoup trop cher. Mais lui est prêt à nous faire un prix intéressant !… On essaie de lui faire entendre que nous trouvons son tarif normal pour un taxi, c’est juste qu’on n’a pas besoin de ses services pour la journée ! Il peut aller faire d’autres courses et revenir nous chercher à 15h ! Ah, la barrière de la langue !… Après un certain temps, l’homme finit par nous comprendre. Il est 10h30 passé. Il reviendra donc à 14h30 nous chercher et ne nous fera payer que 4 heures de transport… Je lui dis que nous venons de perdre une heure à tenter de lui expliquer tout cela mais c’est peine perdu… Il interprète tout de travers… Thomas veut essayer de lui dire de venir à 15h mais l’ « inflexible » japonais s’est mis en tête depuis le début qu’il devait nous ramener à 15h à l’hôtel ! C’est impossible de revenir dessus !
Finalement tout le monde part de son côté…
Nous nous attaquons à l’ascension d’une petite colline mais je n’arrive pas à desserrer la mâchoire ! Je rumine ce malentendu qui va nous coûter une fortune ! « J’aurais dû ceci, j’aurais dû cela… ». Finalement, l’exceptionnel panorama me change un peu les idées. La vue est magnifique sur l’océan Pacifique, les îles etc. Nous sommes sur une presqu’île. Nous poursuivons la randonnée dans la forêt puis arrivons sur une plage. Tout est neuf ou en travaux autour de nous, quel drôle d’ambiance ! Les camions vont et viennent… En marchant sur la plage, un énorme bloc rocheux couvert de végétation a été renversé par le tsunami, ça donne une idée de la puissance de la vague…Pas trop le temps de nous attarder… En dehors des jolis paysages, nous avons pu mieux percevoir la fragilité de la vie ici.
A 14h30, nous remontons dans le taxi. La journée a été courte, a coûté particulièrement cher mais nous sommes quand même contents d’être venus.
Ce soir, on ressert le budget : on finit les restes de poisson séché !…Et aussi, on a coupé les cheveux de Clément… la frange est totalement ratée !…

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1 decembre 2013 : Kumamoto (île Kyushu)

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Le 1er décembre (déjà !), Clément s’est transformé en petit garçon durant la nuit ! J’ai l’impression qu’il a grandi d’un coup avec sa nouvelle coupe(-ratée).
Journée de transit. Nous souhaitons visiter l’Île Sado sur la côte Ouest (pour ses montagnes et villages de pêcheurs) mais la météo des prochains jours n’annonce que de la pluie… Ne voulant pas perdre de temps, nous nous dirigeons directement vers le Sud, l’île de Kyushu : des volcans et autres surprises japonaises à découvrir.
En arrivant, dans la gare et le métro, nous voyons quelques femmes vêtues de kimono traditionnel, avec les tabi (petites chaussettes blanches fendues) sur leurs geta (les tongs en bois) (merci Wikipédia !). Je garde en tête l‘image d’une dame habillée en kimono, dans le métro, en train de taper un message sur son téléphone portable ! C’est exactement ça le Japon : la culture traditionnelle qui se marie avec les nouvelles technologies.
Ce soir et demain soir, nous dormirons au Kumamoto Tokyu Inn. Le business hotel est simple et très confortable… sauf que la chambre est un peu trop spacieuse… Nous avons pourtant choisi une small room. « C’est quoi encore c’t’embrouille ? »
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Ce 2 décembre, nous restons au calme dans la chambre, profitant de la vue : un mur fait face à notre fenêtre… Matinée lessive, organisation et repos pour Jeanne d’Arc… euh Clément !
En début d’après-midi, nous partons visiter le château de Kumamoto. Nous commençons par le donjon qui offre une vue sur la ville, puis nous nous dirigeons vers un autre bâtiment, c’est l’ancien palais. Pour accéder au Honmaru Goten, nous devons enlever nos chaussures et comme les japonais sont « intraitables », même Clément que nous portons pourtant dans les bras doit enlever les siennes ! C’est très joli. La salle de réception est recouverte de feuilles d’or. Enfin, nous montons dans une tourelle qui est un des rares bâtiments d’origine (tout le reste a été reconstruit). La structure du bâtiment est intéressante. Malheureusement, nous n’avons pas le temps d’aller visiter le quartier des Samouraïs… Ce sera pour la prochaine fois….
Nous nous promenons dans la ville et surtout le long des arcades bordées de boutiques jusqu’en soirée où nous cherchons un resto recommandé par le LP pour ses crêpes ! Nous ne sommes pas très sûrs de nous et demandons à un jeune homme de nous aider à trouver l’endroit. Celui-ci passe un coup de téléphone et nous accompagne devant la porte du resto ! L’intérieur est minuscule : une rangée de bancs le long d’un comptoir. Au fond, un couple est installé. Les cuistots sont quatre ! L’un d’entre eux nous donne le menu, il n’est pas traduit en anglais. On lui demande la spécialité. Il s’assure que nous aimions bien le porc et les crevettes et c’est parti ! Sur une immense plaque chauffante, il confectionne une galette, y ajoute une multitude d’ingrédients, fait cuire à part des crevettes et des calamars, des légumes, des nouilles, des œufs etc qu’il superpose. Pendant la cuisson, le cuistot nous demande l’âge de Clément, il me montre une photo de sa petite fille qui a le même âge. Quelques épices et sauces plus tard, il partage les galettes en six morceaux et nous sert la préparation dans de petites assiettes rectangulaires. C’est excellent, juste dommage qu’avant de servir il ait tout recouvert de ketchup !
D’une manière générale, Clément est un peu compliqué à faire manger : si un ingrédient, une texture ne lui convient pas, il crache tout ! Donc il faut trier, négocier… c’est long ! Pendant ce temps, deux hommes s’installent sur le petit espace restant. Celui qui est tout près de nous, s’intéresse à Clément, il demande même qu’une partie de sa commande soit servie à Clément ! Il s’agit de nouilles et de riz cuisinés avec du chou et des épices. Hum des « pâtes au riz », Clément se régale ! « arigatō gozaimasu » (merci beaucoup) !

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3 decembre 2013 : Unzen (île Kyushu)

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Ce 3 décembre, nous commençons la journée en dégustant une délicieuse brioche aux raisins (et non aux haricots rouges, la hantise de Thomas).
Pendant que pour la trente milliardième fois Thomas refait les sacs, Clément réalise ses premiers chefs d’œuvres avec des feutres.
C’est trop amusant d’observer mes deux hommes : Thomas vaque à ses occupations en faisant de la musique avec sa bouche et Clément fait ses petites affaires tout en dansant sur les rythmes de son papa !
Nous laissons nos gros sacs à la réception de l’hôtel, et, d’un pas léger, nous allons prendre le bus jusqu’à la gare maritime. Le ferry nous amène jusqu’à Shimabara et de là nous prenons un autre bus jusqu’à Unzen. Le parc national d’Unzen-Amakusa que nous venons visiter se trouve dans un centre volcanique actif.
Unzen me fait penser à une petite ville de montagne, un peu vieillotte et pleine de charme et surtout dans un style japonais. Le ryokan (auberge traditionnelle japonaise) dans lequel nous dormirons ce soir, le Unzen Fukiya est lui aussi un peu vieillot. En revanche, la vue sur les enfers (les sources d’eau minérale brulantes) avec la vapeur et les couleurs cendre tacheté de jaune d’œuf (forcément l’odeur de soufre oriente un peu cette description !) est exceptionnelle. Nous nous empressons d’aller voir de plus près ce super paysage en empruntant un petit sentier aménagé qui démarre juste derrière notre hébergement. Des canalisations viennent récupérer l’eau chaude à la source et celle-ci va alimenter les onsen et les rotemburo (bains en plein air).
En fin d’après-midi, Thomas et moi nous empressons d’enfiler le yukakta (kimono en coton léger d’été, porté pour se prélasser) que nous prête l’hôtel et nous nous rendons au onsen. Ces bains collectifs représentent un des aspects du japon que j’aime le plus ! La « salle de bains » est spacieuse, l’eau est blanchâtre. Même si je n’y reste pas très longtemps parce que l’eau est vraiment chaude, j’apprécie énormément.
Ce soir, nous ne dinerons pas à l’hôtel (trop cher). Cela nous oblige à nous rhabiller pour manger à l’extérieur. Situés à quelques pas de l’hôtel, il n’y a que deux restaurants d’ouvert. Nous rentrons dans l’un : la pièce est sombre, il n’y a personne, ça ne sent pas très bon… Et quel dommage, le menu est en japonais et sans photos : une bonne excuse pour vite nous en aller ! Le deuxième restaurant est également désert et un peu crasseux. C’est une vieille dame qui nous reçoit. Pour choisir nos plats, Thomas doit la faire venir dehors pour lui montrer les assiettes d’expo présentées en vitrine ! Le repas est bon même si nous nous sentons un peu seuls.
Clément dort pour la première fois sur un futon. Il a dû trouver un peu étrange de ne pas trouver son lit et sa turbulette. Après avoir gigoté un certain temps, il a quand même fini par s’endormir… après nous !
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Le 4 décembre : journée normale c’est-à-dire complètement inouïe dans cette parenthèse de vie.
Ce matin, le réveil sonne à 7h20, j’enfile mon yukakta et me rends au onsen profiter du bain extérieur. Un peu à la hâte, nous grimpons dans le bus de 9 heures qui nous accompagne au pied du téléphérique. Dans la cabine, un groupe de jeunes hyper bien fringués s’amuse avec Clément, il y a également un couple un peu plus âgé paré pour la randonnée.
En haut, il fait déjà plus froid. Le soleil est pourtant bien présent mais la brume recouvre partiellement le paysage. Par des escaliers, nous partons pour une bonne grosse journée de marche comme nous les aimons ! Clément, confortablement installé dans le sac de portage, bercé au rythme de mes pas, ne tarde pas à s’endormir. L’étroit sentier est encore « brut » mais très accessible. Rapidement, nous nous sentons seuls (le groupe de jeunes gens avec les filles portant de hauts talons est juste venu voir un panorama et est redescendu aussitôt). Le couple de randonneurs croisés dans le téléphérique n’est pas très loin de nous, c’est assez rassurant de les savoir proches dans un tel environnement.
Nous avons l’agréable sensation d’user nos chaussures de marche ! Plus sérieusement, nous apprécions énormément cette marche sur les hauteurs du volcan. Par endroit, nous pouvons observer les « lava caves », les galeries créées par les coulées de lave. Puis nous accédons enfin au cratère, c’est quand même impressionnant. Par endroits de la fumée se dégage et de la neige est présente sur d’autres endroits.
Pour le repas et les boissons chaudes, nous n’avons pas du tout assuré aujourd’hui. En fait, on espérait manger un repas chaud près du téléphérique… tant pis, nous nous contenterons de fruits secs, biscuits et barres. Heureusement pour nous, Clément est vraiment très… souple, il s’adapte sans sourciller.
L’effort commence à nettement se faire ressentir mais nous préférons quand même tout redescendre à pieds jusqu’à l’hôtel… Et comme nous ne savons jamais être en avance, Thomas propose que nous prenions le bus de 15h (au lieu de 16h) qui nous amènera à la gare maritime.
Sur la fin, le paysage change : nous quittons la forêt pour une sorte de prairie. Nous passons près d’un terrain de golf, d’un temple… tout est magnifique !
Nous parvenons quand même à prendre le ferry de 15h40. Je ressens la fatigue comme après une journée de ski, j’aime cette sensation. En entrant dans le bateau, nous sommes chaleureusement accueillis par un couple avec une petite fille que nous avions croisé hier lors de la traversée inverse. Nous commençons à échanger quelques phrases en anglais, ils nous invitent à nous joindre à eux. Ils vivent à New York, elle est japonaise, originaire de Kumamoto et lui est écossais ! Leur fille Nina a trois ans. Elle joue avec Clément. Ils sont vraiment mignons tous les deux : sans se parler, ils partagent leur goûter et leurs jouets. Craig est logo designer et elle travaille avec les enfants, elle vient de créer une école ou quelque chose dans le genre… ça m’intéresse beaucoup mais je n’ose pas trop approfondir le sujet, j’ai un peu de mal à suivre leur conversation ! Nous échangeons autour du Japon, ils nous donnent quelques adresses pour nos prochaines étapes et aussi celle d’un espace de jeux pour Clément à Kumamoto. Je leur explique (avec l’aide de Thomas) que nous aimerions dormir chez l’habitant. Elle va se renseigner pour nous trouver quelques adresses.La traversée est de courte durée, il faut déjà descendre ! Clément et Nina, main dans la main, descendent les escaliers. Ils se font des petits baisers avant de se quitter. J’aimerais tellement qu’ils puissent se revoir…
Ce soir : petit test d’autonomie. J’ouvre les fermetures éclair du lit de voyage de Clément, installe la turbulette et le doudou lapin et j’explique à Clément qu’après nous avoir dit bonsoir, il peut aller se coucher dans son lit. Sans tarder, il fait un bisou à son papa, un à sa maman et se dirige vers le lit. Il revient plusieurs fois nous dire « byebye ». Tout d’un coup, Thomas éclate de rire : Clément est en train de « démonter » le lit ! Il a mis le matelas, la turbulette et le doudou de côté et il fait des galipettes dans ce qu’il reste du lit ! Qu’est-ce qu’il est drôle ! Finalement, on range tout et je prends par la main pour l’accompagner jusqu’à son lit, je l’aide à enfiler la turbulette, il s’installe tout seul dans le lit, je referme la fermeture éclair et il joue un court instant avant de s’endormir. Je vais essayer de rouvrir les fermetures pendant qu’il dort pour voir ce qu’il va faire demain en se réveillant…

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5 decembre 2013 : Kumamoto (île Kyushu)

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Le 5 décembre, l’anniversaire de Sasha… à moins que ce n’était hier… Bon anniversaire ma chachounette !
Vers 4 ou 5 heures, on entend Clément gémir… Thomas le retrouve à 50 centimètres de son lit, sur la moquette ! C’était une bonne idée de ma part d’ouvrir son lit !
C’est une belle journée ensoleillée que nous allons consacrer à Clément. Nous lui sommes très reconnaissants de nous avoir permis de profiter de la journée d’hier. Bien qu’il y ait eu des pauses, il est quand même resté 4h30 dans le sac de portage !
Notre petite famille se dirige vers la maison de l’enfance (si l’on peut la nommer ainsi) dont nous a parlé hier nos compagnons de ferry. Ce n’est qu’à une quinzaine de minutes à pieds de notre hôtel mais j’ai un peu de mal à avancer aujourd’hui… Les courbatures tiraillent chaque muscle au niveau des membres inférieurs. Tout escalier à monter ou à descendre devient un supplice !Deux dames nous accueillent à la maison de l’enfance. Clément commence par s’amuser dans une piscine à balles puis nous nous rapprochons de quelques enfants accompagnés le plus souvent de leur maman. Il joue avec les peluches, avec de la dinette et dans une maisonnette. L’espace bibliothèque me frustre énormément : plein de livres de puériculture écrits en japonais !
Une petite blondinette fait son apparition dans la zone de jeux. Je fais un signe de bonjour à la maman. Elle s’adresse à sa fille en anglais. Un moment plus tard, Clément se dirige vers elle en lui disant « byebye ». L’occidentale lui répond « déjà ? » et moi j’enchaine très enthousiaste « vous parlez français ?! ». La discussion s’engage rapidement. Elle et son mari sont américains. Ils vivent au Japon depuis quelques années : Tokyo, Okinawa et Kumamoto depuis un an. Son mari est militaire, il travaille avec l’armée japonaise. Elle est guide touristique mais n’a plus d’activité depuis la naissance de sa fille. Elle nous explique qu’au Japon, la notion de baby-sitter n’existe pas, la famille se charge de garder l’enfant si besoin. Sa fille est reçue en crèche trois fois par semaine. Des établissements accueillants gratuitement des enfants, comme celui dans lequel nous sommes, existent dans chaque ville et parfois on en trouve un plus petit par quartier, nous dit-elle.A 11 heures, les enfants se rassemblent devant une grosse horloge, des singes-automates parlent et bougent pendant cinq grosses minutes. Notre nouvelle amie nous invite à nous rendre au 3è étage. A ce niveau, un grand espace motricité est aménagé pour les enfants (Mylène, si tu voyais ça !!!). On colle un petit papier avec le prénom de l’enfant sur son tee-shirt, dans le dos pour les plus petits. Quelques jeux et décorations murales sont faits-maison avec des personnages de dessin animés, des animaux… Inutile de préciser que Clément s’amuse beaucoup… et les adultes aussi ! On peut confectionner des chariots ou voitures soi-même avec des sortes de gros légos et des roues qui s’imbriquent. Un peu plus loin, Thomas confectionne une maison géante. C’est super comme endroit !On parle voyage avec l’américaine. Elle a vécu une année en France, c’est pour ça qu’elle maitrise aussi bien notre langue. Elle nous raconte la Chine. Comme son mari occupe une place importante au sein de l’armée américaine, ils ont été surveillés durant chacun de leurs séjours en Chine par d’étranges hommes. Par exemple, au restaurant, des employés du gouvernement chinois les épiaient très discrètement en faisant semblant de manger dans des assiettes vides…Nous lui demandons si elle peut nous indiquer une laverie dans le coin. Elle demande à d’autres dames mais personne ne sait. Finalement, elle nous propose de laver notre linge chez elle. Nous déclinons poliment, de toutes façons nos vêtements n’auront pas le temps de sécher pour demain. Une autre horloge animée, nous annonce midi. La zone se vide. Thomas se demande même si l’endroit ne ferme pas… « non non, c’est juste que les japonais mangent à midi ! ». Effectivement tout le monde s’est installé sur les tables justes derrière et a déballé son pique-nique.
Nous ne tardons à partir déjeuner nous aussi. Sur les conseils de notre amie américaine, nous mangeons près du château. Le buffet nous permettra selon elle de goûter à différentes spécialités locales. Après avoir tenté de faire goûter à Clément différents mets, je suis bien obligée de constater que c’est un enfant comme tous les autres… Il mangera des pâtes, des nuggets de (« vrai ») poulet, quelques tomates cerises et un flanc !
Nous nous arrêtons dans un parc et nous installons au soleil pour savourer pleinement cette journée de repos et digérer tranquillement… Ou plus exactement : une petite sieste pour moi et pour Thomas et Clément la chasse aux pigeons ou… aller draguer les filles ! En effet, en me réveillant, Clément joue avec une petite fille et Thomas converse avec la mère et la grand-mère. La jeune femme vit en Allemagne avec sa fille et son mari et rend visite à sa mère au Japon. Elles sont intriguées par notre long voyage et demandent à Thomas si tous les français ont droit à sept mois de vacances !
En partant, Clément s’endort dans mes bras. Profitant de ce répit, nous allons visiter le quartier des samouraïs. Dans un petit parc au jardin bien entretenu (les cailloux sont ratissés par endroit), nous entrons dans l’enceinte de la maison. Nous sommes les seuls visiteurs, l’endroit est paisible. Il s’agit d’une maison traditionnelle : tatamis, portes coulissantes recouvertes de papier de riz, les cloisons et une partie du sol sont en bois. La surface du bâtiment est grande mais une multitude de petites pièces se succède, séparées par les portes coulissantes. De nombreuses ouvertures laissent entrer les rayons de soleil et offrent une belle vue sur le jardin. Difficile de décrire cet endroit absolument magnifique. Nous nous offrons même le luxe de faire un deuxième tour ! Un seul regret : aucune référence n’est faite aux samouraïs. Dommage.Nous déambulons dans les rues de la ville pendant que Clément poursuit sa sieste. La vie se déroule sous notre regard curieux : les groupes d’écoliers en uniforme à pieds ou à vélo rentrent de l’école, les sportifs courent en direction du parc, les dames âgées vont faire leurs courses, les hommes en costume-cravate rentrent du travail… Nous achetons quelques légumes, sushis, crabes, nouilles, sans oublier la bière pour le diner.
Il est un peu plus tard que d’habitude quand Clément va se coucher. Ce soir, il n’a aucune difficulté pour s’installer tout seul dans son lit, mon grand garçon.
Petit aparté concernant Thomas : ses copains et son Coco lui manquent terriblement. Son public adoré, Claire en première ligne, aussi. J’avoue que des fois j’ai un peu de mal à rire à ses blagues « pourries » mais d’une manière générale, son humour accompagne joyeusement nos journées… Et ses réflexions pseudo-scientifico-philosophiques aussi ! Il faudrait que je les note car je les oublie vite et c’est bien dommage… Il y a de sacrées « perles » ! Par exemple, Thomas me demande pourquoi le petit doigt s’appelle l’auriculaire. Je lui réponds que c’est parce qu’il est fréquemment utilisé pour se gratter l’oreille. « Et l’annulaire, c’est parce qu’il sert à se gratter l’anus ? » Voilà ce que je suis obligée d’entendre quotidiennement !…

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6 decembre 2013 : Kurokawa (île Kyushu)

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Le 6 décembre, Thomas et moi nous réveillons avant Clément pour préparer les sacs.
Au petit déjeuner, je goûte au muesli acheté hier. Il est un peu spécial : les fruits sont remplacés par des morceaux de légumes (carottes, asperges, épinards, tomates…). En fait c’est sucré, on sent à peine le goût des légumes… Sauf quand Clément en mange : il recrache un morceau d’épinard, l’air un peu surpris !
Nous laissons encore une fois nos gros sacs à l’hôtel et partons prendre le car pour Kurokawa Onsen.Chemin faisant, Thomas s’est posé LA question du jour « pourquoi appelle-t’on les crottes de nez des Mickey ? »
Après trois bonnes heures passées dans le car (que Clément s’obstine à nommer « crain »). Et après avoir traversé des paysages superbes, nous arrivons dans un des plus beaux villages du Japon. L’endroit est très vert, un peu sombre et humide. La rivière Tahara semble fendre la montagne pour s’y écouler bruyamment. Les couleurs d’automne se marient bien avec les maisons traditionnelles dans les tons de marron et gris. Nous arrivons à note hébergement : le ryokan Yumotoso. Il a été construit durant la période Edo (entre 1600 et 1870). Comme je l’espérais, l’endroit est plein de charme. La décoration est recherchée avec notamment des objets anciens, des fleurs fraîches etc. Des petites lampes apportent un éclairage tamisé. Les chambres donnent sur la rivière. Une tasse de thé matcha (poudre de thé vert utilisé pour la cérémonie du thé) nous est servie. En accompagnement, un petit bol contenant « du jus de péteux » comme dit Thomas : du jus sucré de haricot rouge et dans lequel flottent des boulettes de pâte de riz gluant. L’ensemble est assez bon. Nous avalons rapidement l’en-cas et partons nous promener.
Le petit village est principalement constitué de ryokan, de rotemburo et de boutiques de souvenirs. Les touristes, en yukata, leur serviette dans un petit sac, traversent le village de rotemburo en rotemburo (ce sont des bains ouverts au public). On trouve plein de jolies fontaines, des abris en bois avec le toit de chaume, de la mousse recouvre toutes des sculptures taillées dans la pierre, du maïs et des kakis sèchent ça et là. Après quelques petites emplettes et petites dégustations, nous rentrons prendre un bon bain avant le dîner. Nous avons le choix entre trois onsen familiaux. Clément se régale !
En choisissant la demi-pension, j’espérais passer un moment convivial avec d’autres touristes japonais. En plus, nous n’avons pas encore eu l’occasion de goûter à la cuisine Kaiseki : la forme traditionnelle de repas japonais. A 18h30, nous nous rendons dans la salle à manger. Un jeune homme nous accompagne derrière une jolie porte coulissante, dans une pièce privée. Tous les hôtes ne sont pas réunis autour d’une même table comme je l’imaginais. Sur la table, une multitude de petits récipients sont remplis de diverses préparations avec un petit verre de liqueur citronnée. La décoration est très fine : minuscule triangle d’écorce de citron, petit bouton de rose… Par exemple, un œuf de caille rosé associé à un morceau d’algue joliment découpé devient une fleur. On commence la dégustation riche en saveurs, en textures, en surprises !… Les plats défilent. On goûte à la spécialité locale : le sashimi de cheval : de fines tranches de viande que l’on peut accompagner d’oignon cru et de wasabi puis tremper dans une sauce spéciale. Le repas ou plutôt la dégustation dure longtemps. C’est très fin, très savoureux.
On constate que des petites souris se sont glissées dans notre chambre durant notre absence pour y installer les futons avec les petits oreillers : moelleux d’un côté et remplis de noyaux ou de graines de l’autre.

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7 decembre 2013 : Mt Aso (île Kyushu)

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Le 7 décembre. Thomas se lève le premier, il file au bain. Au retour, il me dit que l’eau est très chaude, il n’a pas pu s’immerger complètement. En effet, il est tout rouge des pieds jusqu’au milieu de l’abdomen ! Je vais quand même au bain réservé aux dames y prendre une petite douche. Je fais coulisser la porte, les corbeilles sont vides, je suis seule. Il fait vraiment froid, c’est pourtant ici que je dois enlever mes vêtements… Brrr ça réveille ! Je descends vite les escaliers. L’espace de bains est en plein air, protégé des regards indiscrets par de la végétation et la rivière qui coule juste derrière. Se trouve un premier bassin en pierre, au ras du sol puis quelques points de toilette (tabourets, robinets, savons…) et enfin, deux grandes bassines rondes en bois que des fontaines en bambou alimentent. Je prends une douche très chaude et tente de mettre un pied dans un des deux bains en bois. Thomas avait raison, c’est brûlant ! J’essaie le deuxième et celui-ci est moins chaud. Quel sensation de prendre un bon bain chaud au milieu de la nature, par une belle matinée ensoleillée ! Et l’immersion dans l’eau chaude réchauffe tout le corps, je ne ressens plus la fraîcheur de l’hiver en sortant du bain.
Le petit déjeuner japonais nous attend, il nous réserve quelques surprises gustatives ! C’est aussi bien présenté et surprenant que le dîner de la veille mais au réveil, c’est encore plus… spécial ! Je commence par un petit plateau carré contenant des mets issus de la mer. D’abord, je goûte des tout petits œufs de poissons : c’est salé et surtout très pimenté ! Juste à côté, un petit gâteau de crabe est au contraire très doux, un peu sucré. Et je finis par de fines feuilles ou algues noires, sucrées. Dans une coupelle, des petits haricots beiges recouverts d’une pellicule font des fils quand on les attrape avec les baguettes. Ça a l’air caramélisé mais en fait c’est très fade et amer… En fait ça ressemble plus à quelque chose que l’on a oublié dans le frigo et qui commence à devenir gluant voire putride ! Ça réveille les papilles ce mélange de sucré, de salé, d’aigre, d’amer, de piquant ! Et ce n’est que le début, d’autres plateaux et ramequins restent à découvrir ! Le pompon reviendra à un morceau de carotte mariné. Je le mets en bouche et pense en découvrant une saveur douce proche de la réglisse que je pourrais le faire goûter à Clément lorsqu’un goût salé vient envahir ma bouche ! Bah ! Ça devient carrément infect ! Quelle expérience mémorable ce petit déjeuner japonais !
Nous prenons un car pour nous rendre au Mont Aso. Il s’agit de la plus grande caldeira active au monde. A l’intérieur de celle-ci, villages et gare ont pris place. Depuis le car, le paysage est magnifique : des collines recouvertes d’herbe jaune, on peut même faire une balade à cheval.Nous entreprenons l’ascension du cratère mais le chemin est fermé à cause des fumées toxiques que le vent pousse dans notre direction. Pour y accéder nous devons longer la route. En haut, la taille du cratère est impressionnante mais l’abondante fumée ne permet pas d’avoir une bonne visibilité. Nous redescendons pour suivre un autre sentier au milieu de ce paysage lunaire aux couleurs variées. Après avoir dépassé un canyon, la ballade devient quasiment un mur d’escalade au milieu des pierres ! Nous profitons de cette étape pour avaler des spécialités achetées hier dans une « pâtisserie » ainsi qu’une bouteille de vin rouge local et des biscuits de riz au thé vert et au chocolat blanc. Nous avions prévu ces gourmandises pour hier soir mais nous nous sommes endormis avant ! Du coup, cela encombre les sacs et apporte un poids inutile. La pâtisserie est en fait un chou à la crème vraiment très bon et le vin est sucré et aromatisé. Quelle pause délicieuse !
Il est temps de faire demi-tour. Avec Clément qui ramasse et grimpe sur chaque caillou, nous préférons prendre de l’avance. Du coup, nous avons le temps de retourner voir l’intérieur du cratère qui est un peu plus dégagé cette fois-ci.En attendant le car qui nous ramène à Kumamoto, nous faisons une séance photo, dans le premier photomaton que nous trouvons au Japon. Sur le fond de la photo, apparaît la mascotte régionale : un ours noir nommé Kumamon.
Ce soir nous dînons dans la chambre en regardant la télé japonaise : du patinage artistique ! Une compétition a lieu à Fukuoka, au Nord de l’île. C’est la japonaise qui gagne.

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8 decembre 2013 : Kumamoto (île Kyushu)

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Le 8 décembre (les lyonnais vont faire la fête ce soir !). On quitte la chambre tard dans la matinée. Nous prenons le tramway en direction du parc Suizen-ji. Le mont Fuji est représenté en miniature. De nombreuses familles viennent ici profiter de ce dimanche ensoleillé. On commence la visite par des sanctuaires bouddhistes en bois, joliment travaillés mais sobres. Des enfants nourrissent les canards et les grosses carpes dans l’étang. Le papa donne quelques graines à Clément qui s’amuse à les jeter dans l’eau. Le parc n’est pas très grand, nous avons vite fait le tour. Près de la sortie, deux hommes donnent à manger aux pigeons. Clément leur court après pour essayer de les attraper. Un des hommes donnent des graines à Clément qui les offre aux pigeons.
Nous décidons de rentrer à pieds jusqu’à l’hôtel pour profiter du soleil et traverser de nouveaux quartiers.
Sur une place qui fait face à l’hôtel, un rassemblement de cosplayers a lieu : voici un autre aspect du Japon que nous souhaitions découvrir. Les jeunes se déguisent en héros de mangas. Certains sont vraiment étranges, on ne saurait dire si ce sont des filles ou des garçons… d’autant plus que les hommes s’épilent fréquemment les sourcils au Japon. De nombreuses filles se font agrandir les yeux et mettent des lentilles du coup elles ressemblent vraiment à des personnages de dessins-animés. Une scène est installée et des groupes essentiellement composés de jeunes filles viennent chanter et danser. Sur le devant de la scène, une dizaine d’hommes un peu plus âgés se déchaine ! Plus loin sont exposés des voitures, des vélos customisés version manga. Sur une scène plus grande, un rocker japonais en costume argenté avec des choristes et des musiciens déguisés font beaucoup de bruit. Mais sur quelle planète sommes-nous ?…

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9 decembre 2013 : Kagoshima (île Kyushu)

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Le 9 décembre, nous nous décidons enfin à quitter Kumamoto ! Nous prenons place dans un Shinkansen, le train le plus rapide du Japon, pour aller dans le Sud de l’île. En une demi-heure, nous arrivons à Kagoshima. La ville n’est pas très jolie : des immeubles, des arcades, des boutiques. Nous posons les sacs à l’hôtel et partons en direction de la baie. On ne voit que quelques gros ferries… Et au loin, le volcan qui crache une épaisse fumée grise. On peut d’ailleurs voir que le sol est recouvert de cendre.
Après déjeuner, il pleut. Nous allons nous promener sous les arcades mais les boutiques ne proposent rien d’intéressant… A un moment donné, alors que nous marchons sous la pluie fine, protégés par nos vestes et capuches, une dame me tape l’épaule. Elle nous offre un parapluie en nous montrant Clément ! Nous le déposons à l’entrée de l’hôtel et plus tard, en sortant pour aller dîner, il n’y est plus… Mais d’autres parapluies ont pris sa place. On en conclue qu’ici les parapluies appartiennent à tout le monde. Ils sont fréquemment utilisés pour se protéger des cendres du volcan tout proche.
Nous mangeons dans un resto italien car nous n’avons pas trouvé celui que l’on cherchait. Mais bon : pâtes ou nouilles, ça ne change pas grand-chose… Par contre on apprécie de retrouver le goût de l’huile d’olive !Pour demain, nous hésitons entre deux options : une un peu longue en transports et un peu chère qui nous amène directement à notre hôtel à Ebino-kogen ; l’autre plus rapide, moins chère mais qui pourrait nous obliger à marcher 45 minutes au bord de la route avant de retrouver un sentier de rando longeant un cratère puis menant à notre hôtel. On choisit la deuxième option parce qu’on a le goût du risque !!!

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10 decembre 2013 : Kirishma (île Kyushu)

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Le 10 décembre commence au pas de course pour ne pas rater le premier train ! Nous partons trois jours au Parc National Kirishima-Yaku et avons laissé nos gros sacs à l’hôtel. Le train et le bus s’enchaînent sans difficulté (c’est Thomas qui s’occupe de l’organisation des transports et il fait ça vraiment très bien.). C’est en descendant du bus que nous allons savoir si nous avons eu une bonne idée hier de choisir l' »option galère » ! 1er challenge : trouver à manger. Je rentre dans une petite boutique exposant chips, biscuits et boissons mais qui possède aussi deux tables. La dame qui parle un peu anglais me confirme que nous pouvons déjeuner chez elle. Elle nous propose des nouilles, c’est la seule chose qu’elle arrive à nous faire comprendre ! On accepte volontiers. Elle nous apporte deux tasses de thé et une boisson sucrée pour Clément puis elle allume la télé avant de disparaître derrière un rideau. Un instant plus tard, elle revient avec une assiette de nouilles sautées aux légumes et à la viande. Elle veut être sûre que cela nous convienne. C’est très bon. Nous lui en recommandons une deuxième assiette ainsi qu’une soupe comme une dame qui vient de prendre place sur notre grande table. En regardant une carte, Thomas découvre un sentier au départ d’ici-même et menant à l’endroit où nous voulons aller. La restauratrice nous précise qu’il faut suivre les rubans roses. Le 2ème challenge vient d’être résolu : nous n’aurons pas à longer la route sinueuse pendant 45 minutes et encore moins faire appel à un taxi. Après avoir enfilé quelques couches de vêtements supplémentaires et après que la dame ait offert à Clément des caramels, nous partons.
Aujourd’hui, nous avons un beau soleil mais le vent est glacial. Clément s’endort rapidement. Nous accélérons le pas car la nuit va tomber dans 4 heures et il faut environ 3 heures de marche pour rejoindre notre hôtel. La montée est un peu raide au départ mais c’est vraiment agréable de marcher dans la forêt. On entend le bruit du vent qui s’engouffre dans les arbres. Avec Clément sur le dos, Thomas trace … Et moi je rêvasse ! On avance plus vite que prévu. On pense au Onsen qui nous attend à notre arrivée. Mais ce qui nous inquiète un peu, c’est que Thomas a lu quelque part que l’eau est à 51-52 degrés. Avec une eau aussi chaude, on risque de ne pas pouvoir profiter du bain… A moins de suivre le conseil de Thomas : faire pipi dans l’eau pour la refroidir…
Arrivés au sommet du cratère, nous découvrons en contrebas un lac d’un joli bleu et juste derrière le sommet d’un autre volcan enneigé. Tout à coup, une détonation retentit puis d’autres suivent quelques secondes plus tard… Thomas perçoit même une secousse. Je suis vraiment inquiète… La seule chose qui me rassure, c’est que les oiseaux ne fuient pas, on les entend encore chanter. On continue d’avancer entre les feuilles mortes, les racines des arbres, les pierres recouvertes de mousse. Il a plu hier : par endroits on patauge dans la boue et ailleurs, on glisse sur le gel. On croise quelques autres randonneurs qui ne semblent pas du tout inquiétés par les détonations. Au loin, on aperçoit la mer. Tout semble très paisible. En arrivant à la fin du sentier, d’autres bruits sourds nous surprennent. On entend une musique qui ne ressemble pas vraiment à une sirène… C’est en fait une patinoire ! Les gens glissent impassibles au son de la musique gnan-gnan.
Nous sommes arrivés et Clément se réveille ! Il a dormi près de 2h 30. A la réception, la communication est un peu difficile, on est même amené à faire des dessins pour se faire comprendre. Je n’ose pas interroger la réceptionniste sur les bruits étranges…La soirée se passe tranquillement. Le Onsen n’est pas trop chaud. Et comme nous n’avons pas accès à internet, nous allons peut-être pouvoir regarder un film en amoureux ! Cela ne nous est encore jamais arrivé depuis le début du voyage ! Nos soirées passent vite entre l’organisation du périple, le tri des photos, le site internet etc. Bon, en fait, ça ne sera pas pour ce soir : Thomas s’est endormi avec Clément…
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Le 11 décembre, c’est l’anniversaire de Marie !
En ouvrant les portes coulissantes qui nous servent de rideaux, on découvre qu’un épais brouillard s’est installé. Nous allons prendre notre petit déjeuner, nous verrons plus tard comment la météo évolue. A travers la baie vitrée de la salle à manger, on assiste un peu déçus à la chute des premiers flocons de neige. Bien au chaud dans notre spacieuse chambre, nous nous décidons à sortir qu’en fin de matinée. Le village d’Ebino Kogen se limite à deux boutiques de souvenirs, un restaurant, un café et un éco-musée.
Il est plus de midi, c’est déjà l’heure de manger ! Sur la carte des boissons, il est possible de goûter au Korbi. J’ai lu dans le LP qu’il s’agit de l’alcool local à base de patate douce servi chaud. On en commande deux verres. Ils sont servis avec de l’eau chaude. Nous on préfère pur mais c’est fort ! Thomas me dit en rigolant :  » Imagine si on nous retrouvait sur les sentiers de rando par un temps pareil, avec un enfant de moins de deux ans et les deux parents complètement bourrés ?! »Après le repas, Thomas ne résiste pas au tiramisu proposé dans le café. On s’arrête y prendre un dessert et occuper cette journée qui s’annonce mal… Le tiramisu est en fait un café liégeois… Thomas est déçu ! Et en  » bons parents », on commande une glace à Clément alors qu’il neige dehors ! (en même temps, il n’y a pas vraiment d’autre choix…)
Pendant que nous prenions tout notre temps à remplir nos gosiers, la neige s’est arrêtée de tomber. On est en forme, certes un peu éméchés mais plein de réserves, on décide de faire la petite rando qui était prévue aujourd’hui. Nous voilà donc partis sur le sentier, avec Clément sur le dos ! Bravo !…Le brouillard enveloppe tout autour de nous, créant une ambiance un peu surnaturelle. La marche mène à deux lacs de cratères. Nous ne voyons presque rien. Finalement je retiens surtout le moment où près d’un petit sanctuaire, nous avons croisé deux biches. Nous avons marché un peu plus de deux heures sans nous en apercevoir.
En arrivant près de l’hôtel, la neige recommence à tomber.Dans le salon, nous nous installons un moment. Au milieu des magazines japonais, se trouve un livre d’Henri Troyat, le moscovite. Heureuse coïncidence ! J’entame la lecture du roman aussitôt. Je suis tellement frustrée à chaque fois que je veux feuilleter un magasine ou un livre de ne rien comprendre au japonais !
Nous nous rendons au bain familial avant d’aller dîner. Puis je passe la soirée et même la moitié de la nuit à dévorer le livre. A côté de moi, Thomas regarde des films sur l’ordi. Pendant qu’un des personnages du livre est en train de mourir de la phtisie, Thomas se marre devant son film…
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Le 12 décembre : ciel bleu, vue dégagée, une bonne journée de marche s’annonce !
Après un copieux petit déjeuner japonais, nous nous habillons chaudement et quittons notre hôtel au milieu des volcans. Nous espérons juste que l’épaisse couche de neige ne posera pas de problème. Elle craque sous nos pieds mais ceux-ci adhèrent au sol, on peut donc commencer l’ascension du plus haut cratère. Des traces de pas montrent que nous ne sommes pas les premiers à nous aventurer ici : des biches, des lapins (?) et d’autres randonneurs. La neige embellit davantage le paysage. Le vent a donné un mouvement à la neige qui s’est déposée sur la végétation.Au sommet du volcan, le panorama est vertigineux ! On peut apercevoir les deux lacs de cratères sur lesquels nous nous sommes rendus hier, ainsi que celui du premier jour. Au loin, un autre volcan dégage de la fumée qui par moment enveloppe tout ce qui l’entoure. Nous le soupçonnons d’être à l’origine des détonations ? Encore plus loin, on voit la mer.
Nous descendons en direction d’un autre cratère par des escaliers en bois un peu raides où la vue est complètement dégagée. Nous avançons accompagnés du seul bruit de nos pas qui écrasent l’épaisse couche de neige. Vers midi, Clément se réveille, il se dégourdie les jambes en grignotant des fruits secs. Sur les derniers mètres, le verglas a commencé à se former, quelques petites glissades plus tard, nous arrivons à l’arrêt de bus. Les 4 heures de marche sont passées si vite… C’est certainement le plus beau paysage que nous avons vu jusqu’à présent (la neige y est pour beaucoup).
Nous retournons manger comme à notre arrivée, chez la dame. On a plus l’impression d’être dans son salon que dans un restaurant. Clément a droit à un jus de fruit. Il fait frais dans la pièce mais les délicieuses soupes de nouilles nous réchauffent.
Dans le hall de la petite gare, deux couples s’attendrissent devant Clément qui les charme en plissant les yeux. Une des dames s’approche de Clément et reste un moment près de lui. Elle lui chuchote des mots en japonais et lui glisse quelques pièces dans la main ! Il ne manquait plus que ça !…
Et pour finir, à l’hôtel de Kagoshima, le réceptionniste offre à Clément une sucette. Il est vraiment gâté !

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13 décembre 2013 : Kagoshima / Chiran (île Kyushu)

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Vendredi 13 décembre, journée tranquille dans la chambre de l’hôtel.
Nous sortons un peu avant midi pour déjeuner. Dans un petit resto, une serveuse nous indique une grosse machine. On pense qu’elle nous demande de patienter dans cet espace en attendant que des places se libèrent. En fait non, la « grosse machine » remplace la serveuse, on passe notre commande en validant sur les photos des plats proposés.Clément fait une grande sieste confortablement installé dans son lit.
En fin de journée, Thomas nous amène dans un magasin « technique ». Nous achetons un sac à dos pour remplacer les deux petits qui nous servent au quotidien. Un accroche-doudou car on a bien failli laisser doudou lapin au milieu des volcans la dernière fois ! Et une ceinture légère pour Thomas qui perd son froc !Nous nous promenons un peu dans la ville. Nous quittons le quartier animé de notre hôtel et découvrons des ruelles pleines de charme. Nous nous attarderons volontiers mais il commence à être tard pour Clément…
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Samedi 14 décembre, nous prenons le bus pour visiter Chiran. La ville est connue pour ses maisons de samouraïs que l’on visite aujourd’hui pour y voir les jolis jardins. En réalité la visite se limite à une rue avec 7 ou 8 micro-jardins japonais. Au bout du 2ème, nous sommes déjà tentés d’emprunter un chemin étroit qui semble mener à une colline recouverte de bambous. Nous nous dirigeons au hasard des sentiers croisant sur notre chemin, des sortes de lieu de recueillement. En fait Chiran est tristement connu pour les kamikazes qui y ont pris leurs derniers repas. Un musée leur est d’ailleurs consacré mais nous n’avons pas le goût de le visiter…
Notre ballade nous amènera finalement sur un plateau, au sommet de la colline, recouvert de petites haies bien alignées surmontées de ventilateurs. Quel d’endroit surprenant ! En fait, il s’agit de champs de thé vert qui sont régulièrement ventilés. En redescendant, nous poursuivons notre tournée des jardins. Ils sont constitués d’arbustes parfaitement taillés, de roche, de fontaines ou de petits bassins. L’endroit est très verdoyant, la seule couleur qui contraste est l’orange des agrumes qui mûrissent sur de nombreux arbres. Les maisons traditionnelles en bois que l’on peut apercevoir d’extérieur attirent particulièrement notre attention. On photographie « quelques idées »… ne sait-on jamais, si un jour on veut relooker Ploemeur !

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15 decembre 2013 : Osaka (île Honshu)

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Dimanche 15 décembre : bon anniversaire Nina ! Aujourd’hui, nous quittons Kagoshima, le Shinkansen ou le « crain » comme dit Clément, nous emmène jusqu’à Osaka en seulement quelques heures.
Arrivés à la gare, nous devons prendre un second train puis la Loop Line (sorte de métro aérien circulaire). A travers les vitres, nous réalisons que nous changeons de dimension : la ville compte 2,65 millions d’habitants, c’est plus qu’à Paris. Pas un seul brin de verdure à l’horizon. On se rend compte que l’on est dans une grande ville à la mine aigrie et à l’indifférence des usagers. Personne ne propose de place assise pour Clément. Nous atterrissons dans un quartier triste et tranquille. C’est un dimanche maussade qui s’achève.
L’appart-hôtel est comme la ville : triste, un peu vieillot… Mais le coin cuisine m’enthousiasme beaucoup ! Nous allons pouvoir nous remettre derrière les fourneaux !
J’accompagne Clément dans un petit square pendant que Thomas part en éclaireur faire le tour du quartier. Le square est en fait un repère à toutous… Une petite dizaine de chien-chiens avec leur petit manteau et leurs kikis urinent un peu partout mais pas un seul enfant pour s’amuser avec Clément. Certains sont tellement hargneux qu’ils effraient Clément !
Trop heureux de pouvoir cuisiner, nous nous rendons au supermarché. La question principale étant : « qu’est-ce qui pourrait faire plaisir à Clément excepté des nouilles ou du riz ? ». Nous remplissons joyeusement le caddie. Sur le chemin qui nous ramène à l’hôtel, nous réalisons que ça coûte beaucoup plus cher de faire ses courses que d’aller au restaurant, sans compter le temps que nous allons y consacrer ! Et résultat des courses : Clément ne veut manger que du concombre !…
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Lundi 16 décembre. Nous partons à la découverte de la ville. Nous sommes à quelques dizaines de minutes de marche du quartier animé d’Osaka : Minami. Restaurants, bars, hôtels… la vie nocturne doit être intense ! Nous prolongeons jusqu’à l’Amerika-Mura, « le village américain » : musique hip hop à fond, boutiques de vêtements : pulls à capuche et Cie… Tout d’un coup, on a fait un bond aux Etats-Unis !… Pas trop le goût de nous y attarder… Nous décidons d’avancer notre visite de l’aquarium.
L’aquarium fait partie des meilleurs du monde et l’on comprend vite pourquoi ! Il est conçu pour présenter la vie marine selon 8 niveaux de profondeur. On commence donc la visite tout en haut, une grande cascade coulant bruyamment et de la végétation luxuriante nous accueillent. Des petites loutres et des poissons évoluent dans cet environnement. Un peu plus loin, on peut voir un petit singe et un drôle d’animal dont je ne connais pas le nom. On traverse un couloir recouvert de lumières blanches en forme de blocs de neige pour accéder à l’espace consacré aux manchots. Ensuite, nous découvrons un gigantesque aquarium qui descend sur plusieurs niveaux, dans lequel deux requins-baleines impressionnent la galerie. Dans la même eau, évoluent des raies-mantas, des requins, requins-marteau et un tas d’autres poissons dont un ban de poissons tout petits, argentés. C’est impressionnant ! Et le pompon : un père Noël sous-marin qui fait coucou aux enfants ! Nous admirons un tas d’autres poissons plus ou moins étranges, des tortues, d’énormes araignées de mer japonaises, des dauphins, des méduses de toutes sortes… Et pour finir, d’étranges créatures des profondeurs marines. Pour clore la visite, nous avons même la possibilité de toucher à quelques « gros poissons ». Des bassins peu profonds sont mis à disposition des visiteurs qui peuvent caresser des raies et des petits requins. Cela ne manque pas d’amuser tout le monde ! Avec Thomas, nous sommes impressionnés par la structure de l’aquarium. Clément, en revanche, n’est pas très réceptif aux poissons… Il est peut-être encore trop petit…

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17 decembre 2013 : Nara (île Honshu)

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Mardi 17 décembre, nous prenons le train pour nous rendre à Nara, c’est le festival On-Matsuri, nous passons déposer nos affaires à l’auberge de jeunesse. Nous suivons les petits groupes qui se dirigent tous dans la même direction. Il y a de nombreux enfants, ils ne doivent pas avoir école aujourd’hui. Quelques mètres plus loin, nous assistons à la procession. Le cortège est principalement composé d’hommes dont les kimonos retraçant différentes époques sont magnifiques. S’ils ne portent pas des zori (tongs) ou des geta (tongs en bois), ils ont aux pieds des sandales en cordage qui ne semblent pas très confortables. Certains sont à cheval. Ils portent des sabres, des drapeaux, des éventails… On voit même des samouraïs ! Mais les vedettes sont de jeunes garçons, sur des chevaux portant un arc et des flèches. Clément ne manque pas de pousser des cris de joie à chaque cheval qui passe ! De nombreux stands sont installés le long des rues. La plupart proposant de la nourriture pour le plus grand plaisir de Thomas qui insiste sur le fait qu’il faut goûter aux « spécialités locales » ! C’est parti pour une crêpe fourrée aux légumes et je ne sais trop quoi, enroulée autour de baguettes en bois et recouverte de sauce, mayonnaise… Puis une énorme saucisse piquée dans un bâton. Puis une banane au chocolat et aux « bonbons » qui fait le bonheur de Clément ainsi que des fraises caramélisées. Thomas ne résiste pas à une crêpe avec chantilly et fraises. Devant une sorte de pâtisserie, de nombreuses personnes plutôt âgées, dégustent des petits gâteaux gluants sucrés, vert, fourrés aux haricots rouges et recouverts de farine de graines de sésames. Nous nous devons d’y goûter ! J’aime bien. Nous testons aussi une spécialité du coin : un petit gâteau en forme de poisson qui peut être fourré soit aux haricots rouges, soit à la crème, soit au chocolat.Nous continuons d’avancer parmi la foule qui, comme nous, s’empiffre de toutes sortes de friandises ! Nous arrivons finalement le long d’un grand chemin où le cortège s’est installé. Partant de l’extrémité du chemin, les uns après les autres, les jeunes garçons, munis de leur arc, tirent leurs flèches sur des cibles en bois postées le long de l’allée. Avant de tirer une flèche, un des garçons prend son éventail, dessine un X sur sa poitrine puis le jette en arrière, il dit quelque chose en japonais et enfin, tire sa flèche. A la fin, tout le monde se retrouve dans une zone aménagée à l’extérieure mais à laquelle les spectateurs n’ont accès que de très loin. Une cérémonie se passe, sans doute pour récompenser le meilleur tireur…En suivant le cortège, nous avons atteint un grand parc dans lequel, les temples sont à visiter et surtout dans lequel de nombreuses biches viennent à notre rencontre. Cela plait beaucoup à Clément… Sauf lorsqu’on s’arrête manger quelques clémentines et qu’elles s’approchent d’un peu trop près… Le parc est magnifique. Nous visitons un premier temple décoré de nombreuses lanternes. La nuit tombe vite, cela rend l’endroit encore plus joli surtout les lanternes éclairées. Mais les temples ferment alors nous rentrons tranquillement.
On s’arrête manger des crêpes nippones dans un restaurant. Une plaque chauffante est intégrée à la table, le serveur nous présente les ingrédients et confectionne devant nous la crêpe. C’est délicieux, même Clément en mange ! Et surtout cette fois-ci, la galette n’est pas noyée dans le ketchup et la mayonnaise ! Nous goûtons aussi à une spécialité : des boulettes constituées d’une sorte de pâte à crêpe contenant un morceau de poulpe et cuites dans des moules ronds. C’est bon !
Nous nous sentons bien dans la Guest House Nara Komachi, c’est la première auberge de jeunesse dans laquelle nous nous rendons depuis que nous sommes au Japon. Souvent, elles ne sont pas accessibles aux jeunes enfants.
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Le 18 décembre, il pleut à Nara.
Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de mamie Jeannette et de Jean-Hu.Une employée de l’auberge nous offre gentiment un parapluie et nous partons dans les rues de la ville. Même si la pluie est fine, il fait froid alors nous allons nous réfugier sous les arcades. Je suis à la recherche de joli papier japonais mais je ne trouve rien de mieux que ce que l’on trouve en France…
Il est déjà l’heure d’aller déjeuner, nous atterrissons dans un restau indien ! Les nans sont très bons. Nous apprécions le goût des épices, même Clément qui trouve que « ça pit´ » mais en redemande volontiers !
Remplis de courage et de force, nous nous aventurons sous la pluie fine qui finit même par disparaître. Nous nous disons qu’avec un peu de chance le combat de sumos en plein air (dans le cadre du festival) aura quand même lieu. Arrivés devant le « ring », nous devons nous rendre à l’évidence, le combat n’aura pas lieu à cause du mauvais temps… Tant pis, nous partons visiter le temple Tōdai-ji.
Nous ne sommes les seuls à avoir eu cette idée lumineuse ! De nombreux écoliers en uniformes sont également de la partie. Nous sommes impressionnés par ce lieu, voici la description qu’en fait le LP : « le Daibutsu-den (salle du Grand Bouddha) du Tōdai-ji frappe d’abord par sa structure : un vaste édifice en bois. Reconstruit en 1709, le bâtiment actuel ne représente pourtant que les deux tiers de la taille d’origine ! Le Daibutsu (Grand Bouddha) qui s’y tient est par ailleurs l’une des plus grandes statues de bronze au monde. Coulée originellement en 746 et refondue à la période d’Edo, elle mesure 16 m de hauteur pour un total de 437 tonnes de bronze et de 130 kg d’or ». Nous poursuivons la ballade dans les allées du parc de Nara, au milieu des biches et retrouvons la ville, ses arcades aux boutiques plus ou moins tendances… surtout moins !
Nous allons nous réchauffer dans un petit café tenu par un très gentil couple. La déco est d’une autre époque, les propriétaires aussi d’ailleurs. Deux dames sont assises au comptoir devant une télé qui diffuse la version kimono des « feux de l’amour ». Clément est une nouvelle fois gâté : des petits chocolats, une paille prolongée d’un ballon qui fait beaucoup de bruit lorsqu’il se dégonfle… au point d’effrayer Clément ! Et avant de partir, ils lui offrent même une clémentine !
Nous prenons le train pour retourner à Osaka. Nous changeons d’hôtel pour nous rapprocher un peu du quartier animé.

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19 decembre 2013 : Osaka (île Honshu)

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Le 19 décembre, journée maussade et repos pour la famille.
A midi, au Ganko Zushi nous mangeons du délicieux poisson apporté par des serveuses en kimono. Nous flânons dans les rues animées du quartier Minami. De nombreux patchinko (salles de jeux) se mêlent aux boutiques.
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Le 20 décembre : la phrase du jour : « ça caille à Sakai ! ».
Thomas s’est réveillé tôt ce matin. Il a révisé ses « cours » sur les couteaux. Depuis le temps qu’il attendait ce moment-là ! On dirait un enfant à la veille de Noël ! Sakai est une ville reconnue pour la fabrication des couteaux. Initialement, on y confectionnait des sabres mais lorsque les samouraïs ont disparus (à la suite de l’introduction des armes à feu dans le pays), les fabricants de katanas se sont spécialisés dans les couteaux de cuisine.
Avec Clément, nous prenons également le train jusqu’à Sakai mais pour nous amuser dans un espace de jeux pour enfants.
Après un repas aux saveurs italiennes dans un resto au nom allemand, Thomas nous accompagne jusqu’à un grand bâtiment surmonté d’une sphère. Clément est tout excité ! Depuis ce matin, il m’interroge « Jeux ? Jeux ? » à tel point que je n’ose pas le faire patienter une minute de plus pour aller aux petits coins ! Le premier niveau est constitué d’une grande table dédiée aux travaux manuels. On y voit des rouleaux de tissus, des grosses bobines de fil, des bacs entiers de bouteilles recyclées etc… J’ai bien envie d’aller y faire un tour mais Clément est encore trop petit. Au même étage, se trouvent une bibliothèque, un espace de jeux avec un train en bois et, des grands jeux de construction en mousse et enfin, un grand écran et plusieurs petits écrans tactiles proposant sans doute des jeux interactifs. A l’étage supérieur, un grand crocodile nous accueille. Il impressionne Clément qui file à toute vitesse dans l’espace « jungle » avec une fraise géante, une banane géante et même une aubergine suspendue à une corde ! Une grande feuille fait office de toboggan. Un arbre offre différents systèmes de cordes permettant de se hisser. Et, derrière le crocodile, deux petites tyroliennes. Un groupe scolaire occupe l’espace, tous en short, tee-shirt orange et casquette bleu. Clément s’empare des fruits tour à tour qui sont bien trop lourds et encombrants pour ses petits bras. Juste à côté, on trouve une piscine de balles en bois et derrière un coin de jouets en bois. Clément ne cherche pas tellement le contact avec les autres enfants (et réciproquement) mais on sent qu’il est heureux d’être parmi eux.Le p´tit blondinet finit par aller s’amuser dans l’espace des jeux en bois. Il est vraiment tout seul dans ce coin-là… Enfin pas très longtemps car il s’éprend d’un petit lapin sur roulettes qu’il promène sur tout l’étage ! L’endroit est vitré, lumineux, aérien. Pour finir la visite de ce niveau, on y trouve : un lieu pour se restaurer avec tables et chaises basses offrant une vue sur la ville, il y a même une terrasse. Et, plus loin, la carcasse de crocodile aménagée avec trampoline, toboggan, mur d’escalade… Au niveau inférieur, Clément se montre très avenant auprès d’une petite fille plus jeune que lui. Il lui apporte des jouets, s’allonge près d’elle, ils collent leurs tête l’une contre l’autre…Après que Clément se soit habitué à la présence du crocodile, on finit par visiter ses entrailles ! On entend son cœur battre, il est représenté par une masse lumineuse. Les autres organes du crocodile permettent de se suspendre, de sauter… Mais à espaces réguliers, la bête se met à faire une sorte de grognement terrifiant, surtout quand on est à l’intérieur de l’animal !… Pauvre Clément ! Il se fera avoir une seconde fois, quand, jouant avec un garçon à arracher les immenses dents du crocodile, il s’est fait surprendre par le bruit.Je suis bien curieuse de monter dans les niveaux supérieurs, dans la sphère pour voir ce qu’elle contient. Mais l’endroit n’est accessible qu’en ascenseur. Une dame me dit que les enfants ne peuvent y aller qu’à partir de 4 ans. Je n’ose pas insister…Avec tout ça, Clément n’a pas fait de sieste. Nous terminons la journée à regarder et inventer des histoires autour des illustrations de livres japonais. Quel plaisir de pouvoir lire des histoires à Clément !
À la fermeture, nous retrouverons Thomas qui est également très heureux de son après-midi. Il a pu assister à la confection de couteaux, avoir des explications en anglais… Et aussi, il a dû croiser le père Noël en route qui lui a remis quelques petits paquets…

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21 décembre 2013 : Kyoto (île Honshu)

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Le 21 décembre, nous profitons de notre dernière petite journée à Osaka. Nous déjeunons dans un resto de sushis où les assiettes défilent sur des tapis roulants. Passage incontournable au Japon. L’ambiance est sympa mais bruyante.
A la gare, un petit homme chapeauté nous propose son aide. Il nous offre même le ticket du métro donnant accès à la gare. Il entame une petite discussion sur la France et ses voyages avec Thomas (moi je suis trop occupée à surveiller Clément pour suivre leur échange). L’homme finit par donner son adresse mail à Thomas. Il veut qu’on lui envoie un message. Il reste avec nous jusqu’à ce que le métro arrive. Étrange rencontre… Étrange personnage…Dans le métro, un homme âgé qui s’installe à côté de Thomas, commence à l’interroger sur la France… Il y a aussi un jeune garçon qui essaie de parler avec nous, encouragé par sa maman. Mais il est très intimidé, je ne comprends pas ce qu’il raconte… Avec Clément, ils se sourient, ils collent leur tête l’une contre l’autre…. En moins d’un quart d’heure, nous rencontrons trois personnes venant parler français avec nous ! Étonnant !
En 45 minutes de train et pour moins de 4 € par personne, nous arrivons à Kyoto. Il fait nuit, la pluie cesse doucement de tomber. Pas de gros immeubles, ni de clignotements lumineux devant les enseignes, juste des lanternes en papiers. La ville ne ressemble pas à toutes celles que l’on a connues jusqu’à présent. On sent que celle-ci possède le charme de l’histoire.Après avoir longé une grosse artère, nous accédons à des ruelles plus calmes. Les maisons en bois se succèdent avec parfois des immeubles de seulement quelques étages. On croise des jeunes gens habillés en kimono dont des hommes. Pour l’instant je n’avais vu que des dames d’un certain âge porter un kimono dans leur quotidien.
Nous arrivons dans la guesthouse et sommes accueillis par la très très joyeuse propriétaire ! Elle parle bien anglais. Nous allons dormir dans l’annexe, située une rue plus bas. Elle ne cesse de répéter « let´s go ! ».
L’endroit est authentique : portes coulissantes en bois, tatamis, les couloirs ne sont pas chauffés, le bois craque… On est contents d’être là ! Il n’y a que trois chambres dans l’annexe. Nous dormirons au rez de chaussée au même niveau de la salle commune et les sanitaires (communs également). J’ai choisi cet hébergement en espérant pouvoir partager un moment à l’occasion de Noël avec d’autres hôtes…
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Le 22 décembre ou le jour où je redeviens une fille !
Nous sommes très contents de l’hébergement : simple et charmant. Et surtout, très bien situé dans la ville aux plus de 2000 temples et sanctuaires.
C’est dimanche et en sortant de la ruelle dans laquelle nous logeons, nous voyons des vagues de gens se diriger vers le temple tout près. Nous décidons de reporter à demain la visite des temples et partons du côté de Gion, le quartier, ou plutôt la rue des geishas. La proprio nous a pourtant prévenus : elles sont plutôt visibles au crépuscule. La journée, elles se rendent à leurs cours de musique, de danse traditionnelle etc.Je suis émue par le charme des rues que nous traversons. Les maisons traditionnelles se succèdent révélant parfois de somptueux jardins recouverts de mousse. Je pensais être déçue par cette ville dont on parle tellement et en fait, l’inverse se produit. Nous ne côtoyions donc aucune geisha mais la rue à elle seule est un plaisir pour les yeux. Elle nous amène dans un quartier saturé de boutiques et de monde… Nous traversons les arcades, je cède à une paire de bottines beiges. La baroudeuse plouc devient une citadine.
Au niveau du marché couvert, nous nous arrêtons déjeuner dans un resto dont la spécialité semble être la boulette de riz gluant. Au début c’est assez bon mais finalement ça colle aux dents et devient vite écœurant. J’opte pour le plat du Nouvel An avec une soupe de miso blanc, c’est trop sucré, je n’arrive pas à finir le bol.
Nous poursuivons la balade lorsque, levant la tête, je découvre un salon de coiffure à l’étage d’un bâtiment. La place est réservée pour 16h. Dans le salon, on se fait comprendre par des gestes, je ne suis pas sûre du résultat… Les pauvres coiffeurs se mettent à deux pour démêler ma crinière !… On coupe un peu mais pas trop… Ça rendrait Thomas trop malheureux… Finalement, ils me libèrent au bout de 3 heures les cheveux un peu ébouriffés mais je me sens plus légère !
Pendant ce temps, Thomas et Clément sont allés jouer dans un square puis se sont réfugiés dans l’espace-enfant d’une galerie marchande.
En rentrant, la nuit est bien installée, on traverse le quartier Gion. Une voiture de taxi tout droit sortie d’un dessin animé avec, au volant, le chauffeur en uniforme, casquette et gants blanc, est éclairée par quelques réverbères. A l’arrière, nous découvrons avec ravissement des geishas. Plus loin, nous en voyons d’autres sortir d’un restaurant et prenant également place à bord d’un taxi. Moment magique, réservé juste pour nous.
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Le 23 décembre, sous un soleil qui réchauffe.
La matinée passe vite dans l’enceinte du temple Kiyomizu-dera. L’endroit est vaste heureusement car beaucoup de monde vient se recueillir dont quelques jolis couples en kimono. De nombreux hôtels permettent de prier ou d’inscrire son souhait sur des papiers à accrocher à des branches, ou encore sur des petites planches de bois décorées. Moi je choisis l’option du papier blanc à déposer dans une coupelle d’eau. Paraît que le vœu se réalise quand le papier a fondu dans l’eau… Verra bien…
L’après-midi, nous évoluons dans les quartiers de la ville. Ce qui fait le charme de Kyoto est qu’on ne trouve pas de grands buildings. Nous cherchons désespérément des librairies pour acheter des mangas écrits en anglais mais les endroits indiqués par le LP n’existent plus… Déception.
Ce soir, Clément n’est pas en forme : le régime nouilles-riz ne convient pas bien à son organisme…
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Le 24 décembre est une longue journée de repos passée derrière les cloisons en bois de notre chambre.
Le pauvre Clément est toujours bien douloureux ce matin… Il ne sera soulagé que vers 13h. Après avoir mangé, il s’endort jusqu’à 17h !… Pendant ce temps, Thomas termine quelques courses de Noël et achète notre repas de fête. Il croise un père Noël, j’aurais tellement aimé que Clément en voit un… Dans la guesthouse, il n’y a qu’un jeune couple d’asiatiques, ils rentrent assez tard, en général. Je pense que nous serons juste tous les trois pour réveillonner.
Thomas arrive vers 19h. Pendant ce temps, Clément et moi avons installé et décoré notre sapin et notre père Noël en papier et enfilé nos bonnets rouge et blanc.
Pour manger comme les japonais le soir de Noël, Thomas a dû jouer au détective. En fait, alors que tous les occidentaux se ruaient sur les sushis, Thomas a suivi les locaux. Il a donc atterri dans une galerie marchande et nous a rapporté deux sortes de bentos améliorés composés de légumes, poissons et viandes. Il n’a pas oublié la grande bouteille de saké et, pour Clément, des biscuits apéro aux petits pois ainsi qu’une bonne cuisse de poulet. Le dessert est un délicieux gâteau au chocolat, pistache et fruits rouges digne de nos meilleurs pâtissiers français !
Clément a ouvert ses deux cadeaux : des legos avec comme support un socle à roulettes que l’on peut tirer et un tapis conçu pour réaliser de grands dessins avec un feutre à eau. Moi, j’ai été gâtée (comme d’hab !) : petite bouteille de parfum (c’était mon idée pour Thomas et moi), de magnifiques boucles d’oreille et un très joli foulard en laine, coloré. Thomas comme chaque année s’est offert quelques BD, ou plutôt des mangas écrits en anglais qu’il a finalement trouvés et un portefeuille pratique pour la monnaie. Moi je lui offre une nuit dans un love-hôtel à Tokyo. On en reparlera plus tard…
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Le jour de Noël est bien un jour comme les autres ! D’autant qu’ici ce n’est pas un jour férié. Nous partons visiter les temples et leurs jardins zen. Nous commençons par Daitoku-ji qui regroupe plusieurs temples ; nous n’en visiterons que quatre. Pour l’un d’entre eux, le jardin dit sec, en cailloux, symbolise l’océan et ses quinze îles. Je préfère celui situé au milieu d’une forêt de bambous. Toute cette verdure…, c’est superbe !
Nous nous arrêtons déjeuner dans un petit restaurant dont les affichettes écrites en français attirent notre attention. Deux hommes sont attablés. Ils ont le même âge que le cuisto, ils semblent bien se connaître. Le repas est simple et bon. Le cuisto est seul. En nous apportant les assiettes, il ne manque jamais de faire le clown mais Clément est fatigué, il n’est pas très réceptif. Il nous offre quelques friandises, des animaux en origami… Au moment de partir, il apporte à Clément un gros ours en peluche puis nous fait des adieux dans la rue avec des drapeaux multicolores ! Sacré personnage !
L’après-midi, nous partons visiter le superbe temple d’or. Le soleil se reflète dessus, il est scintillant ! Juste devant se trouve un étang avec quelques îlots et un héron apporte la touche finale à ce magnifique décor. Nous nous rendons ensuite dans un dernier temple, le Ryoan-ji puis rentrons en bus.
Au retour, nous prenons le temps de nous attarder dans la gare de Kyoto, un impressionnant monument datant de 1997. Un gigantesque sapin de Noël a été installé. Nous profitons de la vue panoramique sur la ville illuminée puis nous rentrons à pieds jusqu’à la chambre.
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Le 26 décembre. En allant prendre le métro, nous croisons quelques « blo » (les vélos selon Clément) et jeunes filles en kimono.
Visite d’un temple Sanjusangendo aux 1001 statuts. C’est impressionnant mais les photos y sont interdites.L’après-midi est pluvieux : nous nous rendons dans une boutique-galerie de sabres (katanas en japonais), armures etc, et un antiquaire. Nous faisons la tournée des coiffeurs pour les deux z’hom mais tous sont complets…
22h21… Réflexion…
Depuis quelques jours, j’ai entamé la lecture passionnante de Torrentera de Patrick Cauvin. Livre trouvé dans le salon de notre guesthouse. Outre les questionnements incessants sur l’après-voyage notamment sur le plan professionnel, cette lecture m’amène à pas mal réfléchir sur le voyage. J’ai, depuis quelques semaines, réussi à mettre des mots au sens que je donne à notre voyage. Je pense que Thomas et moi voulons profiter de la vie. Il s’agit juste d’être ensemble et de découvrir des sites de toute beauté ou alors chargés d’histoire. Simplement pour le plaisir. Se trouver au milieu d’un volcan actif, se sentir tout proche du cœur bouillonnant de la terre : quelle sensation ! On se sent vivre à ce moment- là. Peut-être que l’hôpital m’a fait prendre conscience plus que jamais que notre existence ne tient qu’à un fil. A quoi bon attendre plus tard pour réaliser ses rêves si on peut le faire tout de suite ? Pas question d’avoir de regrets.
Le seul bémol à cette aventure est que je ne suis pas très à l’aise pour aller à la rencontre des gens. Je ne suis pas douée pour les relations sociales, ce n’est d’ailleurs pas un scoop pour moi. J’aimerais parfois interroger les personnes que l’on rencontre, oser les observer de plus près… La barrière de la langue y est pour quelque chose mais pas seulement. C’est dommage… Thomas fait tout juste mieux que moi de ce point de vue-là. Doublement dommage… Mais la présence de Clément est un atout car grâce à lui, les gens viennent facilement vers nous. Aussi, nous avons les mêmes préoccupations que n’importe quel parent ce qui nous amène encore plus à faire comme les locaux. Par exemple, lorsque nous nous rendons dans les espaces de jeux pour enfants ou encore dans les grandes surfaces à la recherche de couches…
Pour en revenir au sens même de ce voyage, à ce qu’il nous apporte… et mes dernières lectures, nos nombreuses visites des sites historiques ne me satisfont pas complètement. En effet, la Cité Interdire, par exemple, est impressionnante, magnifique mais ça manque de vie… Difficile de « comprendre  » un tel lieu sans le voir vivre. Où est l’empereur ? Où sont les eunuques ? Quel son fait telle cloche ou tel tambour ? Comment était utilisé tel objet ? Un moment frustrant a été la visite de la maison des samouraïs de Kumamoto. La structure était magnifique mais quel sens donner à toutes ces pièces vides ? Finalement c’est un voyage dans l’histoire que j’ai envie de faire après avoir vu tous ces palais, ces belles demeures, ces temples somptueux !…
La Chine et le Japon ont bien évidemment des cultures, des histoires, des politiques…. très différentes et pourtant dans la façon de s’habiller, de fêter Halloween, d’être suspendu du matin au soir à son portable, et connecté à Tweeter ou Face Book… On s’aperçoit qu’à Osaka, Shanghai ou Lorient, nous avons à peu près tous les mêmes préoccupations, références (dessins-animés par exemple), modes… Tout le monde bouge ensemble, en tout cas dans la plupart des métropoles… Les grandes enseignes se retrouvent un peu partout. Pour Noël, la déco et les tenues de mère ou père Noël envahissent aussi les rues nipponnes. « Jingle bells » est diffusé en boucle dans tous les haut-parleurs. Je pense que je serais plus dépaysée en me retrouvant en France à l’époque de Torrentera que dans le Japon d’aujourd’hui. La mondialisation c’est triste finalement…
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Le 27 décembre.
Nous partons visiter ce qui symbolise pour moi Kyoto : le temple Fushimi Inari Shrine. La ballade dans la colline sous la succession de torii vermillon (il y en a plus de 10 000), entourés de verdure est enchanteresse.
Ensuite, nous nous rendons dans le temple Kodai-ji que nous avions snobé une première fois et qui vaut le détour pour son jardin. Il pleut et commence à faire nuit, cela rend l’endroit encore plus charmant, les bâtiments éclairés aussi. En grimpant, la ville, se révèle à nous avec une pagode et un immense bouddha blanc. Nous rentrons par les ruelles aux jolies maisons de bois. Je ne saurais décrire le charme, l’ambiance… J’aime être là, c’est chaleureux.

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28 decembre 2013 : Tokyo (île Honshu)

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Le 28 décembre, il nous faut déjà partir de Kyoto… Pour aller à Tokyo !!!
La proprio nous offre une jolie boîte sur laquelle est inscrit « langues de chat », il s’agit de biscuits au thé vert avec au milieu une plaquette de chocolat blanc.
Nous prenons le Shinkansen et, 3h plus tard, nous traversons un quartier vivant loin des buildings tokyoïtes et atteignons l’Annex Katsutaro Ryokan. Ce n’est malheureusement pas un ryokan mais un petit hôtel aux chambres traditionnelles japonaises. Pas de toilettes avec siège chauffant… Nous y avons pris goût !
Je demande au couple de propriétaires s’ils pourraient nous indiquer un coiffeur pour Clément. Ils prennent la chose très au sérieux et après plusieurs coups de téléphone, ils nous ont pris un RDV ! Monsieur est même prêt à nous y accompagner tout de suite en voiture ! Euh, en fait ce n’était pas urgent !… On avait prévu de faire autre chose avant, en plus, c’est l’heure de la sieste pour Clément…
On s’y rend à pieds. Clément, fatigué, est très docile. Thomas profite également des services de la sympathique coiffeuse qui le laisse sortir avec une drôle de tête… de hérisson !
Le quartier est animé par de nombreux stands de nourriture à emporter, des étalages de fruits et légumes et boutiques de souvenir. Un chemin traverse un grand cimetière. On finit le parcours par des ruelles aux maisons avec petit jardin et des vélos garés un peu partout. Il fait nuit, de bonnes odeurs se dégagent des cuisines. On taperait bien à une de ces portes coulissantes pour partager leur repas.
Finalement, on grignote dehors une sorte de crêpe-omelette de poulpe et des yakitoris. Nous sommes loin du Tokyo high tech que j’imaginais, ce quartier est parfait pour loger.
Ce soir je me couche en pensant à Carole, Éric, Amandine et Baptiste que je suis impatiente de retrouver demain.
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Le 29 décembre, je me réveille tôt. La lumière a envahi notre chambre mais surtout je suis excitée à l’idée de partager quelques jours avec nos suisses préférés dans ce Japon que nous aimons tant. Clément ne tarde pas à ouvrir les yeux lui aussi puis le réveil nous rappelle qu’il faut vite nous préparer pour aller à l’aéroport.
Arrivés à la gare, nous sommes un peu perdus. Les plans ne sont pas traduits en lettres romani. Un employé de la gare nous oriente dans une direction, un autre à l’opposé, nous ne sommes pas loin de rater le train… On finit par trouver notre chemin à temps. Dans le wagon, Clément charme du regard deux belles japonaises blondes avec des lentilles bleu-vert. Il les a bien choisies !!!!
Devant la porte de sortie des voyageurs, j’ai du mal à me contenir, je suis impatiente ! Je finis par voir apparaître la bouille d’Éric puis Amandine se met à courir à toute allure à notre rencontre et enfin Carole accompagnant Baptiste dans une poussette. C’est un peu étrange de se retrouver dans un tel contexte. Ils n’ont pas changé, juste de grosses cernes violettes ont pris place sous leurs yeux et les jolis cheveux blonds de Baptiste ont poussé.
Nous déposons les valises à l’hôtel. Les suisses nous offrent des cadeaux et gourmandises de Noël.
Sans tarder, la famille réunie s’engage dans les rues animées de la ville. Après avoir avalé sur le pouce quelques tempuras et yakitoris froids, nous prenons le train et le métro direction Kagurazaka.
La ballade indiquée par le LP n’offre ni une « atmosphère romantique » (exceptés les hauts parleurs diffusants des airs français joués à l’accordéon), et encore moins la vision des geishas sur les rues pavées. Le quartier n’a pas vraiment d’intérêt. Nous visitons quand même quelques boutiques.
Après une pause animée autour d’un chocolat chaud et d’un matcha-latte pour Carole, nous prenons le chemin du retour. Clément ne quitte pas « Dine » une seule seconde. Le contact de ses cousins le rend heureux. Dès qu’on s’éloigne un peu des Decombas, il m’interroge inquiet « tonton ? Tonton ? Dine ? Dine ? « J’appréhende déjà leur départ….
Ce soir, nous partageons un pique-nique japonais dans la chambre et laissons vite la petite famille rattraper son manque de sommeil. Clément est très malheureux car il s’est fortement attaché au doudou d’Amandine. Il rend l’ourson à sa cousine avec quelques difficultés et se couche en ayant de gros chagrins à chaque évocation de « mini » comme il l’appelle. Il faut absolument qu’on lui achète une grosse peluche, il aime tellement ça !…
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Le 30 décembre, nous nous réveillons tôt à cause du jour qui éclaircit la chambre. Amandine vient toquer à notre pour porte pour nous inviter à partager le petit déjeuner avec eux.
La petite troupe prend le métro en direction du marché au poisson de Tsukiji. Sur le chemin, des buildings vertigineux nous font de l’ombre. Nous voici dans le plus grand marché au poisson du monde. Gros hangar, transpalettes qui circulent dans les sens, et des poissons ! Des gros. De nombreux thons. On trouve aussi du poulpe, d’étranges gros coquillages etc. C’est la fin de la journée pour les poissonniers, on nettoie, on range. Du coup, il y a moins de visiteurs ce qui nous permet d’évoluer plus aisément entre les stands avec la poussette. Sur un comptoir, deux hommes découpent un thon à la perfection, le tranché est net, les couteaux impressionnants.
Les restaurants qui jouxtent le marché ont des files d’attente si longues que nous poursuivons notre route. Après quelques grignotages, Clément s’est endormi. Pas de resto, nous savourons quelques sushis sur le trottoir.
Nous sommes dans le quartier Ginza. Ici les immeubles sont hauts, de grandes enseignes et de nombreuses publicités recouvrent les immeubles. Nous décidons de faire un tour au Hakuhinkan Toy Park. Il s’agit d’un magasin de jouets sur plusieurs niveaux avec un théâtre au 8e niveau et deux étages de restaurants l’ensemble s’adressant aux enfants. L’endroit n’est pas « magique » comparé à ce que nous avons déjà connu au Japon. Clément s’est épris d’un cheval noir en peluche, papa-poule lui offre. Carole a quelques difficultés à sortir d’ici !
Nous nous retrouvons tous autour d’une table pour nous désaltérer et permettre aux enfants de se détendre un peu. Baptiste passe beaucoup de temps dans la poussette tandis qu’Amandine marche comme les adultes. Je suis impressionnée par la résistance de ses petites jambes, sans compter la fatigue du voyage et du décalage horaire… Clément quant à lui s’il n’est pas dans le sac de portage, marche aux côtés de « Dine, Dine ».
Nous prenons le métro en direction d’Akihabara. Le quartier est réputé pour les magasins de mangas et animes et aussi de matériel électronique. C’est la folie ici : les néons clignotent dans tous les sens, des écrans géants diffusent des publicités criardes, des grandes affiches montrent des jeunes filles irréelles, des illustrations recouvrent chaque parcelle de mur avec des représentations parfois olé olé, de la musique s’ajoute à toute cette frénésie… Sans oublier la foule ! Nous croisons aussi des « écolières » sexy distribuant des tracts. Carole, Éric et Amandine entrent dans un magasin de mangas. Pendant ce temps, Baptiste s’endort dans la poussette devant un clip de girls band déjanté. Clément découvre les distributeurs de boules avec à l’intérieur des personnages d’animes. Thomas prend quelques clichés. Nous sommes impressionnés par ce qui passe autour de nous. Ce sont essentiellement des hommes entre 20 et 40 ans qui entrent dans les enseignes, achètent des boules dans les distributeurs et… S’intéressent aux girls band… Ils semblent prendre tout cela très au sérieux. Face au distributeur, c’est comme un rituel, chaque geste semble avoir été répété de nombreuses fois : ils mettent la pièce dans la machine, récupèrent la boule, l’ouvrent, jettent un rapide coup d’œil à la figurine puis la glissent précieusement dans un sac et jettent la boule dans une poubelle réservée à cet effet puis disparaissent dans la foule. Nous observons un moment l’étrange animation de ce quartier de loisirs et rentrons au calme de nos chambres. Un repas-pique-nique-dégustation clôt cette étonnante journée tokyoïte.
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Le dernier jour de l’an 2013.
Ce matin, tout le monde dort lorsque je tape à la porte de la chambre 302. Une Carole toute ensommeillée vient m’ouvrir, oups, j’avais cru entendre les enfants chahuter mais ce n’était pas ici…Nous petit-déjeunons puis prenons les transports jusqu’à Asakusa.
Dans des arcades proches de la sortie de métro, nous nous arrêtons déjeuner dans un restaurant. Nous avons la chance d’avoir une pièce à nous seuls. Heureusement car nous sommes « légèrement » bruyants !… Les hommes prennent un menu qui nous permet de découvrir notamment l’anguille. C’est bon. Carole cède aux tempuras (beignets de crevettes, légumes…) accompagnés de riz, moi, une soupe miso ainsi qu’un bol de riz avec poulet, oignons et œuf comme les enfants. Le repas est bon, tout le monde se régale dans la bonne humeur.
Afin de découvrir la baie de Tokyo, nous traversons la Sumida-gawa à bord du Suijo Bus. Il s’agit en fait d’un bateau-bus à l’aspect futuriste, à la sauce vaisseau d’Albator, dixit Thomas. Pendant que nous observons la vue à travers les multiples vitres du bateau, Clément fait sa sieste, les p´tits Suisses s’amusent à cache-cache et moi je m’amuse rien qu’à les regarder !
L’île est artificielle. On peut même voir une réplique de la statue de la liberté ! Nous nous extasions devant d’extraordinaires buildings, un immense pont aux arches multicolores etc. Depuis Tokyo Beach, nous assistons au dernier coucher de soleil de l’année. Les couleurs sont belles derrières les immeubles et les lointains palmiers.
Nous prenons place à bord d’une sorte de train aérien. Le simple transport jusqu’à Asakusa devient un véritable spectacle d’architecture et de lumières !
Arrivés au point de départ, nous traversons les arcades puis des rues piétonnes bordées de boutiques de souvenirs. En touristes que nous sommes, nous cédons aux multiples sollicitations. Amandine se procure la panoplie de la japonaise rose-bonbon : kimono rose-bonbon, chaussettes fendues illustrées de fraises et getas (les tongs mais en plastique imitation bois !) sans oublier la pince à cheveux également rose-bonbon ! Carole s’offre un peignoir rose-sucre-d’orge sur lequel sont imprimés des paysages japonais et des geishas.
Nous arrivons finalement au temple Senso-Ji. On dit que les gens viennent y prier pour avoir une bonne santé et de la joie pour l’année à venir. Nous sommes ici pour voir le temple mais surtout participer à l’événement. L’entrée du temple rouge est superbe, une séance photo s’impose. Une jolie fontaine permet se purifier les mains et la bouche avant d’accéder au temple. La foule se presse sur les marches du bâtiment principal dont les portes viennent de se refermer. Seuls ou par deux, les personnes pratiquent le rituel : jeter une pièce dans un sorte de boîte en bois, tirer la cloche, incliner deux fois la tête, taper deux fois dans ses mains puis incliner une dernière fois la tête.
De nombreux stands sont installés à proximité du sanctuaire. Nous achetons quelques préparations (nouilles, poulet, boulettes de poulpe, crêpes japonaises) que nous dégustons difficilement sur le bord d’un muret ! Mémorable repas du Nouvel An ! Nous ne traînons pas car le temps s’est rafraîchi. Mais nous ne partons pas sans une petite sucrerie !… Petits et grands se régalent de pommes d’amour et autres fruits caramélisés. Pour Éric et moi, ce sera un bon verre de saké chaud ! (C’est parce qu’on avait besoin de se réchauffer !..).
Sur le chemin qui relie la gare à notre hôtel, les enfants courent, rient. Qu’ils sont beaux ! Je suis surtout admirative de leur résistance aux longues journées que nous leur imposons. Ils râlent parfois mais suivent bien la cadence.Nous atteignons notre chambre vers 21h30, Clément est encore tout excité de la course, il est inutile d’essayer de le coucher maintenant !… Pendant que les cousins s’amusent, nous entamons une partie de Tokyo Train, un jeu que le père Noël suisse nous a apporté. Autour d’une bonne bouteille de saké, de bières japonaises et de friandises, on s’amuse bien !
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Le premier jour de l’an 2014. Le soleil est de la partie.

Nous nous promenons à pieds dans le quartier Ueno. Les habitants se rendent au temple. Nous les suivons et allons le visiter. Moi, j’attends à l’extérieur pour ne pas réveiller Clément qui s’est endormi dans mes bras. Je prends le temps d’admirer un petit coin de jardin joliment aménagé. Un couple : elle vêtue d’un kimono et lui d’un costume, prend place à bord d’un pousse-pousse noir et rouge-velours façon japonaise. L’image est belle, ils partent avant que je n’ai le temps d’immortaliser l’instant…
Après une rapide pause déjeuner sur une terrasse ensoleillée, nous longeons une partie du parc Ueno. Arrivés au métro, nous descendons à Shinjuku qui est considéré comme le cœur du Tokyo moderne avec ses nombreux buildings etc. On s’y promène. Pour distraire Amandine dont les petites jambes fatiguent, nous jouons : je suis la princesse et elle est ma « serviteuse ». Je la fais un peu tourner en bourrique mais on s’amuse bien !Il est déjà bien tard, les enfants avalent quelques nouilles et nous rentrons.
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Le 2 janvier : repos bien mérité pour nos courageux petits bouts de chou.
Thomas accompagne Carole et Éric à Kyoto. Ils prennent le Shinkansen et 3 heures plus tard, arrivent à destination.
A Tokyo, la matinée passe vite. Les enfants préfèrent rester dans la chambre plutôt que d’aller au zoo d’Ueno qui est proche de notre logement. En fin de matinée, nous sortons faire quelques courses pour le déjeuner. De nombreuses boutiques sont fermées. Nous parvenons quand même à trouver des concombres et du riz chaud pour Baptiste, des tomates et des carottes pour Amandine. Et notre joyeuse bande de gourmands s’offre une « Apple pie ». Les enfants se régalent. La tourte aux pommes est encore tiède, un délice. Après le repas, Clément s’installe tout seul dans son lit et s’endort quelques minutes plus tard. Je demande aux petits suisses de faire un temps calme en s’allongeant dans les futons et ils ne tardent pas à fermer les yeux à leur tour.
Clément se réveille vers 17h… Il fait déjà nuit… Nous faisons un peu de bruit pour qu’Amandine et Baptiste se lèvent eux aussi. Trop tard pour le zoo. Ils jouent ensemble : se disputent, se réconcilient, se tapent (surtout Clément qui est un peu jaloux de son cousin) puis s’embrassent.
Le soir, les enfants mangent comme des ogres : légumes, nouilles etc. Ils ont tellement faim, que je fais manger Baptiste et Clément chacun leur tour, dans la même tasse ! Je m’amuse de les voir aspirer leurs nouilles ! Baptiste n’arrive pas à couper les nouilles avec les dents de devant ! Clément quant à lui commence à bien maitriser la technique !
On se couche tous dans le même lit, en attendant le retour des parents. Clément ne comprend pas trop ce qu’il se passe : il reste un moment debout à parler tout haut. Thomas arrive le premier, il a laissé Carole et Éric s’offrir un repas en amoureux.
Quelques heures plus tard, les tourtereaux rentrent ravis de leur journée dans l’ancienne capitale et leur repas en tête à tête dans un resto traditionnel.
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Le 3 janvier, nous mettons un certain temps pour nous préparer.
En fin de matinée, nous nous dirigeons vers la baie de Tokyo pour nous rendre au musée des nouvelles sciences et de l’innovation. En sortant du train, il est déjà l’heure de manger ! Sur un parking, un regroupement de « belles » voitures, genre vieilles voitures américaines attire notre attention. Puis nous arrivons devant un robot géant nommé Gundam pour le bonheur de Thomas. Dans l’espace restauration, c’est la cohue.
Nous arrivons finalement au musée. Il est déjà tard… Nous commençons par une expo temporaire qui nous rappelle que chaque objet de notre quotidien n’est pas si anodin dans son concept et sa fabrication. Puis nous débutons la visite du musée en lui-même. Le bâtiment qui nous reçoit est superbe : un immense globe terrestre suspendu nous montre l’évolution du climat etc. Baptiste et Clément sont encore trop petits pour s’intéresser, comprendre ce qui les entoure. Clément est particulièrement difficile aujourd’hui (pourtant avec ce qu’il a dormi hier, il devrait être reposé !). Je finis par le mettre dans le sac de portage et m’éloigne un peu pour l’aider à s’endormir lorsque que je m’aperçois qu’il fait déjà nuit ! Le musée ferme dans quelques minutes et nous n’avons encore rien vu !… Ou presque !… Ce qui m’a finalement le plus marqué est la visite d’un module de la station spatiale : sac de couchage vertical (dans ce contexte) faisant office de lit, toilettes avec attaches pour caler les jambes et système d’aspiration des excréments etc. L’espace relatif aux sciences humaines m’intéresse mais pas le temps de m’y attarder… Un jeu interactif renseigne sur les différents sentiments. C’est très bien fait. Clément s’est à peine endormi que nous devons déjà partir…
De retour à l’hôtel, nous confions Clément aux p´tits suisses et partons Thomas et moi pour LA soirée. Il s’agit du cadeau de Noël que j’ai offert à Thomas : immersion dans le Tokyo by night mais surtout une nuit dans un type d’hébergement propre au Japon : les love hôtels !
Main dans la main, nous nous rendons dans le fameux quartier nommé Shibuya. Un grand croisement nous attend à la sortie du métro avec une véritable marée humaine. Nous sommes au cœur de la vie nocturne japonaise. Nous commençons par chercher un resto et entrons dans un sushis bar. Ici il n’y a pas de tabouret. On se place autour des cuistots et on passe commande. Incontestablement les meilleurs sushis que nous ayons mangés au cours de ce séjour. Nous accompagnons le repas d’une bière, histoire de nous aider à affronter la suite de nos aventures nocturnes !
Le moment tant redouté mais incontournable arrive : le patchinko. Il s’agit des salles de jeux japonaises. Les portes vitrées s’ouvrent à peine qu’un bruit assourdissant nous agresse. Nous entrons quand même. Des gens seuls, de tous âges sont installés devant les machines. Comment supportent-ils ce vacarme (Thomas a mesuré avec son téléphone : 105 dB en continue !) ?! Nous trouvons un employé pour nous expliquer le fonctionnement des machines. C’est Thomas qui commence. Le but du jeu consiste à orienter le jet de billes de sorte qu’elles passent à travers un espace défini. On pose son poignet sur un coussinet et on ne bouge plus la main lorsque la bonne position est trouvée. C’est tout. Ah si : des bruitages et des images apparaissent sur la machine pour accompagner le jet de billes. Je fais une partie moi aussi et nous quittons précipitamment cet endroit infernal. Quel soulagement pour les oreilles lorsque les portent s’ouvrent enfin ! Incompréhensible… Les jeux ne demandent aucune logique, réflexion particulières. La notion de convivialité ou dualité n’existe pas.
Nous arrivons enfin dans le vif su sujet : la tournée des love hotels !
Voici ce que j’ai compris à ce sujet : les love hôtels sont apparus au Japon pour offrir un moment d’intimité aux couples. En effet dans les grandes villes, les logements sont étroits, les cloisons sont fines et non insonorisées et les enfants dorment tard avec leurs parents. Du coup, il est possible, pour quelques heures ou pour une nuit de se retrouver en toute intimité. Donc les gens de tout âge fréquentent ces établissements, des jeunes couples vivant encore chez leurs parents aux couples mariés. Les love hôtels font partie de la culture nippone. A l’origine, ce ne sont pas des endroits glauques, sales, dévergondés. Certains hôtels offrent quand même des possibilités de réaliser certains fantasmes : ambiance de chambre « jungle », « manga », « wagon de train » ou encore « salle de classe ». Les distributeurs ne proposent pas de boissons mais des objets sado-maso. On peut louer des coutumes si l’on veut.Les chambres ne peuvent pas être réservées. Pour une nuit, il faut arriver à partir de 22h. De grands écrans affichent les photos des chambres disponibles. On sélectionne celle qui intéresse, on paie et la porte s’ouvre automatiquement. Pas besoin de clef, quand on sort, la porte se verrouille. Il est rare que des réceptionnistes soient présents. Si c’est le cas et pour plus de discrétion, la vitre est opaque pour que les interlocuteurs ne puissent pas se voir. Pas de fenêtre non plus dans chambres. Les love hôtels sont regroupés dans des quartiers pour éviter d’y croiser des personnes de sa connaissance au supermarché d’en face, par exemple. Je suis impatiente de voir ça pour de vrai !
On les reconnaît facilement : pas de fenêtre et les tarifs affichés : rest ou stay. La déco est en général plus kitch qu’ailleurs : les couleurs sont parfois vives, une baignoire extérieure avec des petits canards jaunes en plastique, des messages encourageants « have a good time »… Les noms m’amusent beaucoup : « hôtel chez nous », « Casanova »… Certains établissements ont l’air très chics : jacuzzi etc, d’autres très traditionnels : futons, tatamis… On rentre dans un premier établissement, nous sommes vendredi soir, une file d’attente s’est formée dans le hall. Un peu gênés, on va voir plus loin, et c’est ainsi que débute notre tournée des halls des love hôtel ! Après avoir réservé sa chambre, on prend un petit panier et y met un gel douche, un shampoing et d’autres produits à disposition, même des clémentines ! On retrouve assez souvent des réceptionnistes, si on voit leur visages, ce sont souvent des femmes âgées. On ne trouve pas de chambres originales.Il commence à être tard, pas le temps d’aller boire un coup quelque part, tant pis, on achète ce qu’il nous faut dans une superette… Difficile de passer inaperçu : deux occidentaux morts de rire avec un sac en plastique rempli d’alcool c´est la classe ! On se décide finalement pour une chambre mais il faut attendre jusqu’à 23h… On va se promener en attendant que les 10 minutes s’écoulent, mais nous ne sommes pas les premiers à attendre ! En revenant, la place est prise. On entre dans un hôtel plus… « Glamour »… aux couleurs rouge, noir et argent. C’est chic et coquin mais il est complet…
Fini de rigoler, il faut faire vite si on ne veut pas dormir dehors ou dans un coin miteux ! On retourne à l’hôtel « aux clémentines » mais sous prétexte que nous ne parlons pas japonais, l’entrée nous est refusée par le vieux couple qui tient l’hôtel. Finalement on trouve un panneau aux chambres franchement kitchs et aux couleurs criardes. Sans se poser de questions, on fonce ! Thomas éclate de rire en voyant que le réceptionniste est en pyjama ! En regardant l’écran, on découvre que les chambres ne sont pas si originales… Thomas sélectionne involontairement une chambre. Tant pis, il faut bien se décider à la fin !… Nous voyant un peu désemparés, le réceptionniste sort de son trou pour nous aider à finaliser la location de la chambre. On se retient de rire : il est en jogging-pyjama gris avec des Crocs et des lunettes très épaisses. Il doit avoir notre âge. Tout d’un coup, il casse la magie de la soirée ! Nous interrogeons l’étrange personnage afin d’être sûrs que demain nous pourrons quitter la chambre vers 8h. Il nous assure que oui. Ce serait dommage que Carole et Éric ratent leur train à cause de nous ! Le règlement se fait directement dans la chambre… Bizarre… L’homme nous demande de choisir quatre étiquettes placardées derrière nous : on peut prendre du shampoing, du gel douche, des boîtes de noodles, des boissons etc.., on choisit de quoi se laver et deux produits bizarres.On monte dans la chambre, la porte est déverrouillée. Un tout petit hall miteux avec une grosse machine qui parle. Elle doit nous demander de payer. La somme ne correspond qu’à une courte durée pas à la nuit complète. On ne se sent pas trop à l’aise et je que propose sur nous partions d’ici (le réceptionniste m’a franchement refroidie !)… Sauf que la porte est verrouillée ! Il faut payer si nous voulons partir !!! Ça aurait pu tourner au cauchemar : porte verrouillée, fenêtres calfeutrées,… Finalement, Thomas en appuyant sur tous les boutons a trouvé le bon montant, a payé et pour sortir, nous verrons bien demain matin…Après avoir passé l’entrée, la chambre est plaisante. La salle de bain n’envoie pas du rêve mais tant pis. Étonnamment l’idée de rester renfermés dans cette pièce, je n’y pense vite plus.
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Réveillés tôt le 4 janvier, la porte est verrouillée lorsque nous voulons quitter la chambre !!!! On finit par trouver le numéro de téléphone de la réception et le sésame finit par s’ouvrir ! Wahou !
Dehors, on découvre les love hôtels sous la lumière du jour. Pas mal ! Les chambres kitchs appartiennent en fait à l’hôtel d’à côté. On ne regrette pas notre choix de toute façon. On a bien ri !Thomas n’est pas très emballé à l’idée de prendre un petit déj japonais avec soupe miso et compagnie alors nous allons au Starbucks. A l’étage, nous avons une vue intéressante sur le gros croisement. On déjeune en observent la ville qui se réveille.
Nous descendons du métro un arrêt plus tôt. L’occasion de visiter le quartier sans avoir en permanence les yeux rivés sur Clément, ni ses douze kilos sur le dos. Par contre nous avançons au pas de course, l’heure tourne vite !
De retour à l’hôtel, à peine le temps d’échanger quelques phrases que nous devons accompagner les p’tits suisses au train en direction de l’aéroport. Leur séjour se termine déjà… C’est vraiment passé vite : les retrouvailles, la visite de la ville, les enfants, etc. Finalement, on ne s’est pas consacré beaucoup de temps. J’avais tellement envie de faire plein de choses comme aller dans un sento avec Carole (les bains publics) par exemple…
On se dit brièvement au revoir avant qu’ils ne montent dans le train en direction de Narita.Après leur départ, une sensation étrange m’envahit. C’était bizarre de se retrouver avec Carole et Éric au Japon, eux à fond dans leur vie d’actifs (et plus qu’actifs !), dans leur routine quotidienne, proches de toute la famille etc et nous, au milieu de ce voyage, déconnectés de la réalité, un peu paumés aussi… En plus, cette grande ville et les journées courtes de l’hiver me donnent le cafard.
Il est tôt, nous nous promenons une dernière fois dans Tokyo. Derniers sushis, dernière immersion dans la folie urbaine d’un samedi après-midi dans le quartier Harajuku que nous fuyons d’ailleurs très vite pour nous rendre dans le parc Yoyogi tout proche. Nous y croisons un saxophoniste au milieu des arbres, puis une trompettiste adossée à un arbre, des joueurs de tambours entourés de personnes qui se meuvent au rythme de la percussion. C’est paisible.
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Le 5 janvier 2014, ma guitariste préférée fête aujourd’hui ses dix ans. Je n’en reviens pas !…
Dernière matinée au Japon. Je descends avec Clément dans le hall de l’hôtel pour lui lire quelques livres et surtout permettre à Thomas de finir de ranger nos affaires sereinement.Un livre écrit en français de Bernard Baudoin m’intéresse fortement : « Le guide des voyages spirituels , Les lieux sacrés initiatiques ». Je n’ai le temps de lire que quelques lignes de la préface mais cela me permet de réfléchir au voyage en général et aux différents sens que l’on peut donner à un tel projet…

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